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3.42/5 (sur 507 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nice , 1971
Biographie :

Antoine Chainas est un écrivain français de romans policiers.

Il s'est imposé, à partir de 2007, comme l'un des auteurs phare de la collection "Série noire" dirigée par Aurélien Masson chez Gallimard.

Son roman "Pur" est paru en 2014 à la Série noire de chez Gallimard. Ce livre a été récompensé du Grand Prix de la Littérature Policière la même année.

Son sixième roman "Empire des Chimères" paraît à la rentrée littéraire de septembre 2018, toujours dans la même collection.

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13 janv. 2023 #lecture #litteraturefrancaise #editionsgallimard Un accident de voiture au beau milieu de nulle part laisse une fillette orpheline et estropiée, Chloé, sauvée in extremis par trois hommes et une guérisseuse

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Gyzmo resta muet.
- Il a voulu s'enfuir, il est tombé. Probable qu'il s'est déboîté la tête de l'humérus. La compression du nerf supra-scapulaire de l'épaule a dû entraîner une paralysie du deltoïde avec perte de l'abduction. Très douloureux, probable qu'il pouvait plus se servir de son bras droit. Mais quand je suis arrivé et que j'ai voulu le maîtriser, ce connard a sorti son petit joujou pour essayer de me découper en rondelles. Une mauvaise initiative de sa part. J'ai fait un ago-tsuki qui lui a sûrement pété le processus condylaire avec rupture du ligament stylo-mandibulaire. En d'autres termes, sa mâchoire s'est déboîtée.. C'est pour ça qu'il risque d'être incapable de jacter pendant un moment. Il a encore voulu me frapper. J'ai pas eu d'autre choix que d'opérer un gaeshi au niveau du carré pronateur, juste au-dessus du poignet. L'effet le plus immédiat est de rompre les tendons fléchisseurs profonds. Dans le feu de l'action, j'y suis peut-être allé un peu fort et il est possible qu'une ou deux articulations métacarpiennes aient un peu souffert. Cet abruti continuait de résister, tu le crois ça ? Empi-uchi au niveau de la poitrine, pour bloquer la respiration. Perforation possible et néanmoins involontaire de l'intercostal externe, membrane et ligaments ventraux inclus. Je pense que ni l'aorte thoracique ni le poumon ne sont touchés, mais il est possible que je m'avance un peu. Ushiro-geri au niveau du temporo-pariétal, pour tenter de mettre fin à cette mascarade. Paralysie du nerf facial et traumatisme de la suture sagittale. Normalement, il aurait dû tomber dans le coaltar, mais, va savoir pourquoi, il a continué à s'agiter. J'ai été contraint d'utiliser une technique d'étranglement eri-dori au niveau du pharynx. Atteinte probable du nerf laryngé inférieur et paralysie – temporaire, je précise- des cordes vocales. Il risquera pas de nous emmerder avec ses gémissements de vierge effarouchée jusqu'à ce qu'ion le prenne en charge. Ah, j'oubliais : peut-être aussi qu'à un moment donné une ou deux rotules ont été touchées avec fracture des condyles ainsi que du tibia. Je sais pas quand exactement, j'ai pas fait attention. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il marchera pas avant un bout de temps, Et avec des béquilles, encore. Bon, ça te suffira ou tu veux d'autres précisions ?
Gyzmo ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Nazutti continua.
- En résumé : il a voulu s'enfuir. Il est tombé. Je l'ai attrapé. Il était armé, point barre, conclut la brute.
Il désigna, à proximité d'un bras disloqué émergeant de l'amas de chair sanguinolente et difficilement identifiable, l'arme blanche sur laquelle on trouverait sans nul doute un tas d'empreintes bien nettes.
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Un animal trop mal en point pour achever sa proie se hâtait de gagner un abri, soit pour se soigner, soit pour y crever. Dans le monde civilisé, la médecine et l'industrie pharmaceutique avaient gauchi ce paradigme élémentaire, sur lequel reposait au fond toute l'idée de nature : ou la douleur était d'intensité modérée et on en guérissait, ou elle s'avérait trop forte et elle ne durait pas. Les hôpitaux avaient créé une troisième voie, un univers spécial qui achevait de couper l'homme de ses origines : au sein des unités de soins palliatifs, les patients pouvaient subsister pour un temps indéfini dans un état intermédiaire qui n'était ni la rémission ni le trépas, mais plutôt une condition proche du cauchemar éternel. Qui pouvait consentir à pareille aberration ? Quel être doué de raison pouvait accepter de donner sa contribution, même involontaire, à cette effarante invention du progrès ? Oui, qui, sinon l'homme moderne ?
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Michael était devant sa machine à écrire, plongé dans une de ses transes où la leucosélophobie se mêlait à une sorte de rêve éveillé, un songe qui fouissait des entrailles avec la cruauté d'une intoxication alimentaire et au cours duquel il s'imaginait invité à Apostrophes, la célèbre émission littéraire française qu'il semblait être le seul à connaître de ce côté de l'Atlantique.
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Julien a grandi dans un monde sûr, où les enfants sortent s'amuser dans les rues sans que les adultes ne s'alarment, où les saisons sont encore rythmées par le cycle naturel des moissons et le retour des hirondelles. Un monde peuplé de têtes familières. On s'y salue, on s'y jalouse mais jamais on ne s'ignore. Ce monde-là aura bientôt disparu.

[N.B: nous sommes en 1983]
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Les gens d'ici ont un choix simple : fuir ou se fondre dans le paysage. La plupart choisissent la seconde solution. Par facilité ou par manque de moyens, ils se laissent avaler par la grisaille des ruelles, leur peau adopte la nuance terne des terres cultivables et leur dos, insensiblement, ploie sous l'obstination des journées qui s'étirent et bégayent.
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Quelle poisse ! Maintenant, la nuit est tombée. Les patrouilles sont revenues bredouilles, la battue n’a rien donné. Tout juste a-t-on exhumé un étrange charnier d’animaux. Une dizaine de chats. Un empoisonnement massif ? La réserve de nourriture d’un prédateur ? Il n’a pas eu le temps d’approfondir la question. Les félins ont été confiés au vétérinaire du village voisin (...). Jérôme n’a pas encore la description de tous les animaux, mais imagine déjà que l’absence de certains compagnons à fourrure sur la commune pourrait bientôt s’expliquer. Il songe, avec le sourire amer qu’immanquablement provoque la conscience trop aiguë d’un mauvais jeu de mots, qu’il a pour l’instant d’autres chats à fouetter.
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Et soudain, un coup de vent dans l’entrelacs des branches malades, un frémissement parmi les herbes sèches ; les rares feuilles mortes tourbillonnent sur un sol noir et la rumeur se répand. De simples mots inoculés ainsi qu’une décoction inoffensive mais amère au palais : « Elle a disparu ».
Le bruit n’arpente pas les hameaux à la cadence d’une braisière de tourbe mais avec la vélocité d’un feu de broussaille. La parole n’est pas une flamme qui couve, un foyer mal éteint ; plutôt une traînée de poudre.
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Nazutti se détroncha. Il regarda son binôme longuement, pensif. Puis, lentement sur sa face de grosse brute, naquit un sourire. Un truc qui lui illumina la tronche de manière un peu effrayante.
- Je t'aime bien mon pote. T'es parfois un peu pâquerette, mais je savais que je m'étais pas planté en demandant de travailler avec toi.
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Une fois que l'on est converti à l'usage intensif des livres, on ne peut plus se laisser tenter par l'ivresse cathodique.
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Une froide lumière endeuille les champs, puis la nuit de novembre s'installe. Un rayonnement sensible se disperse dans la campagne environnante. La lente respiration des choses ne ressemble plus au halètement quotidien. Le tranchant de la lune évoque la lueur incertaine d'une bougie qui se noie. Son éperon acéré s'élève dans les ténèbres, et son ombre paraît solidifiée. Au loin, un lapin égaré crie, broyé entre les dents de quelque prédateur.
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