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4.09/5 (sur 41 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) le : 1/02/1939
Biographie :

Fritjof Capra (né le 1er février 1939) est un physicien américain né autrichien, connu par son livre Le Tao de la Physique (1975), pour avoir conçu une méthode scientifique inspirée des religions orientales.
« L'univers est engagé dans une danse cosmique ininterrompue. C'est un système composé d'éléments inséparables, sans cesse en mouvement, animés par un continuel processus d'interaction. L'observateur en fait partie intégrante. Ce système reflète une réalité, située au-delà du monde de la perception sensorielle ordinaire, il implique des dimensions plus vastes et transcende le langage ordinaire et la logique raisonnante. »
Cette pensée a trouvé un écho minoritaire dans la communauté scientifique des pays anglo-saxons, encore plus réduit en France, en raison de l'apport de notions spirituelles et religieuse dans le champ scientifique.
Selon Jacques Languirand, Fritjof Capra est l’un des physiciens ayant contribué à familiariser le grand public avec le langage de la physique moderne et en particulier avec l'idée d'un rapprochement entre la vision mystique et la vision de la physique. Par la suite, avec Le temps du changement, il s'est intéressé à la santé et à l'écologie.
« Il a trouvé dans l'hindouisme, le taoïsme et en particulier le védisme, des éléments d'explication du fonctionnement de l'Univers qui recoupaient la vision qu'en avait la physique moderne.»
Dans une entrevue qu'il accordait en 1988, Fritjof Capra disait:
« L'Univers apparaît [...] comme une trame d'événements interconnectés; aucune des propriétés d'une partie de la trame n'est fondamentale : elles sont toutes générées par les propriétés des autres parties. Enfin, ce sont les interrelations des parties qui déterminent la structure de la trame entière. »

Il vit actuellement à Berkeley (Californie) où il a créé le "Center for Ecoliteracy".
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
La base de l'enseignement spirituel de Krishna, comme de tout l'hindouisme, est l'idée que, dans leur multitude, les phénomènes autour de nous ne sont que les diverses manifestations de la même réalité ultime. Cette réalité, nommée Brahman, est l'idée unificatrice qui donne à l'hindouisme son caractère essentiellement moniste en dépit du culte des nombreux dieux et déesses.

Brahman, l'ultime réalité, est entendu comme l'« âme » ou « essence intérieure » de toutes choses. Il est infini et par-delà tous concepts ; il ne peut être compris par l'intelligence, ni décrit de façon adéquate par les mots : Brahman, sans commencement, suprême : par-delà ce qui est et par-delà ce qui n'est pas. Incompréhensible est cette âme suprême, illimitée, non née, qu'on ne peut rationaliser, impensable. Cependant, les gens veulent parler de cette réalité et les sages indiens, avec leur penchant caractéristique pour le mythe, ont représenté Brahman comme divin et parlé de lui en langage mythologique. Les divers aspects de la divinité ont donné les noms des divers dieux adorés par les hindous, mais les Écritures précisent que tous ces dieux ne sont que les reflets d'une unique réalité ultime :

Les gens disent : « Adore ce dieu-ci ! Adore ce dieu-là ! l'un après l'autre. En vérité, ceci est la création de Brahman ! Et il est, lui-même, tous les dieux. »

La manifestation de Brahman dans l'âme humaine est nommée atman, et l'idée qu'atman et Brahman, la réalité individuelle et la réalité ultime, ne font qu'un est l'essence des Upanishad :

Ce qui est la plus subtile essence, ce monde-ci tout entier, a cela pour âme, c'est la réalité. Cela est atman. Cela est toi.

Un thème de base revient souvent dans la mythologie hindoue : c'est la création du monde par le sacrifice de Dieu — « sacrifice » au sens originel d'« acte sacré » — par lequel Dieu devient le monde qui, à la fin, redevient Dieu. Cette activité créatrice de la divinité est nommée lila, le jeu de Dieu, et le monde est perçu comme la scène du jeu divin. Comme la majeure partie de la mythologie indienne, le mythe de lila a une forte saveur magique. Brahman est le grand magicien se transformant lui-même en monde et il accomplit cet exploit avec son pouvoir magique de création, qui est la signification originelle de maya dans le Rig-Veda. Le mot maya — l'un des termes essentiels de la philosophie indienne — a changé de sens au cours des siècles. Du pouvoir ou de la puissance de l'acteur divin et du magicien, il en est venu à signifier l'état psychologique de quiconque est sous le charme du jeu magique. Aussi longtemps que nous confondons les myriades de formes du divin lila avec la réalité, sans percevoir l'unité de Brahman sous-jacente à toutes ces formes, nous sommes sous le charme de maya. (pp. 89-90)
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La philosophie de Descartes ne joua pas seulement un rôle important dans le développement de la physique classique, elle eut aussi une influence énorme sur la mentalité occidentale jusqu’à nos jours.
Le fameux adage cartésien cogito ergo sum, « je pense donc je suis », a conduit l’homme occidental à s’identifier à sa conscience, au lieu de considérer l’ensemble de son organisme.
Une conséquence du dualisme cartésien est que la plupart des individus se perçoivent comme des sujets isolés existant « à l’intérieur » de leurs corps.
Séparée du corps, la conscience se voit investie de la mission illusoire de le contrôler, causant ainsi un conflit apparent entre la volonté consciente et les instincts inconscients.
(page 22)
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La physique moderne a confirmé de façon spectaculaire l'une des idées de base de la spiritualité extrême-orientale : tous les concepts que nous employons pour décrire la nature sont limités, ce ne sont pas des caractéristiques de la réalité comme nous avons tendance à le croire, mais des créations de l'esprit, parties de la carte et non du territoire. Toutes les fois que nous élargissons le domaine de notre expérience, les limitations de notre pensée rationnelle deviennent évidentes et nous devons modifier, voire abandonner, certaines de nos conceptions. [..]
On dit que la porte de l'Académie de Platon à Athènes portait l'inscription : "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre."[...]
Selon les mots d'Henri Margenau : "La révélation centrale de la théorie de la relativité est que la géométrie est une construction de l'esprit. C'est seulement lorsqu'on accepte cette découverte que l'esprit peut se sentir libre de toucher aux sacro-saintes notions d'espace et de temps, pour étudier le champ des possibilités dont il dispose pour les définir et choisir la formulation qui s'accorde à l'observation."
[...]
Les commentaires de Joseph Needham sur l'astronomie chinoise sont à cet égard très intéressants : "Les astronomes chinois n'éprouvaient pas le besoin de recourir à des formes géométriques. Les organismes composant l'organisme universel suivaient le Tao, chacun conformément à sa propre nature, et leurs mouvements pouvaient être étudiés sous la forme essentiellement "non représentative" de l'algèbre. Les Chinois étaient donc exempts de cette obsession des astronomes européens, du cercle comme la plus parfaite figure, et ne firent pas l'expérience du carcan médiéval des sphères cristallines."
extraits des pages 165-168.
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Notre état normal de conscience éveillée, la conscience rationnelle comme nous la nommons, n’est rien d’autre qu’un type particulier de conscience ; partant de là et séparées d’elles par les plus transparents des écrans, se trouvent des formes potentielles de conscience entièrement différentes. - Wiliam James
(page 31)
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...la théorie quantique révèle ainsi l'unicité de l'univers. Elle montre que nous ne pouvons décomposer le monde en ses plus petites unités existantes. Lorsque nous explorons la matière, la nature ne nous montre aucune « première pierre » mais apparaît plutôt comme un réseau serré de relations complexes entre les diverses parties d'un tout. Ces relations impliquent toujours l'observateur d'une façon essentielle. L'observateur humain constitue le dernier maillon dans la chaîne des processus d'observation et les propriétés de n'importe quel objet atomique ne peuvent être comprises qu'en termes d'interaction de l'objet et de l'observateur. Cela signifie que l'idéal classique d'une description objective de la nature n'est plus valide. Le dualisme cartésien du sujet et du monde, de l'observateur et de ce qui est observé, ne peut plus être utilisé lorsqu'on traite de la matière atomique. En physique atomique, nous ne pouvons jamais parler de la nature sans, simultanément, parler de nous-mêmes. (pp. 70-71)
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La plus importante caractéristique de la conception orientale du monde — on pourrait presque dire son essence — est la conscience de l'unité et de l'interaction de toutes choses et de tous événements, l'expérience de tous les phénomènes du monde comme autant de manifestations d'une unité primordiale. Tous les phénomènes sont conçus comme solidaires et inséparables dans cet ensemble cosmique ; en tant que manifestations différentes de la même réalité ultime, indivisible, qui est en toute chose, et dont toute chose est partie. Cette réalité est nommée Brahman dans l'hindouisme, Dharmakaya dans le bouddhisme, Tao dans le taoïsme. Parce qu'elle transcende tous les concepts et les catégories, les bouddhistes l'appellent aussi Tathata, ou « réalité telle qu'elle est » :

Ce que l'âme désigne comme réalité telle qu'elle est, c'est l'unité de toutes choses, le Grand Tout.

Dans la vie ordinaire, nous ne sommes pas conscients de cette unité de toutes les choses, mais divisons le monde en objets et événements distincts. Cette division est, bien sûr, utile et nécessaire pour faire face à notre environnement quotidien, mais ce n'est pas une caractéristique fondamentale de la réalité. C'est une abstraction forgée par notre jugement discriminatoire et catégorisant. C'est une illusion de croire que nos concepts abstraits de « choses » et d'« événements » séparés sont des réalités de la nature. Les hindous et les bouddhistes nous disent que cette illusion repose sur Vavidya ou ignorance, qu'engendre un esprit sous le charme de maya. Le but principal des traditions spirituelles orientales est par conséquent de réformer l'esprit par la concentration et l'apaisement de la méditation. Le terme sanskrit pour méditation, samadhi, signifie littéralement « équilibre mental ». Il désigne l'état de tranquillité et de calme de l'esprit, qui permet l'expérience de l'unité fondamentale de l'univers : Dans le samadhi de pureté, on obtient la clairvoyance permettant de devenir conscient de l'unité absolue de l'univers.

L'unité fondamentale de l'univers n'est pas seulement la caractéristique centrale de l'expérience mystique, elle est aussi l'une des révélations les plus importantes de la physique moderne. Elle devient manifeste au niveau atomique et se confirme lorsqu'on pénètre plus profondément la matière, jusqu'au domaine des particules subatomiques. L'unité de toutes les choses et de tous les éléments sera un thème récurrent tout au long de notre comparaison de la physique moderne et de la philosophie orientale. En étudiant les différents schémas de la physique subatomique, nous verrons qu'ils ne cessent d'exprimer, de différentes manières, la même intuition : les composantes de la matière et les phénomènes élémentaires les mettant en jeu sont interdépendants, ils ne peuvent être compris comme des entités isolées, mais seulement comme les parties intégrantes d'un tout. (pp. 133-134)
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Le paradigme en voie de disparition a gouverné et dominé notre civilisation pendant de longs siècles. Non seulement il est le cadre, ou le moule, dans lequel s'est structurée la société occidentale, mais le monde entier a également subi son influence dans des proportions considérables : l'univers, postulait-on, est un système purement mécanique composé d'un assemblage de blocs élémentaires ; le corps humain est une machine perfectionnée ; la vie est une lutte permanente dans laquelle chaque organisme vivant combat pour sa survie. Enfin - gardons l'une des meilleures pour la fin ! - un certain « ordre naturel » veut que, dans toute la hiérarchie des créatures vivantes, la femelle soit partout et toujours en situation de dépendance et de soumission vis-à-vis du mâle. D'innombrables générations ont été endoctrinées par cette idéologie, qui ne résiste pourtant pas aux découvertes de la science moderne. Dans tous les pays, des femmes et des hommes, de plus en plus nombreux, ont acquis la conviction que des hypothèses de ce genre comportent de graves lacunes et doivent être radicalement revues.
(...)
La science moderne vient confirmer le paradigme écologique mais ce dernier puise sa substance dans une perception du réel dépassant de très loin le seul cadre scientifique : il s'agit en fait d'une ouverture de conscience grâce à laquelle un être découvre, parfois hors de toute démarche scientifique ou intellectuelle, la profonde unité de la vie sous toutes ses formes, la constante interdépendance de ses infinies manifestations et leurs cycles de transformation. En fin de compte, cette conscience écologique en profondeur se confond avec la démarche spirituelle. Une certaine théologie s'est acharnée à séparer « l'esprit » de la matière, viciant ainsi le problème d'entrée de jeu. L'esprit n'est rien d'autre qu'un état de conscience élargi. Celle ou celui qui atteint cet état intérieur ne se sent plus séparé du « Grand Tout » cosmique, mais a au contraire la certitude viscérale, organique, d'y être intimement intégré. Il devient dès lors évident que la conscience écologique est d'essence spirituelle au sens le plus vrai du terme. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir notre nouvelle approche de la réalité rejoindre les concepts élaborés par diverses traditions spirituelles. (p. 330-331)
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Ce qui est vrai des longueurs l’est également des intervalles de temps. Eux aussi dépendent du système de référence mais, contrairement aux distances spatiales, ils deviennent plus longs lorsque la vitesse relative à l’observateur augmente. Cela veut dire que des aiguilles de montres en mouvement tournent plus lentement, le temps ralentit. Ces horloges peuvent être de types variés : pendules mécaniques, électroniques, ou le battement d’un coeur humain. Si de deux jumeaux l’un effectuait un rapide aller et retour dans l’espace, il serait plus jeune que son frère lorsqu’il reviendrait, parce que tous ses « mécanismes » (organiques), son rythme cardiaque, son flux sanguin, ses ondes cérébrales, etc. auraient ralenti durant le voyage, du point de vue de l’homme sur Terre. Le voyageur lui-même, bien-entendu, n’aurait rien remarqué d’inhabituel, mais, à son retour, il aurait soudain réalisé que son frère jumeau était maintenant beaucoup plus âgé. Ce « paradoxe des jumeaux » est peut-être le plus célèbre de la physique moderne. Il a provoqué des discussions animées dans les journaux scientifiques, dont quelques-unes se poursuivent encore ; c’est une preuve éloquente du fait que la réalité décrite par la théorie de la relativité ne peut être saisie par notre compréhension ordinaire.
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Laing remettait en question l’autorité des institutions psychiatriques qui privaient les malades mentaux de leurs droits élémentaires d’êtres humains :

« La personne « emprisonnée » étiquetée comme malade, et spécifiquement comme « schizophrène », est rabaissée de son statut légal et complètement existentiel d’agent humain et personne responsable, au rang de quelqu’un qui n’est plus en possession de sa propre définition de lui-même, incapable de garder ses propres possessions, exclu de l’exercice de sa liberté en ce qui concerne les gens qu’il rencontre, ce qu’il fait. Son temps ne lui appartient plus et l’espace qu’il occupe n’est plus de son choix. Après avoir subi un cérémonial de rabaissement appelé examen psychiatrique, il est dépourvu de ses droits civiques en étant emprisonné dans une institution totalitaire appelée hôpital « psychiatrique ». Plus complètement, plus radicalement que n’importe où dans notre société, il est invalidé en tant qu’être humain .
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Quand les physiciens commencèrent à explorer les phénomènes atomiques au début du siècle, ils prirent conscience du fait que tous les concepts et théories que nous utilisons pour décrire la nature sont limités. a cause des limitations essentielles de l’esprit rationnel, nous devons accepter le fait que, comme l’a dit Heisenberg, « chaque mot ou concept, aussi clair qu’il semble, a seulement une étendue limitée d’application ». Les théories scientifiques ne peuvent jamais fournir une description complète et définitive de la réalité. Elles seront toujours des approximations de la vraie nature des choses. Les scientifiques ne s’occupent pas de la réalité ; ils s’occupent de descriptions limitées et approximatives de la réalité
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