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3.38/5 (sur 65 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1972
Biographie :

Bertrand Schefer est un écrivain, réalisateur et traducteur français.

Philosophe de formation (Sorbonne/CNRS), il s'est d'abord consacré à la redécouverte de grands textes inédits de la Renaissance italienne, traduisant, éditant et commentant des auteurs tels que Marsile Ficin (Quid sit lumen, 1998), Pic de la Mirandole (Les Neuf cents Conclusions, 1999) ou encore Giulio Camillo (Le Théâtre de la mémoire, 2001). En 2003, il achève la première traduction française du Zibaldone de Giacomo Leopardi pour laquelle il reçoit les prix Italiques et Laure Bataillon classique.

Il travaille à la Fondation Cartier pour l'art contemporain au début des années 2000 et intervient dans diverses revues d'art et catalogues d'exposition, ainsi que dans de nombreux colloques, émissions radiophoniques ou films à propos de la littérature et du cinéma (Arte, INA, France Culture, Institut Français d'Architecture, Institut Culturel Italien, CNRS, Revues parlées Centre Pompidou - IMEC, Galerie nationale du Jeu de Paume...). Il est lecteur au sein de l'Unité Fictions d'Arte France de 2004 à 2009.
En tant que scénariste, il co-écrit régulièrement avec Valérie Mréjen et a récemment collaboré avec Philippe Grandrieux.
"L'âge d'or", son premier roman, a paru en 2008 aux éditions Allia.
Pensionnaire à la Villa Médicis en littérature puis à la Villa Kujoyama en cinéma, il revient en France avec un roman sur la disparition, Cérémonie, publié chez P.O.L. en 2012 et deux courts-métrages documentaires tournés à Tokyo.

Il publie "Martin" aux éditions POL, en 2016, une variation sur le thème de l’empêchement. Puis, "Série noire" en 2018.
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«  À dix- neuf ans, être fiancée à un jeune aventurier français et concourir pour le titre mondial de beauté quand il y a deux ans à peine on l’imagine rentrer à vélo du lycée en jupe plissée et socquettes blanches à travers les rues toutes identiquement briquetées de sa banlieue copenhagoise, s’attabler devant les boulettes de viande que son père boucher rapporte chaque jour de sa boutique, c’est percer d’un coup cette muraille que tant d’autres ne parviennent pas même à entamer dix ans plus tard »
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C'est là, dans Paris, à quelques mètres de la Seine qui coule vert-de-gris au ras des quais. Les morts se relèvent dans une odeur d'alcool. On les voit errer dans les supermarchés et remplir des caddies sans y penser. Ils traînent des pieds en râlant, une hache fichée dans la tête.
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"Je n'ai pas voulu voir qu'il fallait passer à autre chose, je me suis accroché à la jeunesse qui s'enfuyait, que Martin avant figée dans son refus et son déni de tout, et tout est parti en miettes en m'explosant à la figure, parce que celui qui refusait de s'engager et de bouger se détruisait finalement plus vite que nous. Et maintenant j'avais pris sa place, un jour comme celui-ci : j'avais dans les yeux de sa mère dit adieu pour lui à son père. Lui pas revu depuis dix ans ou quinze peut-être, mais avant cela pas revu ce qu'on appelle vraiment depuis vingt ans, lui dont j'avais parlé aux uns et aux autres, des semaines, des mois, des années, dans le secret et en public, dont j'avais ravivé le souvenir chez nos anciens camarades acteurs, dans le contexte brutal et indifférent du cinéma, où tout devient un jour ou l'autre instrument de promotion et de réussite, lui errant sans rien peut-être mort ou fou sans retour, Rimbaud blasé sans œuvre, sur les routes, ailleurs, aura servi de ressort à cette comédie dont je dois maintenant supporter l'échec."
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Bertrand Schefer
Alors un silence s'est installé, en moi avec lui, et un couvercle a été scellé sur son fantôme, tout a été nié en bloc de la vie d'avant que je renouvelle dans l'inconscience et le désordre, que je lave dans des nuits sans fin et de la musique forte où mon corps se déchaîne jusqu'à ne plus rien sentir et glisserlui aussi sans obstacle dans les rues, les escaliers, les chambres.
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"Onze mois d'errances, des centaines de procès-verbaux, trois fois le tour d'Europe et un voyage à New York : on ne peut pas dire que l'affaire ait été rondement menée, mais le finish est fulgurant. La cadence va maintenant s'accélérer. Comme si, en attrapant un dossier en équilibre sur le rayonnage du haut, c'était toute l'étagère qui venait d'un coup et s'éparpillait au sol avec, au beau milieu, un volume de la Série noire que son titre suffit à transformer en preuve accablante : Rapt. Les policiers n'ont pas besoin d'aller bien loin dans leur lecture lorsqu'ils retrouvent le livre chez Larcher : c'est juste là, sur le rabat de la couverture, la lettre fictive des ravisseurs qui sert d'accroche au livre. C'est mot pour mot la lettre retrouvée u pied du toboggan de l'aire de jeux du golf de Saint-Cloud. Seuls les noms ont été changés. Ils la connaissent par cœur, c'est la pièce à conviction n° 1 et pour eux c'est maintenant la page qui se sépare en deux."
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En traversant la Seine, il est subitement pris à la gorge par la nostalgie d'un soleil assez lointain que lui rappellent souvent certaines lumières de Paris, quand les rues s'élargissent soudain au détour d'un boulevard ou à la faveur d'un coup de vent qui nettoie le ciel.
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C'est en 1975 ou 1976, j'ai trois ans. Je rentre à l'école. Mes parents, qui vivent séparés depuis plusieurs années, ont officiellement divorcé. Mon fère doit avoir onze ans. Les souvenirs de ce temps sont vagues. Déjà, j'ai l'impression de vivre seul avec ma mère.
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« Elle avait suspendu le sens, désactivé les vieilles catégories : portrait, autoportrait, paysage, nu. En s’enfermant, elle avait pulvérisé l’espace photographique : ce n’était pas elle qui disparaissait dans l’image, mais toute la vieille photographie qui se désintégrait entre ses mains. Elle avait trouvé une porte secrète par où entrer à l’intérieur de l’image et arrêter sous nos yeux son processus mortifère d’immobilisation du temps. Toutes ses images ne formaient qu’une seule et même grande photographie en mouvement, qui est un film sans histoire et sans retour, immobile et muet. »
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Chacun est pris dans l’expression complète de sa vie, qui s’accroche à celle des autres, nous le sentons, nous le voyons sur leurs visages. Nous avons l’impression d’être en eux, de nous retrouver au plus près de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils voient. Nous voyons par leurs yeux. Ce qu’ils voient se reflète à la surface de notre œil. C’est troublant. Nous avons la certitude de reconnaître certains d’entre eux. Ils nous sont familiers, comme les visages sur les photos anciennes : le souvenir des autres, mêlé au nôtre, indistinctement. La sensation est confuse. Le film va commencer, les gens s’installent, le silence se fait peu à peu. Nous avons envie de nous asseoir sur l’un des fauteuils capitonnés de la salle mais il fait si sombre, nous avons peur de nous assoupir, et craignons de ne plus rien reconnaître en nous réveillant, nous redoutons de passer de l’autre côté du miroir. Nous sourions à l’idée de cette peur enfantine qui nous a traversé l’esprit.
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...les Américains savent raconter une histoire et ils savent aussi en fabriquer et quand il n’y a rien à dire ils s’arrangent pour que les circonstances deviennent ces histoires, les fabriquent, comme à Hollywood, qui a fabriqué des faits divers dans l’enceinte des studios et des villas pour faire vivre et nourrir le cinéma qui à peine né s’épuisait déjà. À la fin, c’est-à-dire très vite, il n’y eut plus d’écart, à Hollywood, entre la vie des stars déchues et le scénario des films. Ils avançaient main dans la main. Les Américains ont toujours su, dit-on, raconter et engendrer des histoires : horribles, choquantes, passionnantes, avec une signification haute. Ce n’était pas une enquête sur la grandeur, même au contraire. Peut-on dire pour autant une enquête sur la petitesse et la pauvreté, la pauvreté des âmes, des actes, de toute une époque qui cherchait quelque chose à mettre sous sa dent ?
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