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4.64/5 (sur 50 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Limousheels est une romancière limousine.

Thriller, policier, aventures, actions, aviation.

Son site internet : https://www.limousheels.fr/
Sa page Instagram : https://www.instagram.com/limousheels/

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Bibliographie de Limousheels   (7)Voir plus

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
— Putain de bordel de merde ! jura Pierre.
Le choc sur son bras. Le café brûlant sur sa veste, sa chemise, le haut de son pantalon et surtout sa peau.
La sensation de chaud fut immédiate, comme la colère. Mais elle retomba aussi vite qu'elle était montée et Pierre ne constata pas les dégâts. Son regard était parti ailleurs.
— Toutes mes excuses ! entendit-il.
La responsable de cet attentat vestimentaire s'éloignait, la main gauche levée en un vague geste d'excuse. Délicat et gracieux, insolent et sublime.
Son sang bouillonna. Cette voix rieuse, ce parfum enivrant, cette démarche féline, cette chevelure flamboyante, ce port de tête fier, cette main élégante, ces doigts graciles, ces épaules droites, cette taille fine, ces hanches voluptueuses, ces fesses fermes, ces jambes interminables, ce tailleur volcanique, ces bas raffinés, ces escarpins foudroyants.
Et cette montre...
C'était elle. La femme incroyable dont le souvenir hantait parfois ses nuits et ses rêves érotiques. La femme qu'il fantasmait. La femme qu'il voulait baiser encore et encore. La femme dont il voulait connaître le passé.
— Canon, hein ? Mais elle vous a pourri votre costume !
Le serveur venait de rompre l'enchantement. L'enchanteuse disparut à l'angle d'une allée, sans un regard.
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Sylvie fouilla dans son sac et lui tendit l’objet argenté du général de Jorsac. L’officier en face d’elle sourit :
— J’ai admiré votre adresse. Je me demandais si vous alliez le ramener. Pardon, je me demandais quand vous alliez me le ramener. Je vous ai dit que je croyais en votre honnêteté et je ne suis pas déçu.
— Oui, je suis désolée. Je l’ai attrapé par réflexe et je l’ai oublié avec… ce qu’il s’est passé. Je ne m’en suis souvenu qu’hier soir quand trois hommes m’ont abordée en exigeant que je leur rende un objet leur appartenant.
— Et donc vous ne le leur avez pas donné ?
— Euhhhh… Non…
— Évidemment, ils n’étaient que trois, c’est un peu juste pour vous.
— Euhhhh… Sans le faire exprès, j’ai gardé autre chose de la Bosnie…
Tout en grimaçant, Sylvie sortit à moitié le pistolet de son sac. Le général Dranleu éclata de rire.
— Vous êtes incroyable ! Si la sécurité savait cela ! Quoique, l’arme la plus dangereuse est sûrement votre robe. Il faut donc que je m’attende à devoir expliquer trois nouveaux cadavres ?
— Non, mon général. J’ai juste tiré en l’air.
— Bien. Si vous n’avez pas abattu d’avion, ce sont des soucis en moins. Alors cet objet ?
— C’est un enregistreur, précisa Sylvie en rangeant le pistolet.
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Lucie donna le mégaphone au plus gradé de ses gendarmes et se tourna vers les autres :
— Bon… Tous les trois, vous allez vous mettre chacun au volant d’une des voitures qu’on vient de pousser. À mon signal, et seulement à mon signal, vous allumerez les phares. Ce signal sera trois flashs avec ma lampe. Compris ?
Seul le silence lui répondit.
— Compris ? grogna-t-elle.
— Euhhhh… oui, souffla une voix timide.
Lucie eut un doute :
— Répétez-moi ce que vous devez faire !
— Euhhhh… on va s’asseoir dans les voitures.
— Et ?
— On allume les phares, répondit une autre voix.
— Quand ?
— Quand quoi ?
— Putain… Quand est-ce que vous allumez les phares ?
— Euhhhh… quand vous faites signe avec votre lampe.
— Combien de fois ?
— Combien de fois on allume les phares ?
— Bordel, non ! Combien de flashs avec ma lampe pour que vous allumiez vos phares ?!
— Euhhhh… trois fois.
— Putain… C’est pas gagné, soupira-t-elle.
Elle inspira longuement et se calma.
— Tous les trois, allez-y, leur ordonna-t-elle. Chacun dans une voiture et ne claquez pas les portières.
Les trois gendarmes filèrent. Lucie se tourna vers le dernier de ses hommes, celui avec le mégaphone. Un bruit métallique l’interrompit. L’une de ses trois lumières en uniforme avait dû se cogner dans une voiture.
— Putain le con… Bon alors, quand je te le dirai…
Une portière claqua sèchement dans le silence de la nuit.
— Mais merde, c’est pas vrai ! grogna-t-elle. T’as intérêt à être moins tocard toi ! Donc, à mon ordre, tu leur diras de sortir de la maison. OK ?
— OK.
— Allez, viens !
Masquant l’extrémité de sa lampe pour ne laisser filtrer qu’un filet de lumière, Lucie s’avança, suivie de son subordonné portant le mégaphone, à droite des voitures, derrière un tas de bois de chauffage.
— Lieutenant ? chuchota son collègue.
— Quoi ?
— Mais… qu’est-ce que je dois dire exactement ?
— Putain, Luiz avait raison, une vraie bande d’intellos… pensa-t-elle. Vraiment raison…
Lucie éteignit sa lampe et s’approcha de lui :
— Et bien tu leur dis, gendarmerie nationale, vous êtes encerclés, veuillez sortir de la maison les mains en l’air.
— OK.
— Répète.
— Euhhhh… Vous êtes encerclés. Sortez.
— Et merde…
Un message illumina l’écran de son téléphone. Keziah.
On est en place. Vas-y. Lumière et sommation.
— À toi de jouer ! murmura Lucie.
— Euhhhh…
— Gendarmerie nationale, souffla-t-elle.
— Gendarmerie nationale, répéta l’homme.
Lucie soupira :
— Putain ! Il faut l’allumer ! Le mégaphone ! Et ton cerveau!
Elle dut l’aider à trouver le bouton.
— Répète ce que je te dis, OK ?
— OK !
— Mais non bordel, pas le OK ! Pffff… Allez répète. Gendarmerie nationale.
— Gendarmerie nationale !
— Vous êtes encerclés, veuillez sortir de la maison les mains en l’air.
— Vous êtes encerclés ! Veuillez sortir…
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Karim regarda Nadia se lever. Ou plutôt il regarda les fesses de Nadia se lever et onduler devant lui à chacun de ses pas. Il était sûr qu’elle exagérait volontairement son déhanché et sa lente démarche.
Pour faire durer le plaisir, pour faire durer son plaisir, pour faire durer leur plaisir.
Ils avaient entendu leur collègue arriver, celui du bureau juste à côté du sien. Celui de Nadia était plus loin dans le couloir. Depuis qu’il avait été muté à Limoges, en septembre dernier, Karim draguait Nadia. D’abord très timidement, trop timidement. Il ne savait pas faire, trop timide justement, trop peu sûr de lui. Puis, petit à petit, il avait osé un peu plus, mais très peu. Trop peu.
Le cœur de Karim avait explosé dès qu’il l’avait vue, le jour de son arrivée. Le premier septembre à huit heures du matin, il avait été ébloui par ce rayon de soleil aussi inattendu que merveilleux.
Karim était dingue d’elle. Totalement.
Bien sûr, Nadia avait un petit ami. Depuis longtemps. Elle était beaucoup trop intelligente et trop belle pour être célibataire. Mais elle le regardait aussi. Ou, plus exactement, il avait l’impression qu’elle le regardait. Il se posait sans cesse les mêmes questions :
— Comment savoir ? Comment en être certain ?
Deux jours plus tôt, elle avait accepté une invitation pour une exposition de peinture. Nadia était la seule œuvre d’art qu’il avait admiré.
Le soir, après avoir longtemps hésité, il lui avait avoué par message qu’il avait été tenté de la prendre par la taille et de l’embrasser à cette exposition. Les mains tremblantes de peur autour de son téléphone, il avait craint et espéré sa réponse. Mais elle ne s’était pas vexée et lui avait même écrit qu’il aurait peut-être dû essayer.
Réponse énigmatique, mais encourageante.
Et ce matin, quelques minutes auparavant, Karim lui avait passé la main dans les cheveux en lui faisant la bise. Nadia n’avait rien dit. Il aurait pu l’embrasser sur les lèvres. Peut-être. Il aurait dû. Peut-être.
— Comme savoir ? Comment en être certain ?
Karim était heureux. Amoureux et heureux. Et il regardait ces fesses de rêve se balancer devant lui. Arrivée à la porte, Nadia s’arrêta et se retourna vers lui, un sourire malicieux sur ses belles lèvres.
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— La rampe est ouverte et on est prêt à larguer, annonça le major depuis l’arrière.
— Qu’est-ce qu’il y a en dessous de ton côté ? demanda le lieutenant à Sylvie. Le vent va tout envoyer à droite.
— Des arbres, de la neige… Et encore des arbres et de la neige, répondit Sylvie après avoir regardé dehors.
 
Mathias réalisa que la rampe du Transall était ouverte et qu’un mécanicien lui faisait signe. Il lui répondit de la main et d’un battement d’ailes.
 
— Début du largage, annonça le major.
Sylvie ressentit les mouvements verticaux de l’avion chaque fois qu’une palette le quittait. Elle se pencha au maximum vers l’arrière et aperçut des grappes de parachutes qui semblaient partir plus vers la droite du Transall que vers le bas.
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Au café du matin avec ses collègues, Emma avait monopolisé la parole sur son échographie de la veille. Elle en avait été tellement émue qu’elle ne pensait qu’à ça. La nuit précédente, elle s’était réveillée plusieurs fois en pleurant. Des pleurs de joie et de bonheur. D’avoir enfin vu ce petit être qui allait transformer sa vie et lui donner un nouveau sens. De mettre enfin des images et des sons sur un concept presque abstrait.
Emma était si heureuse qu’elle avait des crampes au visage à force de sourire. L'avant-bras gauche entourant son ventre, elle sortit en trottinant de la pièce où ses collègues continuaient à se moquer affectueusement d’elle et de son insistance à vouloir absolument leur montrer les photos de son bébé.
Dans le couloir, son épaule heurta quelqu’un. Sans perdre sa bonne humeur, elle s’excusa. L’homme ne répondit pas à ses mots qui n’étaient que douceur, joie et gentillesse. Il se retourna, le regard dur, un long objet entre les mains.
Emma ne comprit pas. Le bruit fut assourdissant.
Emma ne comprit pas pourquoi ses bras refusèrent de lui obéir quand elle voulut porter ses mains à ses oreilles pour se protéger de cette agression sonore.
Emma ne comprit pas pourquoi ses doigts se crispaient sur son ventre.
Emma ne comprit pas pourquoi trois jolis points rouges fleurissaient sur son pull rose pâle.
Emma ne comprit pas pourquoi elle avait le souffle coupé et pourquoi son corps lui envoyait des signaux d’alerte, de choc et de douleur.
Emma comprit qu’elle ne pensait qu’à la merveille qui grandissait en elle. L’amour de sa vie.
— Mon bébé, gémit-elle.
Emma ne comprit pas pourquoi ses jambes fléchirent, pourquoi sa vue se brouilla, pourquoi les sons devinrent indistincts, pourquoi son cerveau s’embrumait.
Emma ne comprit pas.
Emma ne comprit pas pourquoi les deux cœurs de deux êtres humains s’arrêtèrent en même temps alors que le corps qui les portait tous les deux n’avait pas encore touché le sol.
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La pluie, le froid, la peur, l’attente, l’espoir avaient fait perdre à Sylvie toute notion du temps. Elle ne pensait à rien, les yeux fixés sur son bout de maisonnette. De temps en temps, elle jetait un regard à son voisin de mousse.
Des bruits. Sa léthargie s’évapora. Des voix. Masculines. Nombreuses. Étrangères.
— Merde…
Un coup d’œil à l’adjudant-chef Marquez. Une statue parfaitement immobile.
Le bruit d’une voiture démarrant. Puis celui d’une seconde…
Le bruit d’une voiture commençant à rouler. Puis celui d’une seconde…
— Merde…
Le bruit de la pluie…
Le bruit de tronçonneuses…
Le bruit de la pluie…
Le bruit des armes… Des tirs lointains. Nombreux, nourris, avec de petites variations dans les tonalités.
Le bruit d’une explosion…
— Merde…
La peur…
Sylvie la sentit encore. Cette peur ruisselante et pénétrante comme cette pluie, rampante, dégoulinante, s’insinuant en elle, dans son esprit, son cœur, sa respiration. Jusque sur sa main crispée sur son pistolet glacé.
Le bruit d’une porte. Des voix excitées. Masculines. Étrangères. Des cris.
Le bruit d’une nouvelle voix, cette fois sur sa gauche, forte et en français. Le cerveau en ébullition, Sylvie ne sut pas ce que cette voix avait dit.
Le bruit des armes. De nouveaux tirs. Proches.
Le bruit des armes. De nouveaux tirs. Très proches. Sur sa gauche.
— Merde…
Le bruit des balles. Sifflant, déchirant les feuilles, percutant les troncs.
Sylvie avait rentré la tête, à l’abri derrière la souche, la joue droite écrasée sur le sol humide.
L’adjudant-chef Marquez, entre statue et soldat d’élite, bougeait à peine. Il tirait de temps en temps, au coup par coup. Sylvie voyait l’arme reculer, la douille s’envoler, un petit nuage quitter le canon. Elle avait l’impression de ne pas être présente, de visualiser la scène au ralenti, d’être détachée de la situation dramatique.
— Merde…
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Fabien se réveilla en sursaut. En urgence. Plus proche de la panique que de la conscience. Sans réfléchir, il rejeta son duvet, fouilla dans son sac, ouvrit précipitamment la tente, enfila ses chaussures sans prendre et perdre le temps de les lacer. Et fuit au hasard devant lui.
Le froid ne le surprit pas. D’autres sensations étaient trop urgentes, trop violentes, trop saisissantes. Un gros rocher lui sembla parfait. De toute manière, il n’avait plus le temps. Il se rua derrière. Le tsunami approchait.
Fabien baissa son caleçon long, s’accroupit et se vida. Une vidange interminable et bruyante. Mélange de honte et de soulagement. Il grimaça. Gastro, tourista, diarrhée, courante, chiasse, foirade, cavalante, tourmente, drouillasse. Des mots différents pour un même résultat.
Quand le flot se tarit, Fabien se sentit mieux. Pas longtemps, car des sensations autres que le fer rouge qui lui fouillait les tripes l’assaillirent. Migraine, fatigue, vertige, faiblesse.
Une seconde vague traîtresse surgit sans prévenir et faillit le surprendre à se rhabiller, à moitié relevé, la main sur son caleçon. Le sol caillouteux reçut sans broncher cette deuxième couche.
Ses jambes finirent par protester d’être pliées, Fabien se redressa enfin. Il n’avait aucune idée du temps passé derrière son rocher, l’esprit aussi vide que ses intestins. La sueur sur son front commençait à geler. Le ciel était bleu, le soleil brillait, mais aucun oiseau ne chantait.
Il s’essuya et remonta son caleçon. Il déposa délicatement une large pierre plate sur la mare marron qu’il laissait. Par miracle, il ne s’en était pas mis partout. L’expérience de la vie en pleine nature.
Ses pas pesaient lourd, marqués par autant de frissons.
— Merde ! Toi aussi ?
La voix rauque le fit sursauter. Trois silhouettes hors des tentes, trois visages pâles, trois rouleaux de papier toilette.
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La piste approchait. À cause du vent, Mathias maintenait un fort angle de dérive, le nez pointé franchement sur la droite alors que la trajectoire de l’avion par rapport au sol était à peu près dans l’axe d’atterrissage, aux rafales près.
Encore une dizaine de mètres de combat avant l’impact que le Français espérait le moins violent possible.
— Un troupeau de caribous traverse la piste…
Mathias comprit la nouvelle invention de son instructeur et poussa l’unique manette vers l’avant. Cette action dissymétrique modifia l’aérodynamisme du Twin Otter, obligeant le pilote à s’agiter, autant avec le volant qu’avec les pieds et le compensateur.
— Les caribous sont partis, mais une tempête tropicale nous rattrape.
— Tropicale ? sourit Mathias malgré lui.
— Oui, c’est le changement climatique. Le contrôleur nous informe que tu n’as plus que trente secondes avant qu’elle n’arrive.
Mathias réduisit lentement les gaz tout en orientant les commandes de vol à l’inverse de ce qu’il venait de faire. La piste était au-dessous, toute proche, mais elle oscillait dangereusement devant ses yeux. Il fit descendre le Twin Otter, balança un bon coup de pied à gauche et inclina les ailes vers la droite pour le garder dans l’axe de la piste tout en contrant l’effet du vent.
La roue droite impacta le sol. Durement. L’avion rebondit.
— Comme d’hab… soupira Mathias au fond de son cerveau désespéré.
Il remit un peu de gaz. La roue droite toucha à nouveau. Moins durement. Le Twin Otter rebondit encore une fois.
— Putain, je progresse…
La roue droite embrassa définitivement l’asphalte, suivie peu après par la gauche.
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Samedi 20 juillet 1996, 05h00, Cayenne, Guyane
— Je vais te raconter une histoire…
À l’arrière de l’antique camionnette, Sua, la vieille Guyanaise au large sourire où quelques dents manquaient, attira la petite Ina sur ses genoux maigres. À six décennies et quelques jours près, elles avaient le même âge.
À l’avant de l’antique camionnette, Sylvie Lachan se retourna, attendrie. Autant par la petite fille que par le couple d’agriculteurs qui les accueillaient depuis quelque temps. Le gîte et le couvert contre de l’aide et des travaux. Réciprocité de la charité humaine et de l’assistance matérielle. À sa gauche, Lis, le mari de Sua, conduisait les yeux presque fermés sur la route nationale menant au marché de la capitale de ce département d’outre-mer. Capitale, préfecture, chef-lieu, Sylvie ne savait pas vraiment.
Les fenêtres ouvertes répandaient un air presque frais dans l’habitacle aux multiples odeurs, à moitié organiques, à moitié minérales, entre fruits et légumes, terre et poussière. Avec, peut-être, un soupçon de vieux cuir.
À l’arrière, la voix de Sua déversait un flot lent de paroles que Sylvie n’arrivait pas à saisir. Plus une mélopée qu’un discours. Plus une mélodie qu’une histoire. Ina buvait ses mots, la bouche entrouverte, les yeux comme des billes rondes et brillantes malgré l’obscurité. Fascinée par ce qu’elle voyait et entendait, elle céda à la curiosité et son petit doigt parcourut la peau striée, creusée, sillonnée, tannée de la Guyanaise qui n’en fut ni surprise ni blessée, et qui n’interrompit pas son récit aussi coloré que sa robe.
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