Finalement, Julie avait réussi à trouver sa voie. Elle avait eu le courage d'affronter le regard des autres enfants ainsi que leurs préjugés envers les petites filles. Et qui sait ce qu'elle ferait aujourd'hui si elle n'était pas allée au centre aéré ?
En tout cas, ce jour-là, elle avait obtenu la reconnaissance des garçons et l'admiration des filles du centre. Elle avait confiance en elle à présent et aurait moins peur de s'affirmer à l'avenir. Mais, quand on y pense, au final, le regard des autres, ça n'a pas beaucoup d'importance !
Puis, encouragée par les quelques mots comme « oui, je comprends » ou « bien sûr » du thérapeute, elle lui confia tout le reste : la situation dans laquelle elle se trouvait à l’école, le sentiment d’abandon de la part de sa camarade et surtout son incompréhension face à son comportement. Elle avoua également qu’elle éprouvait de la jalousie et un peu de colère envers Nora, qui était en train de lui voler sa meilleure amie, selon elle.
— Eh bien, après-demain… tu seras quand même stressée et c’est normal, car le stress ne disparaît jamais totalement. Moi, j’aimais bien m’imaginer que tout allait bien se passer, ça me permettait d’arriver plus sereine le jour de la représentation.
Action après action, elle avait parcouru un long chemin. Finalement, son papa avait raison, un petit pas pour un adulte, mais un grand pas pour Margaux !