A trop jouer au con, on finit par se faire choper. Voilà mon grand.
Direction cette douche express, impossible de vraiment se laver ici. C'est à chaque mission le confort qui me manque le plus.
Pourtant dans cette clinique, c'est moi qui prends les décisions. Mais j'ai cette désagréable impression que nous sommes dans ce genre de situations exceptionnelles où les règles sont désormais dictées par les mieux armés.
- Ils doivent bien avoir des nageurs de combat capables de sortir à cette profondeur ? En Syrie, j'étais descendu jusqu'à deux cents mètres pour rejoindre le Casabianca, mes oreilles s'en souviennent encore.
En s'engageant dans la coursive qui méne au CO, deux matelots se retournent et font face à mon fusil d'assaut. Ils lévent les mains bien haut, ce sont des gamins. A croire qu'il n'y a que des gosses de vingt ans ici.
Le prisonnier se présente, comme s'il voulait taper la discussion avec moi : Amar Baas. Un ancien des renseignements de plusieurs agences, il m'assure que je peux avoir une totale confiance en lui, apparemment il me prend pour une conne.
Ce concept de génération figée le terrifie.
Une médecin touche-à-tout , fine psychologue qui pourrait se transformer en apprenti chirurgienne si les besoins l'exigeaient. J'espère qu'aucune mission ne l'exigera jamais. Parce que même en lui faisant confiance, je connais sa formation initiale : médecin généraliste.
Il s'est pourtant promis de vérifier s'il n'y a pas d'autres caméras. Comment procéder ? Le ménage. Voilà sa clé, sous couvert de passer l'aspîrateur et de tout nettoyer de fond en comble, il va inspecter chacun des recoins de son salon. Il s'occupera ensuite de leur chambre puis de la cuisine. Il en sourit tellement l'idée le rend fier.
J'ai compris que si ça continuait comme ça... que si la mort n'avait plus d'avenir que si on devenait plus ou moins immortels, il faudrait soigner les esprits.