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Garde toujours dans un coin de ta tête qu'une vie ne vaut la peine d'être vécue que si tu cherches à attraper le soleil. Il faut seulement être prêt à tout pour cela. Même à passer par les enfers. Même à être englouti par la folie. C'est effrayant je le reconnais, mais c'est tellement plus beau que le néant.
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A la fin d'une vie vécue, sur ses trente mille jours d'existence, de combien se souvient-on réellement ? Quelques centaines ? Un millier peut être ? La grande majorité des journées que nous vivons ne marqueront pas notre vie et tomberont rapidement dans les méandres de notre mémoire, dans la poubelle de l'Histoire. Et puis il y a des jours qui changent à jamais le cours d'une vie. Ceux-là en valent mille, en bien ou en mal. Ceux là éclabousseront ou hanteront notre esprit jusqu'à notre dernier souffle.
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Les journées et les nuits féroces s’enchaînaient à l’infini, piégées par cette routine immonde dans les entrailles de laquelle il auditait, mangeait, préparait des slides, buvait, remplissait des excel, négociait, buvait, signait, closait ses deals et allait en boite pour fêter ça avec les collègues. Sur place on critiquait, on buvait – à en crever – et on allait sur la piste tituber avec ses co-bureaux, tituber si bien que les autres autour peu attentifs croyaient l’y voir danser. Dans cette ronde effroyable virevoltant cruellement en tourbillons infects, Alexander observait les autres rires – et chanter – dans une incroyable euphorie parfaitement répugnante à laquelle il devait s’accrocher pour rester au contact du monde. Le lendemain matin, l’épouvantable cauchemar circulaire et rituel reprenait, impassible. Audit, bouffe, slides, picole, excel, picole, signing, closing, danses hystériques et cuites incessantes. Et l’alcool qui descend, qui assèche, et qui manque, jamais suffisant. L’horreur infâme du cercle vicieux de l’addiction formant une bouche monstrueuse qui hurle de toutes ses tripes pour sortir et qui, terrorisée, s’efface progressivement en arrière dans l’obscurité éternelle.
Alexander glissait et personne ne semblait savoir comment le rattraper.
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Plus profondément, tout semblait les séparer. Il était réservé, elle était expansive. Il était prudent, elle était passionnée. Il était pragmatique, elle était artiste. Il était ancré, elle était errante. Il était demain, elle était maintenant.
(...)
Alexander se souvenait maintenant très distinctement de cette période. Les parents n’avaient jamais accepté que leur fille se lance dans un métier « artistico-littéraire » comme ils le désignaient avec dédain. Accrochés aux standards ancestraux de leur catégorie sociale, ils ne pouvaient concevoir que leurs enfants ne se tournent pas vers les métiers sécurisant de la médecine, de l’économie ou du droit. Et la relation s’était à jamais brisée. Était-ce par lâcheté qu’Alexander avait choisi le chemin confortable de l’école de commerce et de la finance ? Était-ce parce qu’il n’avait pas eu le courage comme Sara de choisir la voie de la passion musicale envers et contre les autres ? « Je crois que c’est la première fois que je me pose ces questions » se dit Alexander. « Woaw ! C’est drôle les pensées qui vous viennent à l’esprit quand vous venez de traverser la moitié d’un continent en quelques jours et que vous buvez seul un whisky dans un bar de Las Vegas ».
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Alexander y réfléchissait maintenant et trouvait cela assez dément en fin de compte : le blues était un cri du cœur afro-américain endiablé et viscéral sorti des terribles champs de cotons d’autrefois, et les plus grands représentants de cette musique de l’espoir déchu auront finalement été ces jeunes londoniens de bonne famille. Plongé dans ses pensées, Alexander s’amusait à imaginer qu’à la fin du morceau made in England le Mick Jaeger, toujours très poli, aurait sans doute dit un truc du genre « Oui, c’est intéressant comme interprétation ». McCartney conclurait certainement en disant quelque chose comme « C’était sympa, et franchement enjoué ». Lennon aurait assurément balancé « C’est nul ». Et Keith Richards…. bah Keith Richards il n’aurait probablement pas dit grand-chose car il en serait à son 15ème Bumbu rhum…
Quant au public, lui, il applaudissait chaudement la prestation en réclamant un « Encore ».
— Elle joue de la musique ta sœur ? demanda Zach quand la chanson toucha à sa fin.
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Il tentait d’établir l’itinéraire le plus efficace possible en suivant les adresses d’hôtels indiquées par son portable. Le soleil était haut dans le ciel. Sur les trottoirs de la ville c’est toute la moiteur profonde du Mississippi qui flottait dans le vent en une chaleur envoûtante et paresseuse. Quelques vieillards étaient assis dehors devant leur porte, les yeux fixés sur les rues vides. Les moustiques avaient renoncé à piquer, les rapaces ne criaient plus depuis longtemps, les musaraignes ne prenaient même plus la peine d’aller se cacher au passage d’Alexander. Vautrée dans sa torpeur, la ville semblait avoir décidé, à tort ou à raison, de rester tranquillement blottie dans les années d’avant-guerre. Ici, l’activité principale semblait consister à regarder vers le passé.
La procédure était à chaque fois la même : dès qu’il arrivait devant un hôtel où une auberge, Alexander entrait et demandait au gérant si une certaine Sara Cassady figurait dans les archives de leurs registres.
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Les yeux collés à la fenêtre, Alexander recréait dans ses rêvasseries les incroyables chevauchées indiennes et terrifiantes charges de cavaleries yankees sur les troupes mexicaines dont ces déserts avaient autrefois été témoins. Geronimo, Billy the Kid, Calamity Jane, Davy Crocket, les frères Dalton… les héros d’antan, cheveux et chapeaux au vent, avaient réveillé de cris et de « PANG ! » les vieilles pampas amérindiennes en espérant y construire une cabane, une maison, un nouveau village, un nouvel empire, un nouveau monde… Tous avaient pourtant déserté depuis longtemps les grandes plaines du Nouveau-Monde. Le sable l’avait emporté.(...)
Les braves des anciens temps avaient laissé place aux territoires dépeuplés, à l’exception de quelques cactus, reptiliens du fond des âges et hippies brûlant de grands pantins en bois à la belle saison.
C’est triste de contempler un désert en songeant aux merveilleux mondes promis qui ne sortirent jamais de terre.
Alexander s’endormit.
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Pourtant toi aussi tu devrais maintenant savoir que c’est lorsqu’on perd un être cher qu’on se rend compte que seules les vraies choses comptent au final. Et je suis désolé de te le dire Jack mais ton job à la banque ne fait pas partie des vraies choses.
Zach but une nouvelle gorgée de bière. Puis il prit une grande inspiration. « Ecoute-moi amigo. Je sais ce qui t’a amené ici à l’Ouest, et j’espère sincèrement que tu retrouveras ta sœur. Mais maintenant que tu es là, j’espère aussi que tu y trouveras d’autres choses. Et surtout j’espère que tu « la » retrouveras ».
— Quoi donc ?
— Ce que tu as perdu en entrant dans cette banque, Jacky. La fureur de vivre !
(...)
Alexander se remit à regarder vers la rue. La fureur de vivre, c’était Sara... Deux passants – les premiers de la journée – venaient d’apparaître au croisement à gauche. Autour, les cigales avaient cessé de chanter.
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Son verre de Lagavulin à la main, Alexander était intégralement plongé dans ses pensées. « Maintenant que j’y repense, au-delà du prestige et de l’argent, si j’ai mis le travail au centre de ma vie c’est peut-être que je n’ai jamais été fait pour profiter de la vie. C’est Sara qui savait jouir de l’existence. Elle a essayé de m’apprendre mais je crois que je ne suis vraiment pas doué pour ça. Je ne suis pas libre comme elle, je n’ai jamais vraiment su comment on faisait ».
Il prit une nouvelle gorgée, reposa le verre et fit signe au barman de lui en remettre un. Comment profiter de la vie avec cette anxiété omniprésente dont il avait toujours souffert et qui ne disparaissait qu’après plusieurs verres ? Une explication parmi tant d’autres à sa consommation excessive. Comment jouir de la vie quand on doute de tout ?
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Pour s’être trop approchés du soleil, les Beach Boys avaient brûlé jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que les cendres d’une apothéose révolue. Mais tu vois Alex, malgré cette fin tragique ils auront, pour quelques instants, resplendi parmi les astres.
Alors au final pti’ frère, je te souhaite de ne jamais vivre une existence pleine de vide. Garde toujours dans un coin de ta tête qu’une vie ne vaut la peine d’être vécue que si tu cherches à attraper le soleil. Il faut seulement être prêt à tout pour cela. Même à passer par les enfers. Même à être englouti par la folie. C’est effrayant je le reconnais, mais c’est tellement plus beau que le néant.
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