Mel Emery

Chapitre 1 :

Logan

«… Cette fois, il ne peut retenir un rire. Ben se foutrait bien de moi s’il savait que je m’infligeais un truc pareil dans le seul but de draguer ce beau blond. Je prends une mine faussement découragée.

— Je pense que ça m’aiderait de connaitre ton prénom.

Il hausse un sourcil amusé.

— Tu sais, au cas où je finirais écrasé par cette machine. Tu ne voudrais pas que la dernière personne à qui j’ai adressé la parole soit un inconnu ?

— Ce n’est pas beau de trouver des prétextes pour gagner du temps.

— Loin de moi cette idée ! J’ai vraiment envie de connaitre ton prénom, ajouté-je, en souriant. Moi, c’est Logan.

Je lui tends la main, et sans hésitation, il la saisit. Sa chaleur contraste avec ma peau froide et cette sensation, bien qu’elle ne dure que quelques secondes, suffit pour que j’en veuille plus. Plus je lui parle, plus je le regarde, plus je le trouve sexy.

— Enchanté, Logan. Mais qui me dit que tu feras bien ta séance, si je te donne mon prénom maintenant ?

Sous ses airs timides, il peut aussi se montrer joueur… ça me plaît.

— Qu’est-ce que tu proposes ?

— Tu auras mon prénom si tu arrives à enchaîner une quinzaine de flexions.

— Cinq.

— Dix.

— Tu es dur en affaires.

Cette petite joute verbale semble lui plaire autant qu’à moi, si j’en crois la façon dont il suit les mouvements de mon corps lorsque je commence à pousser sur mes jambes.

— Tu me remercieras à la fin, quand les endorphines te récompenseront.

— Ça, je suis certain que c’est un mythe ! …»

Chapitre 1 :

Logan

«… — Est-ce que maintenant, j’ai le droit de connaitre ton prénom ? Histoire de savoir comment s’appelle celui à qui je vais proposer de sortir avec moi ce soir.

Le rouge de ses joues revient en force et il ne semble pas plus contrôler le sourire qui s’étend sur ses lèvres. Il s’efforce de garder une certaine retenue dans ses réactions, mais son corps parle pour lui et je trouve ça à la fois adorable et sexy.

— Donc tu vas me proposer de sortir ?

— Oui, enfin tout dépend de ton prénom. Je ne sais pas si j’arriverais à sortir avec un Robert.

— Qu’est-ce que tu as contre les Robert ?

— Un de mes profs au lycée s’appelait Robert, il était odieux, il sentait très fort le vin et tout un tas d’autres choses. Chaque fois que j’entends ce nom je pense à lui, donc impossible.

Il éclate de rire et mon désir se précise de plus en plus. Je m’imagine prendre sa lèvre inférieure entre mes dents pour la mordiller avant de l’embrasser à pleine bouche.

— Une chance que je ne m’appelle pas Robert, alors.

— Il faut que tu arrêtes de me torturer là, me plains-je.

Je me dis qu’il va peut-être continuer de me faire tourner en bourrique – et je crois que ça me plaît autant que ça me frustre – mais il finit par enfin lâcher :

— Je m’appelle Gabriel.

Et, comme ça, cela devient mon prénom préféré. …»

Chapitre 1 :

Ben

«… — T’es hilarant. Bon, on se tire ?

— En fait, je vais rester encore un moment, décidé-je en cherchant de nouveau à capter le regard de Juliette.

Elle m’offre un sourire et je ne peux m’empêcher de le lui rendre. Spectateur de l’échange non verbal entre Juliette et moi, Logan hausse les sourcils et me file un nouveau coup de poing.

— Ça fait plaisir de voir qu’Anna est enfin aux oubliettes !

— C’est sa voisine, confessé-je.

Pendant une seconde, il semble déçu pour moi.

— Ah, c’est bête, tu ne pourras pas…

Il s’interrompt, capte l’intention dans mon expression, puis reprend :

— Tu pourras, hein ?

— Oh que oui ! Juliette me plaît carrément et coucher avec elle fera bien chier Anna. Je fais d’une pierre deux coups.

— T’es tellement romantique.

Je réplique par un doigt d’honneur, ce qui le fait marrer. …»

Chapitre 2 :

Juliette

«…Tant qu’il me reste un petit brin de lucidité, je me force à décoller mes lèvres des siennes pour demander :

— On est d’accord que ce truc entre nous, ce n’est que pour cette nuit ?

— Affirmatif. Je te l’ai dit, l’amour éternel, ce n’est pas mon truc.

— Bien, approuvé-je avant de passer mes bras autour de ses épaules pour reprendre les choses là où je les ai arrêtées.

Sans hésiter, il frôle, caresse chaque partie accessible de mon corps, offrant une attention particulière …»

c’est normal qu’en revenant ici, tu aies eu besoin de sa présence. Mais pose-toi la question : qu’est-ce que tu éprouves exactement pour lui ? 

Je te veux, je suis fou de toi et je te prouverai que tout ça est réel. Ce que tu me fais ressentir, c’est spécial et précieux.

« Des sex-friends ? Il est vrai que ce mot nous correspond plutôt bien, en fin de compte. Je ne m’attarde pas sur ce que cela me fait ressentir et me plonge dans les sensations que m’offre notre étreinte, heureuse d’avoir gagné un allié. »

Je savais que j’aurais dû m’en tenir à une nuit, parce que maintenant j’ai pris goût à ce que notre arrangement me faisait ressentir, à cette Juliette, sans pression, que je suis avec lui.

Le concept de Saint-Valentin n’a plus de sens s’il ne sert que de façade.