Sophie Gonzales Interview
C’est drôle, on peut passer des semaines, des mois, voire des années à se préparer à un cauchemar qui a tout d’un « quand » plutôt que d’un « si ». Puis, lorsqu’on croit avoir accepté la fin du monde, persuadé qu’on encaissera le choc... ça arrive, et on n’encaisse rien du tout. On s’effondre, sur place, dévasté par une perte à laquelle on n’a jamais été vraiment préparé.
Le bonheur, ça s’apprend!
- « - Je sais que c'est pas normal, mais euh, parler de ce genre de truc me terrorise.
- De quoi tu parles ? De tes émotions?
- Oui.
- Qu'est-ce qui t'effraie?
- j’ai cette crainte. De... confier quelque chose à mon sujet à quelqu'un a qui je tiens, et qu'il se contente de me lorgner. »
Un jour, tu feras quelque chose sans demander la permission du monde entier, et le choc me tuera.
En cet instant précis, je préférais etre à côté de lui et essuyer son blizzard et ses nuages de tempête que le sourire arc-en-ciel de Brooke.
c’est drôle, on peut passer des semaines, des mois, voire des années à se préparer un cauchemar qui a tout d’un « quand » plutôt que d’un « si ». Puis lorsqu’on croit avoir accepté la fin du monde, persuadé qu’on encaissera le choc… ça arrive, et on encaisse rien du tout. On s’effondre ,sur place, dévasté par une perte à laquelle on n’a jamais été vraiment préparé.
Sauf que dans les histoires, les héros se battaient. Ils se battaient pour la personne à laquelle ils tenaient, et ils n’abandonnaient jamais.
dans la vraie vie, parfois, vous suppliiez un être de vous aimer,en vain. Puis il arrêtait de vous parler. Et il vous laissait partir, sans même faire mine de se battre
-La biphobie internalisée ? a répété Jason.
Ray a répondu immédiatement.
-Ouais. C'est quand les bisexuels commencent à croire la biphobie qui les entoure. On nous dit que notre sexualité n'existe pas vraiment, ou qu'on est hétéro si on est avec une personne d'un autre genre, ou que nos sentiments ne comptent pas si on est jamais sortis avec un certain genre. Ces discours à la con. Et puis on l'entend si souvent qu'on finit par douter de nous-mêmes.
-Ouais, ai-je approuvé. C'est ce que je ressens. On m'a dit que je "vivrais" hétéro ou que je "vivrais" lesbienne en fonction du genre de la personne sur qui j'étais. Et il y a quelque temps, quelqu'un m'a dit que c'était mieux pour moi si je pouvais sortir avec des mecs, parce que j'aurais plus à subir de discrimination. Et je suppose que, techniquement, je pourrais choisir de ne rien faire pour que mes crushs se concrétisent quand c'est pas des mecs, mais what the fuck ? Et ça implique que je serais moins queer que les autres parce que je pourrais juste "devenir hétéro" et ne subir aucune oppression du tout ? Trop facile. Comme si être avec un mec me rendait hétéro comme par magie. Comme si c'était une compète avec un classement, et que je devais arrêter de parler des problèmes queers parce que, d'abord, est-ce que je suis si queer que ça ? Non mais, vraiment ? Et peut-être que je ne sais pas ce que ça fait d'être gay ou lesbienne mais je sais que certains ne comprendront jamais ce que c'est d'être queer et de rougir à chaque fois qu'on entre dans une discussion à ce sujet parce qu'on a l'impression de marcher sur les plates-bandes d'autres gens, parce que quand ils disent "queer", c'est pas toi qui est le sujet.
Je n'avais pas l'intention de le crier.
Mais on s’en fichait, de ce qui allait se passer. Même si personne ne pouvait promettre que tout se marcherait à la perfection, ici et maintenant, à ce moment précis, tout était parfait.
Il y avait bien pire qu’un peu d’embarras. Et la vie était trop courte. On avait pas le temps d’hésiter sur un sujet aussi important que la personne qu’on aime