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3.96/5 (sur 42 notes)

Nationalité : Italie
Biographie :

Silvia Ferrara, professeur de philologie égéenne, était auparavant professeure associée à Sapienza, Université de Rome.
Elle a étudié l'archéologie et les classiques à l'University College de Londres et à Oxford. Après son doctorat (2006), elle est devenue chercheuse junior en archéologie au St John’s College d’Oxford (2006-2010).
Elle a enseigné à l'University College London, à Oxford, à Cambridge et à Rome.

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« Ce livre n'est pas un livre sur le grec ancien, ni sur l'alphabet. C'est un récit, qui parle d'une invention, la plus grande du monde » Silvia Ferrara Pourquoi l'homme s'est-il mis à écrire ? Comment et où cette révolution a-t-elle eu lieu ? Voilà les mystères sur lesquels Silvia Ferrara lève le voile. Pour cela, elle nous fait voyager dans le temps et l'espace comme dans les méandres de l'esprit humain. Ici, elle dresse le fascinant inventaire des graphies non encore élucidées ; là, elle retrace les multiples apparitions de l'écriture dans l'histoire. Car tout laisse penser qu'elle a été découverte et s'est effacée, sans laisser de traces, à plusieurs reprises. Sa naissance en Mésopotamie au quatrième millénaire avant notre ère n'aurait été qu'une occurrence parmi tant d'autres. Pris par un récit vertigineux, qui nous transporte du Mexique aux pourtours de la mer Égée, de la Chine aux Îles de Pâques, nous suivons pas à pas les progrès d'une recherche qui a considérablement progressé dans les dernières décennies. Enrichie d'illustrations, cette Fabuleuse Histoire… nous instruit autant qu'elle nous fait rêver. Retrouvez les informations à propos de "La Fabuleuse Histoire de l'invention de l'écriture" de Silvia Ferrara sur notre site : https://bit.ly/3oF47lc Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/editions.seuil/ Twitter : https://twitter.com/EditionsduSeuil Instagram : https://www.instagram.com/editionsduseuil/

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Nous créons des choses qui n'existent pas dans la nature, comme les symboles. Mais aussi les histoires, les lois, les institutions, les gouvernements. Autant d'artifices. Et tout tourne autour de l'échange d'informations : raconter, nouer des alliances, établir ou perturber des équilibres sociaux, cancaner.
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Je suis en CM2. La maîtresse écrit au tableau des signes étranges que je n'ai jamais vus. C'est un beau jour du printemps 1986, j'ai dix ans et je sais à peine lire. Je suis en retard sur le rythme normal : apprendre à écrire a été pour moi une longue entreprise, à pas lents.
Mais, en ce moment, la maîtresse écrit et, sans le savoir, elle appose un sceau sur ma vie. Je me rappelle qu'elle était vêtue de blanc, comme les inscriptions à la craie sur le tableau noir. Alpha bêta gamma. Je cherchais à déchiffrer. Rares sont les instants, dans l'existence, où un geste s'empare de tout l'espace et le transporte avec lui dans le temps. Au fil des années, la mémoire réélabore, infléchit, aplatit bien souvent. Mais ces gribouillages m'ont marquée au fer rouge.
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En fait, les voyelles ne sont vraiment pas une évidence.
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Ce livre n'est pas un livre sur le grec ancien,ni sur l'alphabet, pas plus qu'il n'est un livre d'histoire. C'est presque un récit, qui parle d'une invention, la plus grande du monde. C'est presque un récit, car l'intrigue a un début et elle nous entraine dans un voyage autour du monde, riches en péripétie dont la fin est encore à écrire.
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J'ai trouvé ce passage très vrai en le lisant.

Il n'y a pas de culture supérieure ou inférieure, pas de premier et de dernier. Il y a simplement des contextes différents, des préférences, des traditions, des symboles qui ont leur propre signification, qui suivent leur parcours singulier facilité ou non par les conditions environnantes.
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Ce livre est un voyage jamais conté, où se mêlent éclairs de génie du passé, recherche scientifique présente et projection, vague et imprévisible, de l'écriture du futur.
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Regardons maintenant les lettres , celles que vous lisez sur cette page, ou celles écrites dans quelque autre système ; arabe , hébreu ,géorgien, ou chinois. observons leurs signes, un par un . Comment en sont-ils arrivés à avoir ces formes et pas d'autres ? Comment ce nombre précis de signes , pas moins et pas plus, s'est-il fixé ? Commenta-t-on réussi à décider quels sons il fallait enregistrer et lesquels ne pas enregistrer ? Là est la vraie invention . Le long processus de négociation, le travail partagé, un système ordonné et complet.
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Jusqu'à il y a quarante ans, on était persuadé que cette invention [l'écriture] n'avait eu lieu qu'une fois dans toute l'histoire de l'humanité. La conviction était si profondément ancrée qu'elle fut baptisée d'un nom ronflant et emphatique dans son créationnisme obstiné : "monogénèse". L'invention fut unique, un point c'est tout. Rien n'est jamais réinventé et, de même que l'homme ne peut pas avoir inventé la roue deux fois, alors, etc.

Si vous replongez dans votre propre passé, je suis sûre que cette version rigide des événements vous semblera familière et que s'éveillera un vague souvenir proustien, remontant à l'école élémentaire ou au collège, de la Mésopotamie et du cunéiforme, première et seule invention de l'écriture, dont descendent tous les autres systèmes graphiques. Mais - on le sait - les neurones de l'hippocampe jouent avec nos souvenirs et les brouillent. Peut-être ne vous souvenez-vous donc pas du professeur qui ajoutait : "Toutefois, le nombre exact d'inventions n'a pas encore été établi avec certitude." Comme l'hippocampe, moi aussi je joue avec vos souvenirs, parce que le professeur n'a probablement jamais prononcé cette phrase.
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De toute façon , les interactions humaines sont toujours imparfaites et pleines de problèmes. Résultant de ces échanges , l'écriture est, par définition, un système tout aussi imparfait . Mais il n'y a pas d'incomplétude ou d'imprécision qui tienne. Rien ne peut empêcher la plus grande invention du monde de transmettre (bien qu'imparfaitement) l'élan le plus important du monde : le désir d'être compris.
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Dans les modèles anthropologiques actuels, l'Etat et l'écriture sont toujours considérés comme interdépendants. (...) C'est une paresse intellectuelle, qui a trop longtemps voilé le sens de la plus grande invention du monde. Comme toutes les généralisations forcées, elle lui a enlevé son âme. Le coeur de l'écriture bat dans le cerveau et la langue des humains, dans l'imagination, dans le besoin de s'ancrer à la terre qui nous soutient, dans la pressante nécessité de donner un nom, à soi-même et aux éléments du monde, et non dans la salle de contrôle du monstre froid qu'est l'Etat, qui édicte taxes, amendes et listes de courses.
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