J'essuie les dernières larmes sur mon visage et me regarde dans un miroir.
Un jour, je leur montrerai, à tous, que je n'ai besoin de personne.
Un jour, je serai un monstre pire que mon père.
Un jour, on m'appellera le monstre du château de Brooks.
-Merci, merci beaucoup. Vous êtes ma marraine comme dans le dessin animé ! C'est possible, mais je ne me souviens pas que la marraine soit aller coucher avec le prince et soit tombée sous son charme.
Je me lève et cette indigente me crache au visage.
- Vous n'êtes qu'un pourceau, un faquin !
- Oui, tout ça, mais tu peux m'appeler roi Damian, ça ira plus vite.
Je suis comme mon père, je le sais, c'est dans notre sang. Plus jeune, je réprimais mes instincts, je trouvais que c'était mal, que mes pensées étaient monstrueuses. J'en ai beaucoup souffert et quand, enfin, j'ai arrêté de me réprimer, je suis devenu heureux.
Depuis quelques temps, les mots intimité, décence ou même pudeur ont disparu de nos comportements. Nous entrons sans gêne dans les chambres ou salle de bain, sans demander la permission ni savoir si nous sommes présentables.
Toute ma rage, toute ma frustration se déversent à chaque coup. J'aime ça, j'aime cette sensation de bien- être, quand enfin j'arrête de les massacrer.
Je suis un drogué du crime, jamais je ne pourrai m'en passer.
Elle a vécu un cauchemar bien pire que le mien quand ils ont failli la tuer il y a cinq ans. C'est à ce moment- là que je suis devenu le Killer, le combattant le plus impitoyable, le plus meurtrier qu'ils n'ont jamais eu ici. Celui qui, avec une simple droite, arrive à te faire un traumatisme crânien. Je ne suis pas fier de ce que je suis devenu, mais je suis fier de la protéger, elle.
Le sang gicle partout, alors je recule et m'adosse contre le mur. Je le regarde mourir dans d'atroces souffrances. Il se vide complètement, mais je décide que c'est trop long pour moi, j'ai autre chose à faire qu'attendre qu'il crève enfin. Je reviens vers lui, passe derrière, et avant de l'égorger, je lui chuchote à l'oreille:
- ça, c'est pour Nina.
Personne ne m'a jamais aimée pour moi- même, il leur faut toujours quelque chose en retour. L'amitié ou l'amour a toujours un prix et il est bien trop élevé pour moi. Souffrir, toujours souffrir pour des gens
J'essaie de crier mais, avec la valse du matin, personne ne m'entend. Je vois une camionnette blanche se garer juste devant l'allée, on dirait celle que j'ai vue hier. Deux hommes en sortent et viennent nous attraper, la fille et moi. Cette dernière ne se laisse pas faire non plus, mais ils nous jettent dans la camionnette et démarrent avant qu'on ait pu faire quoi que ce soit. Quelqu'un a dû nous voir ou nous entendre, ce n'est pas possible autrement.