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4.28/5 (sur 42 notes)

Nationalité : Suisse
Biographie :

Scientifique suisse, ingénieur forestier, docteur en sciences naturelles, professeur et chercheur en sciences du bois à la Haute Ecole Spécialisée de Berne, chargé de cours à l'Ecole Polytechnique de Zurich (ETHZ) et à celle de Lausanne (EPFL).

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Entretien entre Ananda Guillet​, directeur de Kokopelli​ et Ernst Zürcher, ingénieur forestier, nous présentant son livre "Les arbres, entre visible et invisible", préfacé par Francis Hallé, honorable botaniste, biologiste et dendrologue.


Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
l'homme n'a pas fatalement un impact destructeur sur la nature - il est aussi capable de s'y insérer et d'y agir dans une sorte de "partenariat" constructif et dynamisant, à condition d'en avoir compris les principes de fonctionnement et d'en tenir compte.
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On ignore souvent (…) que l’électricité de l'air dans la forêt et son état d'ionisation se distinguent clairement de l'air d'espaces ouverts et spécialement de celui des villes, sujet déjà abordé par le forestier français Georges Plaisance dans son livre « Forêt et santé » (1985). Ceci s'explique probablement par un phénomène analogue à celui qui fut découvert par Alessandro Volta: aux alentours d'une chute d'eau, une charge électrique négative, liée à une ionisation de l'air, se crée par la pulvérisation des gouttes d'eau (effet Lenard, selon le nom du chercheur allemand qui approfondit et démontra les mécanismes de ce phénomène). Les chercheurs parlent de « triboélectricité », produite par le frottement de deux matériaux, provoquant une charge ou une décharge électrique par transfert d'électrons. Un tel phénomène a lieu en particulier au niveau des feuilles d'arbres et des aiguilles de conifères lors de décharges électriques de pointe par temps de brume ou en cas d'orage, selon les travaux de Jean-Pascal Barra et de ses collègues du Laboratoire de physique des gaz et des plasmas du CNRS. Au cours de l'année, l'atmosphère des forêts se charge de quantités variables d'ions positifs et négatifs de différentes tailles. La part d'ions négatifs par rapport aux ions positifs est néanmoins en général excédentaire dans les milieux forestiers étudiés. (...) Il est aujourd'hui clairement établi qu'une atmosphère est bénéfique pour la santé lorsqu'une ionisation négative prédomine. (…) Les célèbres vents du désert comme le khamsin d'Égypte ou le shirav d'Israël, dont la surcharge en ions positifs est reconnue comme perturbant la santé physique et l'état psychique des habitants qui y sont sensibles, offrent un contraste extrême avec l'air forestier.

Pour renouer avec le thème de la chronobiologie, mentionnons par ailleurs que l'ionisation de l'air varie en fonction du cycle lunaire, un excès d'ions positifs étant observé lors de la pleine Lune, particulièrement en hiver. À l'inverse, des essais de germination en laboratoire, portant sur une durée de trois ans, ont permis de constater qu'une atmosphère enrichie artificiellement en ions négatifs rendait les plantes plus sensibles aux influences lunaires, alors que la production d'ions positifs éliminait une telle périodicité.

Le phénomène naturel d'ionisation négative de l'air était mis à contribution autrefois par les sanatoriums - établissements de cure pour le traitement de la tuberculose et d'autres maladies chroniques - placés en milieu forestier. Le même phénomène est mis à profit par l'appareil mis au point par René Jacquier (« Bol d'air Jacquier »), qui active des extraits de résine de pin. On a pu prouver expérimentalement que des inhalations brèves mais régulières ne génèrent pas de stress oxydant (nommé aussi stress oxydatif), mais semblent effectivement produire un effet antioxydant global bénéfique.
Une recherche récente menée par une équipe autrichienne sur l’ « impact psychophysiologique des qualités atmosphériques d'un paysage » s'est basée sur une série de mesures au niveau des systèmes nerveux végétatif et cardiovasculaire, en utilisant des méthodes psychométriques. L’application d'une telle procédure permet de confirmer mais aussi de nuancer ce que l'on pensait savoir jusqu'alors. Les résultats prouvent que l'atmosphère qui émane d'un cadre particulier - par exemple d'une petite forêt, comparativement à une chute d'eau ou à un pierrier - peut avoir sur l'homme des répercussions à la fois physiques et psychiques quantifiables, dans le sens d'un effet clairement apaisant.

(Encadré) Les bienfaits d'une ionisation négative de l’air :

Des essais en laboratoire ont montré qu'un air chargé en ions majoritairement négatifs (NAI, negative air ions) modifie les taux de sérotonine, une hormone fonctionnant comme neurotransmetteur et impliquée dans le cycle circadien, dans l'hémostase et dans divers désordres psychiatriques tels que le stress, l'anxiété, les phobies ou la dépression. Des effets positifs ont été observés sur la récupération après l'effort, sur la qualité du sommeil et sur la capacité d'apprentissage, par une régulation de la pression sanguine et de la fréquence cardiaque. Les maux de tête et les symptômes de stress en sont fortement réduits.
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« Les savoirs ésotériques, divinatoires, etc., ont eu un intérêt manifeste pour la survie de beaucoup de sociétés à une époque où la science était moins développée. Pourquoi seraient-ils invalides aujourd'hui, sous prétexte que la science s'est développée ? Pourquoi y aurait-il une contradiction entre ces savoirs et les savoirs modernes ? »
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Nous ne sommes pas perdus au hasard dans l'immensité de l'Univers : au rythme de nos pas, de nos journées de marche et des paysages traversés, nous faisons l'expérience physique et inaltérable que, bien au contraire, c'est le cosmos tout entier qui pulse dans notre corps - que pulse dans notre Terre.
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Avant d'entrer dans quelques détails, je tiens à expliquer les circonstances dans lesquelles j'ai fait, il y a plus de vingt ans, la connaissance de l'auteur. Dans les années 1990, les biologistes français étaient hostiles à toute recherche portant sur les liens éventuels unissant la Lune aux êtres vivants ; il a fallu à Ernst un réel courage pour présenter en France ce thème de recherche et je me souviendrai toute ma vie, avec honte, de ce congrès international sur « L'Arbre, biologie et développement »', que j'avais organisé en 1995 à l'Institut de botanique de Montpellier. Lorsque Ernst est monté à la tribune et a pris la parole pour décrire l'influence de la Lune sur le rythme de germination d'un arbre tropical, Maesopsis eminii (Rhamnaceae), beaucoup de mes collègues sont sortis avec ostentation ou ont commencé à discuter entre eux, à bâiller ou à rire, dans l'intention évidente de déstabiliser le conférencier. Contrastant avec la courtoisie habituelle de ces congrès scientifiques, ce comportement choquant signifiait: « Manifester le moindre intérêt, ce serait nous compromettre avec l’obscurantisme. » Au cours des années qui ont suivi, Ernst a montré que l'obscurantisme était bel et bien du côté de ses adversaires ; je tiens à saluer l'audace d'un chercheur allant à contre-courant des idées reçues et donnant ainsi une base objective à de très anciennes connaissances empiriques, aussi anciennes peut- être que l'homme lui-même.
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La perte en eau à la suite du séchage en conditions contrôlées d'échantillons d'épicéa (Picea abies) varie de façon statistiquement significative en fonction des constellations devant lesquelles se trouvait la Lune au moment de l'abattage. Ce résultat relève d'une question de déontologie scientifique.

Si, dans une première étape, la réalité d'un rythme lunaire synodique avait pu être confirmée statistiquement, il s'agissait d'un fait finalement plausible, au vu de la multiplicité des phénomènes déjà décrits dans le monde végétal et animal. Si, par contre, pour le domaine sidéral, apparaissant dans de nombreuses traditions mais pratiquement pas dans des observations scientifiques, l'analyse statistique avait donné des résultats négatifs, nous aurions été obligés, par simple honnêteté, de le mentionner en complément. La surprise fut d'autant plus grande lorsqu'il fallut se rendre à l'évidence : non seulement le degré de significativité est indiscutable dans ce contexte-là, mais il est très élevé, dépassant même celui des rythmes synodiques. Le phénomène existe donc, mais il reste à élaborer un enchaînement de processus physiques et biologiques qui y conduisent.

Si l'on croit à la statistique et si on l'accepte lorsqu'elle dit « non », il faut aussi l'accepter en toute humilité lorsqu'elle dit « oui ».
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La décision de passer à l'action est prise en 1977, date à laquelle [Abdul Kareem] achète un petit lopin de terre aride de deux hectares au Kerala (Inde). Les débuts sont difficiles : les plants qu'il met en place et arrose avec de l'eau acheminée de loin dépérissent car trop jeunes, avec des racines insuffisamment profondes. L'idée de planter des arbres de taille légèrement supérieure améliora clairement la reprise. En 1982, il achète 11 hectares de terre supplémentaires et diversifie les espèces plantées. Abdul Kareem précise que jamais il n'a élagué ses arbres ni récolté les feuilles, pour laisser à la nature son libre cours. Cinq ans plus tard, il commence à observer des changements surprenants sur ses terres : un puits qui tarissait à la saison sèche s'est mis à produire abondamment toute l'année. Les voisins de la forêt purent à leur tour observer que leurs puits produisaient davantage d'eau. Kareem aménagea ensuite de petites mares pour attirer les oiseaux, ce qui activa la propagation naturelle des graines, amenant une plus grande diversité des espèces.
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Qu'il s'agisse d'un seul arbre à planter ou d'une petite forêt à constituer peu à peu, il est important de comprendre ce que veut la nature à un endroit donné pour s'en inspirer et lui permettre de se réaliser.
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Une question qui m'accompagne de plus en plus, en particulier lors de mes marches, est celle du juste rapport que nous, humains, devrions développer et cultiver avec la Terre. Face à l'ampleur et la gravité de l'impact humain dont elle souffre aujourd'hui, force est de constater que le lien autrefois naturel et vital est aujourd'hui rompu. Il n'est plus là pour garantir la suite de notre existence sur cette planète.
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Aussi réalise-t-on trop tardivement que le fond sonore du vivant constitue une composante du tout et qu'on ne peut pas impunément en ôter une partie.
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