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4.01/5 (sur 696 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bar-le-Duc , le 14/12/1958
Biographie :

Michel Bernard est un écrivain et et haut fonctionnaire français.

Il passe toute son enfance en Lorraine dans le département de la Meuse. Il est diplômé de l'École nationale d'administration (ENA) en 1992, promotion Condorcet. En 1992, il a été chef de bureau des affaires européennes au Ministère de l'Éducation nationale et aux relations internationales à la direction des sports au Ministère de la Jeunesse et des sports.

Nommé sous-préfet de Nogent-le-Rotrou de 1996 à 1998, il devient secrétaire général de la préfecture des Ardennes. En 2006, il est affecté auprès du secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance où il participe à la rédaction de la loi de prévention de la délinquance.

En 2007, il est directeur de cabinet du préfet du Val d'Oise, en 2011, il est nommé sous-préfet de Reims, puis de L'Haÿ-les-Roses, en 2016.

En août 2016, il demande une disponibilité afin de se consacrer à sa passion : l’écriture. Il est également coureur cycliste amateur.

En 2009, "La Maison du docteur Laheurte" reçoit le Prix Maurice-Genevoix 2009. En 2010, "Le Corps de la France" reçoit le Prix littéraire de l'armée de terre - Erwan Bergot 2010. "Deux Remords de Claude Monet" reçoit le Prix du festival du livre de Metz 2017.

À la rentrée 2016 a paru, toujours à La Table Ronde, "Deux remords de Claude Monet", qui a obtenu le prix Marguerite Puhl-Demange et le prix Libraires en Seine. En janvier 2018 a paru "Le Bon Cœur", roman sur Jeanne d’Arc, qui est lauréat du Prix France Télévisions 2018, catégorie roman et du Prix Louis Barthou 2019 de l'Académie française.
Le "Bon sens" (La Table ronde, 2020) est lauréat du Prix Alexandre-Vialatte 2020 et du Grand prix catholique de littérature 2020.

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Deux remords de Claude Monet de Michel Bernard aux éditions La Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=103018&id_rubrique=12 • Les Bourgeois de Calais de Michel Bernard aux éditions de la Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/1089862-romans-les-bourgeois-de-calais.html • • Commandez tous vos livres sur le site officiel de la Griffe Noire lagriffenoire.com • Retrouvez toutes nos vidéos conseils sur notre chaîne Youtube : GriffenoiretvGerardCollard • • Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionsglenat #editionslatableronde

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L'un des moments les plus troublants de Ceux de 14, presque surnaturel, est celui où Genevoix est sauvé de la mort par un mourant. Un soldat, sans doute paralysé par une balle reçue dans la moelle épinière, est étendu sur d'autres cadavres en travers du boyau où s'est engagé l'officier. Par la seule intensité de son regard, où s'est concentré ce qui lui reste de vie, le blessé prévient Genevoix de la balle qui l'attend au créneau où lui vient d'être abattu, dans l'axe de tir au bout duquel le guerrier allemand embusqué guette sa prochaine cible. Ce qui relie alors le mourant à celui qui conserve la vie grâce à lui est inexprimable, sauf par Ceux de 14. Il faut aller voir comment c'est dit et comment est dit l’effort d’expression muette du mourant, puis le soulagement dans ses yeux quand il sait qu'il a été compris, qu'il a sauvé la vie de l'inconnu qui passe, ce soldat français, son camarade. Le regard de cet homme - qui était-il ? - a sauvé le sous-lieutenant Genevoix devenu, pour toujours, leur regard à tous.
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Les cris étaient ceux de cantinières et de vivandiers affolés qui s'enfuyaient. Le convoi avait stoppé, les conducteurs hésitaient, manœuvraient de façon désordonnée, comme pris de panique. Napoléon continua son chemin, indifférent à la péripétie qui secouait les riz-pain-sel. Enfin, on reconnut, submergeant les exclamations, le hurlement trop familier. C'étaient les Cosaques, des milliers, qui poussaient leur « Hourra » en pressant leurs montures et fondaient à l'aube sur les bivouacs de la ligne française.

Le général Rapp, le plus prompt, enjoignit à Napoléon de se replier, et, le geste accomplissant la parole, s'empara de la bride de son cheval pour l'obliger à faire volteface. L'Empereur retint sa monture, tira son épée en même temps que Berthier et Caulaincourt et fit face. Rapp, à peine rétabli de l'éclat reçu dans la hanche à la Moskova, fût le premier atteint. Un Cosaque, plongeant sa lance dans le poitrail de son cheval, le précipita à terre. La vingtaine d’officiers présents et les chasseurs de service se précipitèrent pour l'entourer et répliquer. Le groupe, Napoléon avec lui, était enveloppé par une nuée tourbillonnante de cavaliers, des hussards tartares. L’Empereur aurait été capturé, tué peut-être, si la résistance farouche de son entourage n'avait conduit le gros de la horde à préférer des proies plus faciles et d'un rendement immédiat.

(...)

Napoléon regarda sa cavalerie nettoyer la plaine, les conducteurs, remis de leurs émotions, récupérer leurs voitures. Tout rentra dans l'ordre, mais chacun constatait, l'Empereur le premier, que le danger avait surgi du côté où on ne I'attendait pas. La guerre pressait de toutes parts la marche de l'armée. Pour les Français, pour leurs alliés et ceux qui les accompagnaient, il n'était plus un endroit sûr dans la grande plaine russe.
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Si leurs intérêts divergeaient, les Alliés s'accordaient sur deux points : Napoléon restait un chef de guerre incomparable et le soldat firançais, un combattant de premier ordre. La prudence commandait de ne pas favoriser l'union nationale d'un peuple aussi bouillant autour d'un tel capitaine. 1792, 1793, 1794, Valmy, Jemmapes, Hondschoote, Fleurus, ces mauvais souvenirs n'étaient pas effacés des mémoires prussienne et autrichienne.
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La nuit tombait lorsqu'ils quittèrent la table. Un halo vaporeux nimbait Ie rebord de la terrasse. Avant de rentrer à l'hôtel où le cocher devait les reconduire, Mme Dewavrin souhaita voir les lumières de Paris. Ils traversèrent le parc. Le bruit du gravier dans la pénombre tiède était cristallin. Les bêtes frémissaient à l'approche de leur maître. Les arbres se détachaient contre l'horizon, le dessin de leurs feuilles comme agrandi. Il faisait bon.

À leurs pieds, Paris était un incendie contenu par les grands lacs des forêts. Rodin désignait remplacement des principaux monuments, là où se trouvaient ses ateliers, où il avait conçu telle ou telle œuvre, où il avait habité, où il avait grandi, où il était né. Léontine Dewavrin prit son fils par le bras. Il se souviendrait. Rien n’égalerait ce legs qu'il devait à son père.

Revenant vers la carriole stationnée près de la maison, prête à partir, elle sentit une présence. Elle s'arrêta, se tourna de côté et vit l'énorme et sombre silhouette du Balzac orientée vers Paris. La lune s'était levée, les ombres jouaient avec les ombres. Frappée de stupeur, elle se figea. Jamais visage ne lui avait paru plus humain, plus vivant. Surgi de la nuit, il les regardait, et le monde derrière eux.
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Dans la matinée s'étaient rangés dans la cour du Cheval blanc les grenadiers du 1er regiment de la Garde. Derrière, en forçant l'entrée, avaient pris place les habits noirs d'une soixantaine de polytechniciens qui avaient défendu Paris du côté de Charenton. Alignés devant le portail attendaient la berline dans laquelle voyagerait l'exilé et les autres voitures de sa suite. Beaucoup d'habitants s'étaient agglutinés derrière les grilles, des paysans des environs aussi. A onze heures trente, on annonça l'Empereur, les tambours roulèrent. Il parut en haut de l'escalier, le descendit rapidement, accompagné de Belliard, suivi des derniers membres de son état-major, dont deux officiers polonais, et Bussy, l'ancien sous-lieutenant du régiment de La Fère. Il serra la main du général Petit commandant le détachement, fit face aux soldats et leur parla. L'allocution fut brève, prononcée d'une voix forte et nette. Sur sa demande, le général prit le drapeau surmonté de l'aigle et le présenta à l'Empereur qui embrassa son porteur. En inclinant son visage, il saisit le lourd carré de soie frangé d'or à pleine main et en porta le rouge à ses lèvres. Le silence était peuplé des gémissements, des raclements de gorge, des reniflements des soldats. Le général pleurait. On voyait que Napoléon s'efforçait de contenir son émotion. Il inspira profondément, se recueillit un instant, le temps de raffermir sa voix et reprit : «Adieu encore une fois mes vieux compagnons, que ce dernier baiser passe dans vos cœurs !» Il salua les personnes qui l'entouraient et monta dans sa voiture. Elle s'ébranla, passa la grille, les maisons et s'enfonça dans la forêt, sur la route de Nemours, vers le sud.
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C’était là, dans ce climat, devant ces paysages, qu’il sentait sa manière s’épanouir, entrer en accord intime avec le monde. Ses meilleurs tableaux, les plus ressemblants à lui-même, il les avait faits ici. Le mot « lumière » qu’il disait à Paris quand il parlait peinture avec ses camarades d’atelier et ses amis, Monet, Renoir et Sisley, ce mot qui exprimait ce qu’il voulait, comme eux, saisir et rendre sur la toile, c’est ici qu’il s’était gorgé de sens, de matière. Il lui semblait que son sang était mêlé de cette lumière du Midi. Sa peau l’aimait.

À propos du peintre Frédéric Bazille
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C'est dans cette phase de la guerre, dans les combats incertains des jours suivant la bataille de la Marne, au milieu de ce bois de la Tranchée de Calonne où se trouvait le régiment de Maurice Genevoix, que fut tué l'auteur du Grand Meaulnes. Parmi les cris, les appels et les plaintes qu'il avait entendus venir de la forêt, il y avait eu la voix du lieutenant Henri-Alban Fournier, dit Alain-Fournier, homme des bords de Loire comme lui, son prédécesseur à la khâgne de Lakanal, à peine plus âgé et déjà connu dans le Paris littéraire. Au milieu de la forêt meusienne où disparaissait un écrivain français, un autre naissait. Maurice Genevoix était sans superstition, mais il croyait à une sorte d'équilibre supérieur dans les choses du monde. La guerre y faisait un trou aveugle, puis l'univers se reformait, comme la surface de la mer. Ce qu'elle avait enlevé à la littérature française sur les Côtes de la Meuse, la guerre le lui avait rendu au même endroit.
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Ce n'est pas diminuer Genevoix que de considérer en lui le medium, le porte-parole de millions de combattants de tous les pays, le témoin. Les trois balles qui l'ont soustrait vivant de l'épreuve où la majorité des officiers d'infanterie mobilisés en août 1914 succombèrent ont quelque chose de miraculeux. C'est comme s'il avait été désigné par elles. Les trois balles allemandes filent droit dans le sous-bois de la Tranchée de Calonne, sifflent et frappent : « Ce sera toi. » Quatre soldats déposent le corps pantelant d'un lieutenant dans une toile de tente fixée à deux perches. Ils emmènent vers le poste de secours, à travers le terrain bouleversé, entre les arbres où percent les feuilles de la neuve saison, un grand écrivain.
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Le sentiment d'un manque, un manque devenu si grand, si impérieux, que la rêverie n'arrivait plus à distraire, indiquait que le temps était venu d'écrire. Ravel le savait d'expérience, pourtant il n'était jamais parvenu à apprivoiser cette phase ingrate de la composition. Il travaillait dur, avec l'application butée des anciens cancres et des faux paresseux, jusqu'à ce que sa volonté et sa science soient soulevées par une autre force, douce et puissante. La mystérieuse inconnue n'avait jamais fait défaut. Le moment venu, elle l'enlèverait, comme la vague le nageur, et, soudain délivré de la pesanteur, l'emporterait et le déposerait, dans la surprise et le ravissement, là où il avait toujours voulu.
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A Genevoix, venu le remercier, chez lui, villa Montmorency à Auteuil, après qu'un jury dont il était membre avait récompensé en 1922 Rémi des Rauches, son deuxième roman, Gide avoua qu'il n'avait pas lu les livres de guerre du lauréat, malgré un bruit favorable, et que c'était ce roman récompensé qui lui avait fait découvrir un écrivain. On ne sait pas si l'homme de lettres se ravisa un jour, comme il le fit en faveur de Proust dont il avait autrefois refusé le manuscrit d'A la recherche du temps perdu chez Gallimard. En tout cas, c'est beaucoup pour un seul homme que d'avoir manqué, par préjugé, deux œuvres hors série.
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