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3.73/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Égypte
Né(e) à : Delta du Nil , le 22/03/1976
Biographie :

Mansoura Ez Eldin est une journaliste (à l'hebdomadaire égyptien Les Nouvelles littéraires), une nouvelliste et une romancière égyptienne.

Source : Wikipedia
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Bibliographie de Mansoura Ez-Eldin   (3)Voir plus

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10 mars 2023 Le passé, le présent, le temps, l'espace. A travers son dernier roman, Mansoura Ez-Eldin propose une réflexion sur la religion, l'histoire et ses répétitions. Dans le cadre du festival littéraire Atlantide (2-5 mars), Mansoura Ez-Eldin, journaliste et autrice égyptienne, était présente à Nantes pour présenter son dernier roman traduit en français « Les Jardins de Basra ». Au fil des pages de ce roman, l'autrice emmène son lecteur du Caire à l'ancienne Basra. Un voyage à travers le temps et l'espace qui permet à Mansoura Ez-Eldin de partager sa réflexion et sa vision sur la religion, l'histoire et ses répétitions. Entretien.

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Je connais par cœur les différentes impressions des œuvres du patrimoine, les principales éditions critiques des livres rares, la connaissance étant le pas le plus important dans la recherche de ce qui est oublié, perdu et épuisé.
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Je m’appelle Boustân! Ceux qui me connaissent bien – ils ne sont pas nombreux – me surnomment la “prêtresse en noir et blanc”. Les autres me trouvent bizarre, excentrique. Si un écrivain devait me décrire, il dirait : la “femme aux yeux de jais”, la “femme en noir aux cheveux d’ébène”, etc. Autant de qualificatifs s’en tenant aux apparences, mais impuissants à saisir ce qui brûle au fond de moi. Nul ne saurait concevoir ce que je recèle ni ce dont je suis capable; nul ne pourrait être au fait des événements qui, il y a plusieurs siècles, ont prédestiné ma vie. Aussi, c’est à moi d’être l’écrivaine, ou plutôt la conteuse, à moi qu’il revient de combler les lacunes du récit et d’en rassembler les fragments – récit dont je ne suis pas l’hé- roïne, mais qui ne pourrait exister sans moi. En cette onzième année du IIIe millénaire, je suis enfermée dans mon appartement donnant sur le Nil, à Zamâlek (1), et j’écris sans trêve ni fatigue. Dehors, un monde ancien s’écroule, et moi, je cours après des mots sournois qui me filent entre les doigts. Tels d’éphémères nuages d’été, des scènes remontant de diverses époques défilent dans mon esprit; j’en attrape certaines, d’autres s’enfuient.
(1). Vieux quartier aisé du Caire, situé sur une île
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Hier, j’ai mangé une lune.
J’ai souvenir d’une rue semée d’un petit groupe de gens, tels les figurants d’un film muet dont j’étais le seul acteur et que j’épiais par le trou d’un mur qui me séparait de la vie. Je me rappelle avoir levé les yeux vers le ciel et avoir vu une lune double ou, plus exactement, la lune doublée de son spectre rayonnant pareil à son image réfléchie dans un miroir latent.
Puis j’ai vu chaque lune se doubler d’un nouveau reflet, un par la droite, l’autre par la gauche. Quel étonnement ! Voilà mon ciel paré de six lunes, ou plutôt, de trois paires
de lunes. Mais ce fut un étonnement contenu alors même que, ouvrant la porte de notre appartement, je me trouvai nez à nez avec une chatte noire qui attendait dans l’escalier.
Plus tard seulement, je me suis avisé que le ciel de la nuit précédente s’habillait d’un ton de turquoise digne d’une pierre précieuse. D’où l’idée m’est venue que j’avais mangé la lune. Il y avait dans ma main une galette de pain, j’avais posé la lune dessus – à moins que ce ne fût un œuf dur ? –, j’avais roulé la galette et l’avais peu à peu grignotée entièrement. Je n’ai plus osé ensuite regarder le ciel. L’obscurité régnait et j’en ai déduit que la lumière
de ma vie s’était éteinte avec l’astre englouti.
Non loin du mur dont l’orifice donnait sur la rue, je me suis étendu sur un banc de pierre, à l’ombre d’un arbre chargé de fleurs en forme de clochettes dont la touffe orangée paraissait occulter la présence des feuilles vertes. Une voix intérieure et familière est alors venue me dire que cet arbre s’appelait le bombax, chez qui la floraison précède la feuillaison. J’ignorais d’où me venait cette information. Je ressentais seulement une chaleur au fond de mes entrailles, comme si une lune en éclairait les ténèbres enfouies.

(INCIPIT)
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Tout se brouille dans son esprit. Elle n’a jamais vu dans son fils unique qu’un enfant qui avait besoin d’être choyé et guidé, parfois même sermonné s’il le fallait, ce qui arrivait souvent, s’agissant surtout de son refus catégorique de se marier.
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Mansoura Ez-Eldin
Impossible de changer une conviction ancrée en lui depuis des décennies.
Je remarquai que ce sentiment de menace permanente, comme si un tremblement de terre s’apprêtait à frapper son monde à tout moment, était un caractère inhérent à sa personne et qu’il était ainsi d’autant plus facile d’accroître son sentiment de méfiance, de doute et d’appréhension.
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Elle se sentait
dans un monde qui n’avait plus rien de commun avec
l’univers brumeux du matin. Le soleil trônait dans le ciel,
les couleurs étincelaient, tout devenait limpide et, à la
faveur de ce dévoilement, les fantômes s’évanouissaient
et se dissolvaient en atomes dont on n’a même pas idée.
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Mansoura Ez-Eldin
Le futur lui paraissait lointain et la progéniture une idée abstraite, étrangère à son esprit. Mais, l’heure venue de ses couches, elle se retrouva la proie de cauchemars pareils à ces crues qui dévastent tout sur leur passage.
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Mansoura Ez-Eldin
Le futur lui paraissait lointain et la progéniture une idée abstraite, étrangère à son esprit. Mais, l’heure venue de ses couches, elle se retrouva la proie de cauchemars pareils à ces crues qui dévastent tout sur leur passage.
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Le visage de sa mère s’assombrit sans qu’elle en connût
la raison. Elle savait seulement que la moindre broutille
prenait à ses yeux l’ampleur d’une tragédie. Elle ne voyait
pas les choses avec le regard des autres.
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Elle est convaincue qu’il y a des gens qui naissent non programmés pour exprimer les sentiments de joie,de satisfaction ou d’amitié, même quand ils trempent dedans, et qu’ils les éprouvent uniquement en silence.
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