#eugènegreen #langues #cultureprime
"De même qu'il faut protéger la terre, il faut protéger toutes les langues. Pas protéger dans un sens de les isoler mais au contraire il faut les faire rentrer dans la vie puisqu'elles constituent une part très importante de la vie." C'est ce que défend le cinéaste Eugène Green qui à l'occasion de la sortie de son dernier film, "Atarrabi et Mikelats", nous livre une tribune pour la défense des langues régionales.
Abonnez-vous pour retrouver toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCd5DKToXYTKAQ6khzewww2g/?sub_confirmation=1
Et retrouvez-nous sur...
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
+ Lire la suite
(A propos d'A. Gide)
Or, cinquante ans après sa mort, comment est-ce possible que l'Education nationale impose ses oeuvres à de pauvres lycéens qui préparent leur bac ? Comment est-ce possible qu'on détruise de belles forêts pour fabriquer le papier sur lequel seront imprimées ses phrases insipides ? Sans doute parce que l'Etat français, par respect pour les contribuables, ne déboulonne jamais les statues qu'il a fait ériger à leurs frais.
Il me plait de regarder les moutons quand ils partent le matin, et qu'ils rentrent le soir. Ils sont blancs, comme les nuages. Comme la lumière du matin.
"Kmet" ou "hoch"
On dirait que le tchèque est la langue des fous !
Deux verbes par action, comme une paire d'ailes,
Un son à réveiller les morts, et qu'on dit mou,
Puis il faut tout penser sur un cou sans voyelles*.
Dire qu'on est jeudi vaut plusieurs pénitences -
Le mot au génitif rachèterait un diable* -
La règle fait partout l'exception en puissance,
Car il y en a autant qu'on compte de vocables.
Le comble des horreurs, c'est décliner un nom
Selon les quatre et vingt modèles divergents,
Chacun pourvu de dix ou vingt variations.
Mais les fous ont raison, cela est évident,
Donnant kmetéch, hoshich, à deux déclinaisons,
Car être kmet ou hoch sont des cas différents*.
*krk
*ctvrtek, génitif ctvrtku.
*kmet, vieillard, hoch, garçon.
"Les lieux communs".
Comme j'ai souvent eu l'occasion de le constater, pour qui veut se cultiver, l'école est un obstacle.
Si je suis coupable d'association de malfaiteurs et de violences en réunion, il s'agirait dans les deux cas d'avoir fait partie d'un troupeau de moutons. Si vous maintenez, docteur, que vous voyez devant vous un jeune bélier, je serais en droit de réclamer que vous subissiez un examen psychiatrique.
Lorsque, très tôt, j'ai appris comment les pièces étaient jouées en Angleterre autour de 1600, sur une scène nue avec une architecture fixe, en déclamant le texte, et avec les rôles de femmes interprétés par des garçons ou des jeunes hommes, j'ai compris aussi en quoi consistait la théâtralité, avec une acceptation, des deux côtés de la rampe, du fait de la représentation, de sorte que, à travers un spectacle où tout était faux, on touchait aux mystères du monde, et on produisait chez le spectateur des émotions véritables.
Le tourisme m’apparaît comme une forme moderne de la peste, s'abattant sur un lieu et s'attaquant sans distinction à toute espèce de vie.
Dans l'état actuel des choses, toute langue qui n'est pas transmise des parents aux enfants comme le vecteur naturel de leur humanité, et que ces enfants ne pourront pas utiliser plus tard dans tous les domaines essentiels de leur vie, est condamnée à disparaître au bout d'une ou deux générations.
La bêtise est un peu comme un moustique, créature dont on dirait, en la regardant se poser sur un mur, qu'elle est absolument inoffensive, mais qui pourtant transmet des maladies graves.
L'Un a été entrevu seulement par ceux qu'on appelle les mystiques. Ce sont des gens comme vous et comme moi, qui ont trouvé l'un en eux-mêmes, et qui partent de là pour s'approcher de l'Un. Les mystiques existent non seulement parmi les chrétiens, les juifs, les musulmans, mais aussi les zoroastriens, les hindous, les bouddhistes, les taoïstes. Aucun mystique n'a jamais levé la main pour faire la guerre. Quand on tue au nom de Dieu, c'est Dieu compris par l'intellect, et en suivant des commandements établis par la raison. Les mystiques, au contraire, on les a emprisonnés et suppliciés. De nos jours on les enferme dans des hôpitaux psychiatriques. Ce sont pourtant eux qui ont vu la plus grande lumière.