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3.76/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Wellington , 1951
Biographie :

Simon Worrall est un journaliste anglais qui a écrit dans de prestigieuses revues et journaux anglo-saxons tels que le Sunday Times, l'Independant, The New Yorker, et National Geographic Magazine. Il a vécu en Allemagne et en Chine avant de s'installer aux États-Unis où il vit toujours aujourd'hui.
Simon Worrall est né à Wellington, en Angleterre et a passé son enfance en Érythrée, à Paris et à Singapour. Depuis 1984, il est journaliste indépendant à plein temps et auteur de livres. Il a écrit des articles d'investigation; articles de voyage; profils de célébrités et reportages pour des publications du monde entier, notamment National Geographic, The London Times, The Guardian.

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Bibliographie de Simon Worrall   (1)Voir plus

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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Au moment d’embarquer à Greenwich [en 1638], il emporta clandestinement une presse typographique, 60 livres de papier et quelques caisses de bouteilles d’encre. Il emmena aussi un imprimeur professionnel. Pour des raisons liées au contexte juridique et administratif de l’époque, le nom de ce dernier ne figure pas sur le manifeste de bord : seuls les membres de la Stationer’s Company, créée par charte royale, avaient le droit d’exercer l’activité d’imprimerie. Ceux qui ne respectaient pas les termes de cette franchise s’exposaient à de graves pénalités. « Je remercie Dieu », écrit sir William Berkley, gouverneur royal de Virginie, en 1671, « qu’il n’y ait ni écoles ni imprimeries libres, et j’espère qu’il en sera ainsi pendant des siècles ; car l’éducation a fait naître la désobéissance, l’hérésie, les sectes, et l’imprimerie les a propagées dans le monde… Que Dieu nous préserve de ces deux fléaux. »
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Une autre motivation, plus personnelle et plus profonde, alimentait sa passion pour les livres jeunesse. Dans ces volumes magnifiquement illustrés, qu'Hofmann gardait dans un coffre, sous clé, dans son atelier de faussaire, il trouvait un écho avec sa propre personnalité, excentrique et enfantine. Des oeuvres comme Alice au pays des merveilles, La chasse au Snark ou encore Le Hobbit de Tolkien ouvraient des portes vers un monde fantastique de transformations, de magie, d'illusion et de cruauté qui ressemblait beaucoup à son propre paysage intérieur. Surtout, ils lui offraient une échappée du monde réel, qui commençait à se resserrer de plus en plus autour de lui.
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Sans surprise, la nouvelle religion de Smith se heurta dès le départ à un problème de crédibilité. La plupart des Américains réagirent exactement comme ils le firent un siècle plus tard face aux adeptes du mouvement raëlien ou de la secte Moon. L’histoire du mormonisme était aussi teintée de violence, à l’image des territoires qui la virent naître, où les armes à feu avaient souvent le dernier mot. Les schismes se réglaient fréquemment dans un bain de sang. La société secrète des Danites, ou « Anges vengeurs », était chargée d’éliminer les ennemis de la nouvelle religion. Mais l’aspect le plus controversé du mormonisme était sans conteste son acceptation de la polygamie.
Joseph Smith était un prédateur sexuel. En 1830, à l’âge de 25 ans, il lui fallut fuir précipitamment la petite ville d’Harmony, en Pennsylvanie, accusé par Hiel Lewis, la cousine de son épouse, de « comportement déplacé ». Une certaine Mary Elizabeth Rollins Lightner affirma qu’il avait tenté de la « séduire » alors qu’elle avait à peine 12 ans. Smith avait utilisé le boniment classique : au cours d’une vision, Dieu lui aurait ordonné de la prendre pour épouse plurale. Ces fameuses visions allaient se succéder tout au long de sa vie : au moment de son assassinat en 1844, il avait contracté plus de quarante « mariages célestes ». Les adolescentes semblaient particulièrement l’intéresser. Sa stratégie consistait à faire pression sur ses amis proches pour qu’ils acceptent de lui céder leurs filles ou leurs épouses, usant de flatteries ou de menaces pour parvenir à ses fins. C’était en même temps un test de loyauté, et une façon d’instaurer une forme de solidarité primitive et tribale au sein de sa communauté : en faisant des enfants aux femmes et aux filles de ses plus fidèles amis, il tissait de solides liens génétiques avec eux. En 1843, à l’âge de 37 ans, le fermier miséreux du Vermont était devenu le patriarche d’une vaste colonie implantée à Nauvoo, dans l’Illinois. Les tentes et les cahutes des premiers adeptes avaient cédé la place à 1 500 chalets en rondins et plus de 300 maisons en briques avec des échoppes et une loge maçonnique. Smith ouvrit un magasin d’alimentation générale. Les produits, achetés à crédit, n’étaient jamais remboursés. En 1842, il recourut à la méthode classique des escrocs : il se déclara en faillite.
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Il fut ensuite autorisé à franchir le rideau, en un mouvement censé représenter son ascension au royaume céleste. Quand il aperçut les banquiers, les commerçants et les représentants de l’Église, si imbus d'eux-mêmes et si mesquins – tous ces hommes à la mine sévère et sans humour dont certains, il le savait, avaient battu leurs enfants au nom de Dieu – plantés en rang d'oignons derrière le rideau dans leurs tenues grotesques, Hofmann espéra ne jamais entrer au royaume céleste. C'était déjà assez pénible de devoir vivre avec ces bigots hypocrites au milieu du désert, pas question de se les coltiner jusqu'à la fin des temps.
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Deux lords, un comte, un marquis et Son Altesse Royale l’Infante Pilar de Bourbon, duchesse de Badajoz, siègent au sein du comité de direction de Sotheby’s. Pour autant, ce prestigieux aréopage n’a jamais empêché la célèbre maison de ventes, née à Londres en 1744, de mettre des œuvres d’art ou des manuscrits contrefaits aux enchères.
Une garantie d’authenticité est bien imprimée dans tous leurs catalogues – quoique en tout petits caractères, et pour une durée de cinq ans. Mais en cas de « problème », la société (comme tous ses concurrents) peut faire valoir, et elle ne s’en prive pas, qu’elle agit comme simple mandataire, et décline toute responsabilité. À vous, client, de vérifier que l’article qui vous intéresse est authentique. Le principe du secret professionnel qui veut que l’on taise l’identité du vendeur et de l’acquéreur ajoute un degré d’obstruction supplémentaire, aux risques et périls du second.
C’est presque un rituel familier : une toile volée, ou une fausse chaise anglaise Chippendale, sont exposées en salle des ventes. Des doutes s’élèvent. La maison de ventes aux enchères demande au vendeur de rembourser, se protège en disant que ce n’est pas à elle de réguler le marché, et recommence six mois ou un an plus tard. En 1997, un reportage diffusé dans l’émission Dispatches sur Channel 4 montrait un employé de Sotheby’s à Milan en train de faire sortir illégalement un tableau de maître d’Italie : on découvrait tout le cynisme d’un système bien rodé ayant permis à quantité d’œuvres « sans provenance » transitant par l’Italie et l’Inde, et le plus souvent volées par des gangs de pilleurs, d’être tranquillement écoulées aux enchères en Grande-Bretagne avec la complicité de Sotheby’s.
Ce reportage provoqua une telle onde de choc (jusqu’à la une du Times, qui titra : « Sotheby’s et l’art de la contrebande ») que la société fut sommée d’assainir ses pratiques. Au mois de mars 1997, elle annonça en fanfare le lancement d’un vaste audit de 10 millions de dollars depuis son bureau new-yorkais sous la houlette de sa toute nouvelle directrice générale, Diana D. Brooks. 
Comme on ne tarderait pas à le découvrir, l’affaire du tableau volé révélée par le reportage n’était en rien un incident isolé, comme la charismatique Diana Brooks voulut le faire croire au monde entier ; l’incurie était systémique. Cerise sur le gâteau, Sotheby’s fut alors ébranlé par des accusations de fraude à l’encontre de son PDG, Alfred Taubman, soupçonné d’avoir conclu une entente sur les commissions avec Christie’s, son concurrent londonien. Le scandale contraignit Diana Brooks à la démission et valut à Alfred Taubman une mise en examen pour fraude et faute professionnelle, avec une possible peine d’emprisonnement à la clé.
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Lorsqu’il s’agit de coordonner la cinquantaine de muscles mobilisés pour nous permettre l’écriture, le contrôle passe du cortex supérieur au tronc cérébral, responsable de nos fonctions et de nos réflexes les plus basiques. Nous commençons à former les lettres et notre main se déplace de haut en bas à mesure que nos muscles se contractent et se relâchent les uns contre les autres. On parle de couple musculaire agoniste et antagoniste.
Toutes ces opérations s’enchaînent à une vitesse fulgurante, sans même qu’on s’en rende compte. Les lettres et les mots jaillissent de nos doigts sur le papier comme le feu d’une mitraillette, en un flot continu. Il nous faut seulement 150 millisecondes pour donner un trait de stylo, sachant que nous en produisons entre quatre et sept, soit l’équivalent de deux lettres, par seconde. Notre stylo se déplace à une vitesse de 200 mm par seconde. Le temps que nous remarquions avoir commis une faute, nous sommes déjà trois ou quatre lettres plus loin.
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Son activité de faussaire lui permettait d'affirmer ses convictions et de remporter le débat qu'il n'avait jamais eu le droit d'avoir avec ses parents. Il leur prouvait que la religion à laquelle ils croyaient, et qu'ils l'avaient obligé à suivre, n'était qu'un tissu de mensonges. Le tout sans risquer de perdre leur amour.
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Autrefois, on collectionnait des objets qui avaient de la valeur. Aujourd'hui, les gens ne savent plus quoi collectionner, alors on se retrouve avec des robes de Lady Di qui s'arrachent pour 250 000 dollars, ou une carte de base-ball d'Honus Wagner adjugée pour 500 000 dollars.
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S'il a aussi bien réussi dans son entreprise, c'est parce qu'il savait à quel point la frontière entre illusion et réalité est mince, et aussi à quel point nous sommes capable de nous laisser mener en bateau quand nous voulons croire quelque chose.
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Le capitalisme roi, un marché dopé par les coups de com’ et surtout un public crédule ayant plus d’argent que de bon sens : tous ces éléments ont fait de notre époque un nouvel âge d’or de la contrefaçon littéraire.
(…) à la fin des années 1990, quand le faux poème d’Emily Dickinson fut mis aux enchères, s’acheter un morceau du gâteau de mariage des Windsor, vendu chez Sotheby’s à New York pour 27 000 dollars, était du dernier chic pour les amateurs de glamour rêvant de s’offrir une part (sans mauvais jeu de mots) des célébrités qui les fascinaient. Et comme l’a montré la vente des objets personnels de Marilyn Monroe chez Christie’s, il n’y a pas de limite à ce que les gens sont prêts à dépenser pour se rapprocher de leurs idoles : le nécessaire à maquillage de la star, estimé à 1 000 dollars au départ, est parti pour un quart de million. La même année, la maison de ventes Guernsey’s, située elle aussi à New York, a adjugé la balle de base-ball frappée par Mark McGwire lors de son 70e home-run pour 3,2 millions de dollars. (…)
C’est notre obsession de la célébrité qui est à l’origine de la plupart des scandales de contrefaçons littéraires de ces vingt-cinq dernières années. Qu’il s’agisse de la fausse autobiographie du milliardaire reclus Howard Hughes par Clifford Irving, de la fausse correspondance entre JFK et Marilyn Monroe apparue à New York au début des années 1990, ou du journal intime de Jack l’Éventreur, prétendument retrouvé en Angleterre en 1993, ce sont toujours les nouvelles révélations « explosives » contenues dans ces documents qui augmentent leur valeur. La plupart de ces faux sont médiocres d’un point de vue technique. Mais le tourbillon permanent de l’info, la course aux scoops et le manque d’éthique des médias ont rendu le public prêt à croire n’importe quoi.
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