Rémi Inghilterra et
Mickaël Brun-Arnaud nous présentent la nouvelle collection de manga le Renard Doré.
À paraitre le 24 avril en librairie :
La Forêt Magique de Hoshigahara T1 -
Hisae Iwaoka
Ma Mamie Adorée T1 - Junko Honma
le Voyage d'Ours-Lune - Ho
Les chèvres, c'est quand même vachement moins compliqué que les filles, pensait-il en refermant l'enclos d'Élise et de Bandita. Et pour plein de raisons.
Déjà, les chèvres, elles viennent quand on les appelle. Contrairement aux filles. Il suffisait que leur mère leur ait appris que c'était au mec de tout payer, et il en venait à claquer sa paye du centre en plusieurs passages chez Naf-Naf, Pimkie, Claire's et un menu Filet-O-Fish, petite salade avec un Coca Zéro alors que tout le monde sait que c'est plein d'additifs et qu'il vaut mieux boire un vrai Coca parce qu'il y a moins de saloperies dedans.
Une autre bonne raison de préférer les chèvres aux filles : on peut s'occuper d'elles toute une journée, et c'est pas parce qu'on oublie de leur envoyer un texto avant de se mettre au lit et qu'on continue de mater son animé qu'elles refusent de te donner du lait le lendemain ; comme ça, parce qu'elles en ont le pouvoir, pour te couper tes attributs. Et puis la chèvre, elle ment jamais sur ce qu'elle ressent ; tu sais quand ça va, tu sais quand ça va pas, y a pas de minauderies ou de faux-semblants. Quand ça va pas elle te donne un bon coup de cornes dans le bide, et tu sais tout de suite pourquoi tu dois repasser à la fin de la tournée pour la traire ou la brosser. (…)
Les chèvres, c'est quand même vachement moins compliqué que les filles, repensait Enzo en caressant la fourrure blanche de son alpine préférée. Parce que bon, Bandita, elle puait peut-être de la gueule, mais elle, au moins, elle disait pas constamment de la merde.
S'il n'y a rien de plus beau que que de créer de nouveaux souvenirs, il est encore plus satisfaisant de réussir à les écrire pour les partager avec ceux qu'on aime.
Mon grand-père Cornélius dit toujours que nos petites douleurs sont les témoins de notre expérience.
S'il y avait bien une chose que le libraire avait avait comprise, c'était que la maladie de Ferdinand était comme l'épi indiscipliné qu'il avait sur la tête. Peu importait le nombre de fois où on le remettait en place, il finissait toujours par revenir.
La Provence, le Luberon et cette foutue lavande… ça valait assurément le détour pour les vacances d’été. Pourtant, c’étaient dans ses putain de contrées rurales, ces cartes postales, ces beautés pastorales que se cachaient la laideur, le jugement, l’intolérance.
L’audace, ce n’est pas de se forcer à faire ce que l’on n’aime pas faire, c’est d’avoir le courage de changer les choses.
Archibald pensa que, face à la fugacité de la vie, il devait lui aussi persévérer et se forcer à coucher les moments précieux sur le papier. Apres tout, seuls les personnages des livres étaient à l'épreuve du temps.
C'tait une chose pénible que d'vivre dans la peur que les boches arrivent dans nos champs, mais y a une chose qu'y est pire que vivre dans la peur, Claudio, c'est d'se terrer chez soi et de vivre dans l'ignorance.
Enzo avait parfois un peu de mal à reconnaître les gens quand ils changeaient de vêtements, ou qu’il les voyait pas au même endroit ; sa psychologue disait qu’il avait une mémoire contextuelle, ce qui était sans doute un autre moyen d’éviter de lui dire qu’il était con quel que soit le contexte.
Avec délicatesse, Maude referma son gilet et débarassa le plateau du petit-déjeuner. Ce que Ferdinand avait toujours admiré chez son épouse, c'était que chacune de ses petites habitudes était comme un sonnet ; chaque mouvement était le vers d'un poème qu'elle composait à l'encre de ses pattes.