Maintenant, je suis seul avec moi-même. J'ai chassé les hommes, j'ai chassé les autres, j'ai chassé leurs masques. Je me suis dépouillé.
Mon corps ne me pèse plus. (p. 106)
Paul est venu me voir. Il était triste. Il a essayé de me convaincre de sortir mais sans trop y croire. Il marchait de long en large en s'énervant :
– Tu ne vas quand même pas rester bouclé toute ta vie ?
Je souriais et, c'est curieux, je n'arrivais pas à lui parler. Je n'en avais pas envie.
– Tu ne peux plus être heureux autrement ?
Il s'est assis à l'autre bout du lit :
– Essaye au moins de faire semblant. (p. 96)
Le soleil... Avant, il n'aimait pas s'y exposer, maintenant, il a l'impression d'être une vieille pile qui a besoin de se recharger de plus en plus souvent. Il comprend enfin pourquoi sa mère, à la fin de sa vie, pouvait passer des heures et des heures à se faire rôtir. Elle luttait, et ses amis d'un certain âge aussi, contre ce froid qui nous gagne tous inexorablement. Se mettre en sommeil tandis que, espère-t-ton, l'énergie diffusée par chaque parcelle de l'univers vous enveloppe et vous régénère peu à peu...