Yves Torrès vous présente la ré-édition de "La mort à rome" de Wolfgang Koeppen aux éditions du Typhon. Rentrée littéraire Septembre 2019.
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Je ne savais plus l’heure du rendez-vous que j’avais pris avec
Adolf. Était-ce dans la matinée, était-ce l’après-midi ? Je l’ignorais.
Je l’avais oublié. Peut-être ne voulais-je pas m’en souvenir.
Je ne désirais pas voir mon cousin et pourtant je me rendis à
l’endroit convenu : déjà, j’étais prisonnier ; j’enrageais, parce
que je me sentais pris au piège. Adolf troublait ma liberté, il
troublait mon sentiment immédiat de la vie, mon perpétuel
ébahissement.
Et Siegfried pensa aux voix, aux voix de la rue, aux voix de la brutalité, de l'angoisse, de la torture, de l'avidité, de l'amour, de la bonté, de la prière ; il pensa aux bruits de la méchanceté, aux chuchotements du vice et aux hurlements du crime. Et il pensa : et demain il m'abaissera, il m'opposera les lois de l'harmonie et une sévérité de maître d'école - chef d'orchestre célèbre, déchiffreur précis, peut-être jardinier qui taille tout, alors que je suis plante sauvage et mauvaise herbe.
Les chats se disputent les rognures. Il y va de leur vie. Malheureuse créature, pourquoi s'est-elle multipliée ! Les bêtes sont abandonnées par centaines, elles sont affamées par centaines; elles sont lubriques, enceintes, cannibales. Elles sont malades et perdues, et tombées aussi bas que l'on peut tomber quand on est chat.
."..déjà, ils s'étaient liés avec d'autres voyageurs, des compatriotes de même milieu et partageant leurs vues; des rescapés , des gens que la peur avait secoués et qui avaient oublié comme eux; des propriétaires de Volkswagen, des conducteurs de Mercedes, guéris par l’efficacité allemande et redevenus des porteurs bienvenus de devises..."
Le salut était-il dans le refus, dans la fuite, dans la solitude ? La vie de l’ermite était-elle la seule forme d’affirmation ?