Pascal Sancho

Partager l'intensité de missions peu ordinaires, se retrouver autour d'un engagement commun créent dans les métiers de l'urgence une complicité singulière.

Partir léger, prévoir l'essentiel sans oublier ce qui pourrait manquer, en quelque sorte. Toit doit y être dans un sac de toile ne dépassant guère 60 litres et une vingtaine de kilos. Dans un accident routier, Sonia aurait vraisemblablement emporté trois grandes valises médicales. Pour une urgentiste de ce niveau, effectuer cette série de gestes médicaux reste le b.a.-ba. Les réaliser à près de 4 000 m d'altitude, dans une paroi qui fait deux fois la hauteur de la tour Eiffel, et travailler en équilibre sur une plateforme de la taille d'une table basse posée deux cents mètres au-dessus du sol, n'est pas donné au premier venu.

P 105
Dépassant l'ombre du Lhorse, sommet voisin de l'Everest, Didier laisse à ses deux heures le col sud, pour rentrer dans la zone des 8000 m. Malgré la température glaciale,-moins de 35 °C!-, le pilote n'a enfilé que deux couches de sous-vêtements légers sous sa combinaison de vol. Il porte des gants fins voulant éviter d'entraver son ressenti sur les commandes. Les vitres des deux portières avant son restées ouvertes pour éviter la buée que produit sa respiration : "Dans un tel moment, impossible d'avoir froid confira-t-il plus tard. [conditions de la tentative d'atterrir au sommet du Mont Everest en hélicoptère]

p.167
Tombé à pic!
"Jai appris que le courage n'est pas une absence de peur, mais le fait de triompher d'elle. L'homme le plus courageux n'est pas celui qui ne ressent pas la peur, mais celui qui la vainc."
Nelson Mandela

P. 70
Les nuages s'épaissirent sans cesse autour de l'aéronef avant que, par enchantement, ils ne se déchirent au moment du treuillage. [...]Malmené par les éléments, l'hélicoptère plie mais ne se rompt pas, se jouant de l'aérologie qui le chahute grâce à l'habilité du pilote.

P 27
Comme de nombreux chevaliers de l'honneur, la Première Guerre l'amènera à servir l'étendard de notre liberté dans l'armé français auprès d'un sergent connue sous le nom de Marcel Dassault. Blessé à la suite d'un accident, il sera démobilisé et rentrera à Genève. C'est le temps de l'après-guerre, du goût pour l'aventure et de l'envie de vivre de nouveaux rêves. [note de Pégase-Shiatsu : puisse l'actualité actuelle nous les redonner, nous en avons tellement besoin aujourd'hui!]

Y a-t-il vraiment des similitudes dans le pilotage de ces deux mécaniques [voiture et hélicoptère] ? Je ne le pense pas, car piloter un hélicoptère, c'est évoluer en trois dimensions et développer une coordination spécifique.
Trop occupé par mon métier de pilote de rallye, j'ai dû attendre 2008 pour entamer une formation qui durera deux ans et nécessitera d'acquérir une multitude de connaissances théoriques : le fonctionnement de l'appareil évidemment, mais aussi l'aérologie qui occupe une part importante de la sécurité en vol. J'y consacrais une partie de mon temps libre. Je révisais le matin dans l'avion lors de mes déplacements. Etant un touche-à-tout, l'examen pratique ne me posa pas de problème. J'ai vite réussi à trouver les sensations autour des principes de pilotage.

P. 207
Victor Hugo lui attribuait déjà le miracle de la beauté qui dure : "C'est une montagne et une muraille tout à la fois ; c'est l'édifice le plus mystérieux du mystérieux des architectes ; c'est le colosse de la nature. C'est Gavarnie..."

Treuille de nuit en altitude ! Une opération qui pourrait paraître facile, presque banale, à celui qui n'en mesure pas la technicité hors du commun évidemment, mais aussi du courage, de l'audace et une complicité entre les hommes à toute épreuve. Du sans et parfois des larmes dans la lignée tourmentée de l'évolution de l'aéronautique [note de Pégase-Shiatsu : du sang, des larmes aussi un sujet cher à nos paras, et nos légionnaires, ne l'oublions pas... souvent marqué par notre vision des débuts difficiles aussi de l'aéropostale!] dont le vol de montagne est à l'aviation ce que la formule 1 est à l'automobile.

p 31
En montagne, le premier pas reste souvent le plus difficile. Désormais, le chemin est tracé. C'est une nouvelle fois le pilote helvète, Hermann Geiger, qui va poser définitivement les bases du vol en montagne moderne en lui donnant une ambition bien différente. Dès l'âge de 15 ans, il apprivoise la montagne en pratiquant le vol à voile durant une dizaine d'années. La meilleure école pour comprendre l'aérologie de ces hautes terres et également la moins coûteuse. "J'ai vu les choucas et les aigles et cela m'a donné envie de voler", dira-t-il un jour à un journaliste.