Galli May

Je ne t'abandonnerai plus, même si tu me repousses... À partir de maintenant, c’est ensemble ou c’est rien

Certains rêves sont faits pour être rêvés…d'autres se construisent

— Vous êtes impossible ! Réfléchissez un peu, nom d'un Ilandar ! Mettez-vous à sa place deux secondes.
J'avais horreur de ses leçons de morale. Anika avait l'habitude de voir toujours à moitié plein, mais là, le verre débordait littéralement.
— Comment vous espérez qu'elle se confie à nous ? Daryl, tu l'as vue comme un agneau à protéger dès le départ. Tu te moquais de ses envies, tu voulais juste qu'elle t'appartienne comme un trophée.
Ma langue claqua comme un ultime avertissement. Elle poussait le bouchon un peu trop loin. Ignorant mon courroux, elle pointa Elivio et enchaina :
— Et toi Eli, tu l'as prise comme une ennemie dès le début !
— Dans le fond, je n'avais pas complètement tort de m'en méfier. La preuve !
— Oui, enfin sois honnête. La seule chose qui t'intéresse chez elle, c'est sa magie. C'est ton nouveau sujet d'étude.
Ce dernier se renfrogna en s'enfonçant dans son fauteuil. Anika, pas peu fière de son effet, croisa ses bras sur sa poitrine en nous toisant. Elle était bien bonne avec ses sermons, mais elle avait décidément la mémoire courte.

Le futur roi frappa sur la table avec ses poings. Je serrai mes dents pour contenir ma colère en regrettant amèrement qu'Avi ne soit pas présent. Lui aurait pu trouver les mots justes, ou du moins essayer.
— Mon royaume, mes décisions ! Je le répète : si cela ne te convient pas, tu sais où est la porte.
Non vraiment, je ne comprenais pas comment Avi pouvait considérer cet homme comme un ami. Cela me dépassait ! Il était imbuvable et arrogant au possible... J'étais toutefois déterminée à ne plus me laisser marcher sur les pieds. Il m'avait certes ouvert son château, mais cela ne l'autorisait pas pour autant à me traiter de la sorte. Je ne pouvais pas travailler avec lui, c'était impensable.
— Bien. Je considère alors que notre alliance prend fin à partir de maintenant, répliquai-je en contournant la table pour quitter les lieux. Ne compte plus sur mon peuple pour courir à ton secours, c'est terminé !

— Un jour tu vas devoir choisir où va ta loyauté... Ce n'est pas en te cachant derrière tes actes que tu les protégeras.
Là dans le sable frais, je compris la distance qui nous séparait venait de s'allonger. C'était trop tard, beaucoup trop tard. Et je me rendais compte à cet instant que tout était ma faute. Par mes choix, j'avais réussi à détruire l'unique chose qui me permettait de rendre ma vie plus douce.
Sa silhouette s'éloigna vers les premier rayons du soleil qui perçaient les collines à l'horizon.
— Je te demande juste de ne pas me haïr, lui intimai-je à voix basse. Je ne peux pas vivre dans un monde où tu me détestes. Je ne t'en demanderai pas plus.
En posant à nouveau ma main sur la barrière, cette dernière explosa en des milliers de morceaux qui s'envolèrent aux quatre vents. Emportant avec eux, mes espoirs et mes promesses pour les confier aux Dieux.

La vie est ton bien le plus précieux et ton cœur la chose la plus pure que tu as à offrir

« Quand nos promesses passées viennent mettre en péril celles du présent. »

« Alyrane et Noctrane nous ont offert le cadeau le plus précieux qu’il puisse exister : celui de vivre et de ressentir chaque battement de l’être que nous avons choisi d’aimer. »

C'était notre truc. Lorsque Nick et moi avions la même cible dans le viseur, nous nous lancions des challenges. Pour le dernier en date, le perdant avait dû se promener sur la cinquième avenue en costume de la reine des neiges. Autant dire que j'avais vécu le moment le plus hilarant de ma vie. Le voir en robe de princesse Disney chanter à tue-tête "Libérée, Délivrée" valait tout l'or du monde.

J'avais l'impression de tout réapprendre en un fragment de seconde, de revenir à la vie aussi rapidement que le battement d'une aile de papillon.