Vidéo de Gwénaëlle Persiaux
Il s'agit donc de bien se connaître, de connaître ses zones d'ombre appelées îlots de désorganisation, qui sont toujours liées à de grandes blessures de liens, et une fois dedans (ou au bord) de comprendre ce qu'il nous arrive, de demander de l'aide et de prendre soin de soi.
Les déconnexions émotionnelles, qui ont pour conséquence des déconnexions relationnelles, sont le résultat de parcours de vie où, pour sa survie, il est bien plus prudent et fonctionnel de ne pas sentir. Au cœur de cette dissociation progressive qui s'installe se loge assez couramment la honte, arme de destruction massive de l'estime de soi et de l'espoir.
Nous, les psychologues, avons une augmentation des demandes de consultations pour des enfants amenés avec l'étiquette " hypersensible " par leurs parents ou par l'école. Pour la plupart, lorsqu'on prend le temps de les écouter vraiment, ils se révèlent finalement surtout de fins observateurs du monde extérieur, et cela les déstabilise. Mais qui est le plus déstabilisé, in fine ? Eux-mêmes ou les adultes autour ? Ils s'inquiètent souvent par leurs "difficultés d'adaptation " se traduisant par des troubles du sommeil, des difficultés scolaires ou d'autres troubles anxiodépressifs. Mais ces enfants ne viennent-ils pas plutôt nous signifier que notre monde est épuisé de non-sens, et qu'il est peut-être bien normal de ne pas accepter l'inacceptable ?
Avant de pathologiser la sensibilité, prenons le temps d'entendre ce qu'ils ont à nous enseigner.
Lorsque l'inconstance domine, l'individu n'est jamais certain d'être rassuré pleinement. Cela génère de la colère liée à la frustration.
Les émotions sont des messagers à écouter pour identifier ce qui est bon ou pas dans notre vie.
Un dernier petit "truc" : l'échelle de présence, qui consiste à se demander à combien de pourcentage de présence nous sommes dans l'instant pour écouter l'autre. Vous le mesurez entre 0 % (je ne suis pas là psychiquement) et 100 % (je suis totalement disponible et présent). Tant que vous n'êtes pas au-dessus d'un certain seuil, votre conjoint, ami ou enfant évitant le sentira et ne "lâchera" rien. Ainsi, mon compagnon, qui a ce type de besoin en raison d'un attachement encore évitant par endroits, me taquine parfois de la sorte : " Si tu es à 20 % (de présence), je suis à 20 % (d'ouverture). " Cela m'aide à me recentrer et être vraiment là pour lui.
Pour partager ce qui m'a aidée, je dirais, tout d'abord, que tous les points précédents relatifs aux émotions, au corps et aux relations ont contribué à ce que je sois davantage dans l'ici et maintenant. Cependant, j'en suis toujours au stade d'apprentie et probablement le serai-je toujours, humaine que je suis. En effet, l'arrivée n'existe pas, seul le chemin compte. Une aide précieuse, pourtant basique, est le contact avec la nature et le retour de la capacité d'émerveillement qui va avec.
Plus l’attachement est insécure, plus on est susceptibles de traverser des moments difficiles comme des dépressions, anxiétés ou autres troubles psychiques.
A défaut de mots exprimés, les maux l'emportent dans bien des cas. D'autant plus que, depuis plusieurs décennies, la société a pris un virage de plus en plus évitant, prônant l'individualisme et le contrôle au détriment d'une vision intégrative du système corps-esprit. J'y vois cependant aussi un signe de la fin d'une civilisation et la transition vers un meilleur pour les générations futures.
L'anxieux est très sensible émotionnellement. Toutes les émotions peuvent le traverser intensément, mais la colère et l'anxiété dominent.