La première fois que je l’ai vu, je l’ai comparé à un jardinier qui semait le bonheur et je ne m’étais pas trompée. Il a besoin de s’assurer du bienêtre des gens qui l’entourent, mais je suis la seule qu’il raccompagne chez elle après minuit.
« – OK. Essaie de me vaincre, Delilah !
Nous revenons à la raison de sa présence. Mes approches se font de plus en plus agressives, j’évite de toucher les parties les plus glorieuses de son anatomie. Le prof en moi admire ses performances, l’homme charmé est rassuré de constater qu’elle sait se défendre.
Je finis par la laisser me mettre au tapis et l’entraîne dans ma chute, son corps se retrouvant étendu sur le mien.
Quelque chose de surnaturel survient soudain. Son visage, à un murmure du mien et auréolé par la lumière venant du plafond, polarise mon regard. Ses traits délicats, sa peau légèrement brune sans imperfection, ses cils nombreux et extrêmement longs, ses immenses yeux d’une couleur sombre, mais chaleureuse, accueillante, envoûtante…
— J’ai réussi ! s’exclame-t-elle avec fierté.
Pas de doute, elle a réussi à me mettre K.-O. de toutes les manières possibles ! »
Un intense contentement, une vive énergie, de la joie, du désir… Il a allumé en moi un feu, un souffle de vie qui refuse de s’éteindre. Il a semé une idée qui m’accompagne en permanence. Malgré mes efforts, j’ai l’impression d’être devenue l’esclave de mon esprit tourné vers lui.
Finalement, peu importe qu'autour de nous, tout ne soit pas parfait, tant qu'entre nous, tout va bien. Car la perfection, c'est sa confiance, sa main dans la mienne, ses pommettes mises en relief par son sourire, son regard qui me certifie que rien d'autre ne compte que nous deux ensemble.
Je ne suis qu’un employé, pas très cultivé, un peu lourdingue parfois. Tout dans les bras et rien dans la tête.
« Une petite merde » dirait un connard.
Elle rit un peu plus fort et je me sens un peu plus grand.