Comment raconter ce dont on ne se souvient pas ? Comment interroger ceux qui ne disent rien ? le Book Club de Nicolas Herbeaux s'intéresse à la question de la mémoire et des souvenirs avec Julie Wolkenstein, écrivaine, enseignante en université et traductrice, et Isabelle Marrier, écrivaine.
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L'avenir, c'est épuisant.
Je ne trouve même pas effrayant que l'on puisse se rappeler de choses que l'on n'a pas vécues.
Il avait lu quelque part qu'être adulte, c'est être seul. Contresens. Son enfance, sa jeunesse n'avaient été que solitude. Non, être adulte, c'est n'avoir plus peur.
Sans amour, on est invisible à soi-même.
La vie était gris clair, une calme tristesse. La routine leur était douce, comme à tous ceux qui ont connu des tribulations.
Tu ne peux pas avoir oublié, même si tu fais semblant, même si tu as poursuivi ta route sans plus en parler à personne, comme si cela n'avait pas existé. Je ne t'en veux pas. Ce n'était pas ta faute, je le sais bien. Je suis la seule au monde à le savoir. Mais tu portais un fantôme. Des fantômes. Leur histoire d'avant toi, celle de tes origines.
Le cœur serré, je comprends que le nom véritable est inutile. Norma Jean absorbée en Marilyn Monroe. Sandy Allen, La Plus Grande Femme du Monde. Pseudonyme et périphrase. Du pareil au même ! La vierge monstre, la playmate sexy. Idem.
Ces deux petites filles de pères inconnus, de mères absentes ou folles sont devenues de la chair dont on fait les rêves ... Saisies dans leur corps, sa perfection ou sa difformité, prisonnières de leur peau.
Rien ne sépare son vide intérieur du silence.
Un borgne à l’oeil de verre, un obèse boiteux participent autant à la magnificence du monde. Non par principe, posture ou compassion, mais en vérité par le juste exercice du regard. Il reste à l’apprendre en voyageant à la recherche de soi. On a si peu de temps pour apprendre à voir avant de fermer les yeux !
Il faudrait, pour composer un récit équitable, déplier tant de papiers, scruter tant d’images, questionner tant de faits, gratter les apparences, chercher ce qui est dissimulé, sans savoir où ni si cette dissimulation existe, déployer toutes les nuances des mots, repérer les marques, interroger les traces et mes souvenirs, démêler l’intime, l’unique, le familial, le social, le collectif.