Nous sommes enfermés dans le système des sexes, un système qui est identitaire et inégalitaire : assignant à chacunE une place sachant que toutes les places ne se valent pas. Mais il est un peu fort de vouloir défendre la perpétuation de ce système au nom même des inégalités qu’il génère.
on admire toujours d'autant plus qu'on observe davantage et qu'on raisonne moins.
ce qui se joue dans notre entrejambe ne suffit pas à faire de nous des « mêmes » ou des « autres
En l’an ix-mille ix-cent ixante-ixe, le président français est toujours élu au suffrage universel direct. Or, voici qu’un illustre inconnu n’appartenant à aucun parti accède à la magistrature suprême. Son programme électoral tient en une seule mesure: dorénavant le sexe des enfants ne sera plus enregistré par l’état civil à leur naissance. Tous les enfants seront élevés sans distinction de sexe.
Comment ce personnage réussit-il à accéder au sommet de l’État avec un programme aussi radical et restreint? Comment cette mesure, que quasiment personne ne réclamait, fédéra-t-elle tout à coup les ambitions politiques de la grande et tempétueuse nation ?
On accuse le déicide d’être contre l’Etat de droit. La vérité est qu’un Etat de droit se borne à respecter les lois. Un Etat de droit peut interdire des propos, fermer des lieux de rassemblement, emprisonner des fauteurs de trouble : ce ne sont pas là des entorses au droit tant que c’est conforme aux textes de loi.
Ainsi, puisque la loi interdit les propos homophobes, sexistes, misogynes, racistes, on peut sans mal interdire la Bible et le Coran. Loin d’être une entorse à la loi c’en sera juste une stricte application.
d’un côté, il faut assumer la nature animale de l’humain ; mais de l’autre, il me paraît qu’il faut dissocier complètement l’ordre politique et de l’ordre biologique. Être un homme ou une femme, cela n’est en rien synonyme d’être un mâle ou une femelle. Les définitions de ces termes ne sont d’ailleurs pas si évidentes que cela, d’un point de vue biologique
Pourquoi, quand il s'agit du sexe, veut-on s'en remettre à la nature ? Dans la nature, il n'y a ni tribunaux, ni musées, ni palais, ni prisons et cela n’empêche pas les humains d’en bâtir. Pourquoi la même liberté, la même souveraine indépendance ne nous serait-elle pas permise relativement au sexe ? Peu importe ce qui se passe dans la nature. Il nous revient de construire le monde humain, un monde de beauté, de justice et de liberté.
En réalité, il ne s’agit pas de discuter l’existence de Dieu. Il ne s’agit pas de démystifier ou d’interdire aux croyants de croire.
Le déicide n’interdit à personne de croire ou de penser comme bon lui semble mais il confine la croyance à la sphère intime. Croyants, votre foi n’est pas une opinion comme les autres, elle n’intéresse pas la société. Gardez-la pour vous !
Comme l'indiquent les auteurs d'un manuel d'études sur le genre, ''nul besoin de nier l'existence de l'anatomnique ou du biologique'' : il s'agit plutôt de considérer le sexe comme un ''marqueur de la division sociale qui fait exister les femmes et les hommes comme groupes antagonistes'', qui se surimpose à des ''réalités anatomiques en elle-mêmes insignifiantes et ambiguës'', qui n'exigent ni cet antagonisme ni la dichotomie. Autrement dit, le biologique ne donnerait que la pluralité éparse alors que le genre produirait la dualité ordonnée. Ainsi, il s'agit pour les études sur le genre non pas de nier la réalité du physique, mais de distinguer la réalité physique considérée ''en elle-même'' et ''en elle-même dépourvu[e] de sens, comme tous les faits physiques'', et les implications sociales qu'on en tire. La société opérerait sur les données biologiques une synecdoque : elle prélève une partie (la possession d'un sexe mâle ou femelle) pour constituer deux groupes, les femmes et les hommes.
Il est nécessaire de témoigner de la constance avec laquelle la féminité a été présentée comme le danger qui menace la virilité.