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4.13/5 (sur 597 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Glasgow, Écosse , le 31/05/1976
Biographie :

Douglas Stuart est un écrivain britannique.

Il a obtenu une licence au Scottish College of Textiles et une maîtrise au Royal College of Art de Londres. Il s'installe à New York à l'âge de 24 ans pour commencer une carrière dans la création de mode.

Il a travaillé pour de nombreuses marques, dont Calvin Klein, Ralph Lauren, Banana Republic et Jack Spade.

Son premier roman, "Shuggie Bain" (2020), a obtenu le prix Booker en 2020.

"Mungo" ("Young Mungo", 2022) est son deuxième roman.

site de l'auteur : https://www.douglasdstuart.com/
Twitter : https://twitter.com/doug_d_stuart

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Douglas Stuart nous parle de son nouveau roman « Mungo » James est catholique, et Mungo est protestant. Dans le Glasgow des années 1990, marqué par les guerres de gangs, les deux garçons devraient se haïr – pourtant, ils sont tombés amoureux. Au coeur de ce monde hyperviolent, Mungo doit travailler dur pour cacher son amour interdit; en particulier à son frère aîné, Hamish, chef de gang brutal, prêt à tout pour défendre l'honneur de sa famille. Lorsque la mère de Mungo découvre la vérité, elle décide de l'envoyer pour une partie de pêche au bord d'un lac, en compagnie de deux hommes au passé trouble, qui ont promis de faire de lui un homme, un vrai. Là, dans la solitude des forêts de l'Écosse profonde, Mungo va devoir apprendre à se battre pour survivre et gagner sa liberté. Après le succès phénoménal de Shuggie Bain (plus de 1million d'exemplaires vendus dans le monde), Douglas Stuart nous offre un roman social somptueux et déchirant: le portrait d'un jeune homme solaire, épris d'amour et de liberté, dans un monde empoisonné par la haine et l'intolérance. Traduit de l'anglais (Écosse) par Charles Bonnot
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
La sirène de la houillère ne retentissait plus mais, poussés par la mémoire musculaire d’une routine perdue, ils rentraient tout de même à la maison à l’heure de la débauche sans avoir rien accompli ni gagné autre chose qu’un ventre plein de bière et un dos courbé par l’inquiétude.
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L’un des soldats fouillait trop délicatement une boîte à outils. Il était assis dans le godet d'une pelleteuse, aussi confortablement installé que dans un canapé neuf. C'était un grand type qui gardait ses cheveux châtains terne, longs sur les côtés et soigneusement biseautés devant ses yeux. Mungo savait qu'il lui arrivait d'avoir une prononciation distinguée – « ce que je dis » au lieu de « qu’est-ce je dis », « je lui fais » au lieu de « j’y fais » -, et que ça lui échappait quand il était fatigué. Il avait une mère fière et un père qui travaillait et qui n'avait pas quitté le foyer. Les autres se moquaient de lui pour cette raison. La voix d'Ha-Ha retentit au-dessus du gravier. « Oh Prince Charles ! Tu veux que j’t’amène une tasse de thé ou quoi ? Espèce de tarlouze. »
Les maraudeurs arrêtèrent ce qu'ils étaient en train de faire, craignant tous d'avoir été désignés comme déviants, d'être l'aberration au milieu d'hommes véritables. Ha-Ha tendit le doigt vers le jeune et secoua la tête devant une telle honte. « Secoue-toi, t'es pas en train de choisir une carotte à te carrer dans le fion. » Le garçon châtain balança la boîte à outils pour essayer de recouvrer sa virilité. Les autres gloussèrent et reprirent leur destruction des lieux, soulagés. Il n'y avait rien de pire que d'être dans une tarlouze, impuissant, aussi faible qu'une femme.
Mungo se cacha dans la cabine sombre d'une pelleteuse, loin du regard d'Ha-Ha. Il regarda le garçon virer à l'écarlate et éparpiller le contenu de la boîte d'un coup de pied rageur. Les autres ramassèrent toutes les armes et les outils qu'ils trouvèrent puis se mirent à éclater les vitres. Un garçon rougeaud balança un poteau sur la vitre d'une excavatrice. Le plexiglas émis un craquement satisfaisant.
(p.62-63)
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Quand ils étaient petits, il y avait une machine à sous dans le bingo préféré de Mo-Maw qu'elle surnommait « la baby-sitter ». Pour avoir la paix vingt minutes, elle leur donnait à chacun une poignée de pièces. Une fois qu'on l'avait glissé la pièce dans la fente, on l'entendait rebondir contre toute une série de rouages et tinter dans les entrailles de la machine. La chute prenait une éternité avant que la machine s'allume et vous aveugle avec ses néons de fête. Parfois, la pièce rebondissait tout le long de son interminable descente, puis ratait le dernier coche et ressortait. Hamish détestait ça, l'attente suivie de la déception, il embuait ses pièces et les frottait jusqu'à ce qu'elles brillent, persuadé que ça ferait la différence. Mais maintenant Mungo se contractait en attendant qu'une ampoule de dessins animé s'allume avec la même vivacité au-dessus de la tête de son frère. Il espérait que la pièce n'enclencherait rien et Mungo pourrait alors faire semblant de laisser tomber et le nom de James irait finir sa course sous le canapé.
« James Jamieson ? » Hamish secoua la tête. Puis ses lunettes remontèrent légèrement quand il fronça le nez, d’abord parce que ça lui revenait, puis parce que ça le dégoûtait. « Tu veux dire le p’tit papiste là ? » Toutes ses lumières clignotaient maintenant, il bondit et arma son poing.
Mungo se recroquevilla dans le fauteuil, il releva les genoux contre sa poitrine et brandit le bébé entre eux. Hamish essaya de l'atteindre malgré la petite fille hilare mais Mungo la déplaçait rapidement, comme un bouclier humain. « On est juste potes. On traîne ensemble, c'est tout. » Il criait presque. Hamish recula d'un pas, desserra les poings et le sang revint dans ses phalanges. Il se mit à faire les cent pas. Mungo savait qu'il fallait se taire tant qu'il ne lui avait pas parlé. Il n'osait pas abaisser le bouclier rieur. (p.352)
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Nicola descendit du banc et lui tendit la main comme s'il l'avait invité à danser. Son assurance le terrifia. Elle lui fit traverser le chemin et le mena vers un coin boueux entouré d'épais massifs de rhododendrons. Il y régnait une obscurité lugubre. Sans la moindre hésitation, elle colla sa bouche à la sienne et le prit dans ses bras.
Nicola faisait une bonne tête de plus que James et Mungo dut se cambrer et se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre la bouche qui descendait aspirer la sienne. Elle avait une odeur de shampooing à la pomme et devait vivre dans une maison remplie de fumeurs. Il sentit le relief hérissé de ses bagues quand elle ouvrit la bouche aussi grand qu'un couvercle de poubelle. Mungo essaya de suivre ses mouvements et entama un compte à rebours à partir de mille. Il avait atteint neuf cent quarante-quatre quand elle le repoussa. Nicola se mit à lécher ses lèvres chocolatées comme s'il y avait un goût qui lui avait déplu. Elle l’observa dans la pénombre. La dernière lueur du jour qui mourait au loin accrocha l'éclat de ses pupilles.
(p.337-338)
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La capacité de Mango à aimer la frustrait. Son amour n'était pas altruiste, il ne pouvait simplement pas s'en empêcher. Mo-Maw avait besoin de si peu et il produisait tant que tout ça donnait l'impression d'un insupportable gâchis. Son amour était une récolte que personne n'avait semée et il mûrissait sur une vigne que personne n'avait entretenue. Il aurait dû se flétrir depuis des années, comme l'amour de Jodie, comme celui d’Hamish. Mungo avait tout cet amour à donner et il traînait autour de lui comme des fruits mûrs que personne ne venait ramasser.
(p.346)
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Mungo se concentra sur son reflet. Il se demanda ce que les deux hommes avaient reconnu en lui. Où se trouvait ce signal à bras qu'il ne voyait pas, qu'il n'avait jamais voulu envoyer ? Était-ce dans son regard qui ne croisait jamais vraiment le leur, qui s'abaissait, soumis ? Était-ce sa façon de laisser pendre ses mains à côté de lui, son poids porté sur une seule jambe ? Il voulait trouver ce signal et en couper la transmission.
Les hommes l'avaient regardé comme s'ils avaient su ce qui se cachait au fond de son âme, des choses qu'il ne s’avouait même pas. Ils connaissaient cette honte à laquelle il ne pouvait échapper, combien elle l'isolait et ils s'en étaient servis pour l'emmener loin de chez lui et lui faire tout ce qu'ils voulaient. (p.452)
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« Est-ce que les gamins de l’école te cognent toujours ? » […]
« Je les ai dénoncés au père Barry. Je lui ai demandé qu’ils arrêtent. 

Mais il m’a juste fait rester après la cloche pour me faire lire des trucs sur les saints persécutés. »

(Globe, p.181)
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Je peux vous demander un service ?
Un autre ?
Si elle vous demande si vous l'aimez, vous pouvez lui dire oui ? Elle le mérite.
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Le Glasgow dans lequel j'ai grandi était en proie à la boisson, aux drogues et à la violence des gangs. Margaret Thatcher et son gouvernement conservateur éloigné ont fermé toute l'industrie lourde de la ville en une génération; les navires, l'acier, le charbon - tout a disparu. . -sur tous les emplois, et les familles de travailleurs n’ont nulle part d’autre vers quoi se tourner; les pères et les fils ont tous été mis au chômage, sans espoir, et cela a déclenché certaines des pires crises de toxicomanie et de santé en Europe occidentale
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Chaque jour à cinq heures et quart tu dévalais la rue pour venir à ma rencontre, propre comme un sou neuf. Je demandais à ta maman que tu sois impeccable. Elle me disait, "Wullie, c'est bien utile tous ces salamalecs ?" Mais c'est bien la seule chose que j'y aie jamais demandé de faire. Un homme doit être fier de sa famille. Mais les gens, ils s'en foutent de ça, aujourd'hui, pas vrai ?" Les doigts tatoués de Wullie étaient enchevêtrés pour tenter de contrôler sa colère. Ça me faisait tant de joie de pouvoir être fier de toi. Je voyais bien qu'ils étaient jaloux, à leurs fenêtres, avec leurs tronches d'enterrement. Des hommes et des femmes, adultes, jaloux d'un petit bout de vie si brillant. Moi, je rigolais quand ils me disaient que ça allait te gâter.
- Tu as bien agi, papa. J'étais heureuse.
- Ah ouais ? Alors quelles raisons t'as d'être si malheureuse maintenant ?
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Je suis un écrivain, un diplomate et homme politique camerounais, né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, près de Ebolowa (Cameroun) et mort le 10 juin 2010 à Yaoundé à l'âge de 80 ans. Je suis l'auteur des livres : Une vie de boy et Le vieux nègre et la médaille, publiés en 1956.

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