J'ai pressenti dans la soirée que ce ne serait plus jamais pareil, j'ai demandé à mon petit ami : " Est-ce qu'on pourra être heureux à nouveau un jour ?" Je me souviens de ça, de me dire que j'ai ressenti des émotions tellement fortes ce soir-là, à la la fois le plus grand bonheur de ma vie et la plus grande peur.
Il nous répond : "Non, mais c'est chez moi, et c'est mon fils." Alors ce monsieur nous explique qu'il a un cancer très avancé, qu'il fait un traitement expérimental sans savoir si ça va fonctionner et qu'il est à Paris pour ça, qu'il est entre le Maroc et Paris et que c'est son fils qui vit dans cet appartement. Avec mon frère, on lui dit : "Désolé, on est venu un peu les mains vides, mais en tout cas, merci pour l'accueil." Ça le fait sourire. Évidemment ça déconcerte les autres autour de nous, mais c'est notre manière de communiquer. Et puis mon frère lui dit : "C'est quand même fou l'ironie de la vie, sauver autant de vies alors que vous-même vous êtes potentiellement condamné." Alors il sourit et répond : "En fait, c'est peut-être un beau cadeau."