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4.09/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Philippe Harant, directeur de l'ADT (Agence de Développement Touristique) de la Marne nous fait découvrir sa vie secrète : "écrivain" et son premier roman "cyanure et vieilles dentelles" Philippe, qui a gardé longtemps secrète sa passion pour l'écriture.

Source : France Bleu
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Vous n'avez même pas un livre de vos contes ?
- Non, je n'en invente pas, je ne fais que prolonger la tradition orale. Comme son nom l'indique, elle se transmet par la voix, pas par le texte.
- Vous pourriez tout de même les transcrire, pour ne pas les perdre.
- Ils perdraient de leur saveur, de leur vie. C'est pour cela que je les transmets moi aussi au public, à mes étudiants, à tous ceux qui veulent conserver ce patrimoine oral et le partager. Le seule concession que j'aie faite, c'est une série d'enregistrements audio sur cassette. Mais je n'aime pas cela, c'est une façon d'induire une manière de raconter une histoire. Or, toute la magie tient justement dans la personnalité, le ton de celui qui raconte, il ne doit pas se sentir prisonnier d'une interprétation figée. Il ne doit pas y avoir une "version officielle".

p.59
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La tasse fumante déposée devant lui, Ludovic Dumouriez émit un soupir de contentement, proche de la béatitude... Face à lui, Gégé se mit à siroter une grande tasse de café dans laquelle il avait ajouté un nuage de lait et deux sucres.
- Sans cela, je ne peux pas le boire, expliqua-t-il.
- Chochotte !
- Que veux-tu, j'ai les boyaux sensibles... Mais si tu me disais plutôt ce qui te tracasse.
- Rien de particulier, simplement dans cette affaire je suis obligé de me coltiner des tas de gens qui me font horreur : des mères de la morale, des prêtres intégristes, des fachos homophobes, avec en plus la cheftaine sur le dos, cela fait beaucoup.
- Pauvre piquet !
- J'aimerais bien t'y voir.
- Non merci, j'ai assez ici avec mes poivrons, mes mauvais coucheurs, mes mauvais payeurs, mes flics déprimés. Et les quatre sont parfois une seule et même personne...
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Dès les premiers pas, il ressentit une atmosphère étrange. Il se sentait coupé du monde, comme hors du temps. Ses ancêtres avaient bâti ici de bas murs de pierres aujourd'hui recouverts d'une mousse épaisse et verte qui donnait un charme fou à l'endroit. Pour autant, étaient-ce ces chênes biscornus dont les troncs développaient dans le chemin une étrange et horizontale excroissance ? Était-ce cette étonnante cavité creusée dans la pierre au bord du chemin ? Sans pouvoir en identifier la cause, il se sentait mal à l'aise. Il avait l'impression que ces lieux étaient habités, il percevait comme une présence. Il imaginait qu'il y a quelques siècles, les dames en sabots devaient redouter de s'aventurer de nuit par ici. Mais ce qu'il avait vu et ressenti n'était rien encore.
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- Il serait peut-être temps que tu songes à bâtir une famille, tu ne crois pas, grand nigaud ?
Dumouriez n'avait pas l'habitude que quelqu'un s'intéresse à sa vie privée et n'aimait guère en parler. Il se trouvait pris au piège, ce qui ajoutait à sa contrariété.
- Vous savez, avec mon métier, j'ai du mal à m'imaginer père de famille. Je n'ai pas d'horaires, pas de week-ends ou de jours fériés. Et puis... il y a toujours le risque qu'un jour je ne rentre pas.
- Mais, gamin, tout le monde peut ne pas rentrer, un accident, une crise cardiaque. Cela arrive tous les jours ; c'est la vie. Et c'est la vie aussi d'avoir une famille, des enfants. Il n'y a rien de plus beau, tu sais.
Le policier, malgré sa grande carcasse, était plus troublé qu'il ne voulait le laisser paraître.
- Avec tout ce que je vois quotidiennement de la misère de notre monde, de sa saleté, de sa cruauté, de son injustice, cela ne me donne pas beaucoup envie de faire vivre cela à mes enfants.
- Parce que tu crois que notre monde à nous était parfait, bon et juste ? Bien sûr que non. Cela ne nous a pas empêchés d'y croire, de voir aussi ce qu'il y a de beau, de généreux, de solidaire. Cela ne nous a pas empêchés d'aimer, de l'aimer en espérant le rendre meilleur pour nos enfants et que nos enfants le rendent meilleur pour les leurs. C'est ça la vie.
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- Comment ça "on", vous êtes plusieurs ?
- Si vous ouvriez la porte, vous le verriez.
- J'ouvre pas si je connais pas.
- Si vous n'ouvrez pas, vous ne risquez pas de connaître.
- Vous êtes un petit malin, vous. J'aime pas ça, les petits malins.
- Écoutez, je suis juste avec mon chien et on a besoin d'un endroit où dormir.
- Un chien ? Fallait le dire tout de suite. Allez, entrez, vous n'allez tout de même pas laisser cette pauvre bête dehors toute la nuit.
La vieille femme, au corps fin et sec comme un bâton de bois, vêtue de noir et chaussant sabots de bois, entrouvrit sa porte puis les fit entrer comme il elle accueillait des visiteurs clandestins. Elle referma derrière elle d'un coup sec.
- Alors, comment c'est-y qu'il s'appelle ? demanda-t-elle.
- Dumouriez.
- J'parle pas de toi, grand nigaud.
- Gredin.
- Il veut un reste de bœuf en daube ?
- Non merci, je sors de table.
- Boudiou, j'y cause pas, à lui, gronda la vieille dame. Allez, approche, reprit-elle. J'vais y en mettre un peu dans une gamelle.
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- Si vous pensez que c'est mieux, fit Hubert Savoie d'un ton dépité.
- Je le crois, oui. Chacun son métier, monsieur le préfet.
- Sans doute, sans doute, alors faites le vôtre, et vite.
- La précipitation est rarement bonne conseillère dans les affaires criminelles. Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on a un beau meurtre comme cela à se mettre sous la dent.
- Je ne suis pas sûr que la victime ou ses proches goûtent votre humour, capitaine, lança-t-il, grinçant.
- Je doute que la victime m'entende. Quant à ses proches, je ne les vois pas ici. À moins que vous-même soyez...
- Mais non ! s'énerva le préfet. Mais vous voyez ce que je veux dire. Vous feriez mieux de vous occuper du mort plutôt que de proférer des insanités.
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De bonne humeur grâce aux avancées de l'enquête, Ludovic Dumouriez traversa en sifflotant le gué qui séparait Sept-Îles du continent. Sa joie fut de courte durée car à peine avait-il gravi la cale qui permettait de remonter les bateaux jusqu'au plancher des vaches qu'il constata que les quatre pneus de sa Coccinelle étaient crevés. N'accordant guère de crédit à l'hypothèse d'une attaque de hérissons enragés, il ne put qu'en conclure que quelqu'un n'appréciait pas la qualité de son travail. Si en théorie cela constituait plutôt une bonne nouvelle, en pratique la chose était bien moins agréable.
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La brise légère faisait harmonieusement glisser le bateau sur l'onde teintée d'un bleu-vert profond. Un mouvement de gîte provoquait ce qu'il faut de surélévation au flotteur pour donner à la croisière un petit air sportif. Mais le catamaran pouvait supporter bien plus que cela et, secrètement, son skipper espérait qu'un miracle se produise et que le vent se lève vraiment pour procurer à son passager des sensations dont il savait qu'il n'était guère friand. Cela l'aurait amusé de voir pâlir le visage de cette grande carcasse qui l'accompagnait à contrecœur pour tester son nouveau bijou.
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Il prit donc le parti de n'offrir à ces aléas climatiques que son plus profond dédain. Il s'installa dans son canapé, le fit grincer en adoptant une position horizontale puis ouvrit un livre en soupirant d'aise. Déçu, Gredin se résolut à adopter la même position, le livre en moins. Par esprit de vengeance sans doute, il ne tarda pas à troubler la quiétude de son maître par des ronflements aux tonalités variées. Ludovic Dumouriez sentit l'énervement le gagner, mais il se replongea dans sa lecture, donc le maigre intérêt le conduisit rapidement à concurrencer le berger de Bergame.
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Jœ Steiner blêmit, comme s'il prenait, seulement à cet instant, conscience de l'ampleur de la menace qui pesait sur lui... et par ricochet sur cet étrange colosse qui faisait office de policier. Il priait pour que celui-ci soit plus efficace que sa dégaine et sa grande gueule ne le laissaient imaginer. Mais il n'avait pour l'heure d'autre choix que de lui faire confiance.
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