— Pourquoi être partie si précipitamment ? m’interroge-t-il d’une voix douce.
— J’ai eu peur d’avoir commis un impair. Comprends-moi : je marche sur des œufs entre mes grands-parents qui me détestent, ma tante qui essaie de remplacer ma mère, et mes cousins qui me méprisent. Puis il y a toi… que tous traitent comme un roi. Je n’ai pas su comment réagir, je veux dire : est-ce que j’avais le droit de t’approcher ? De te parler ? Et pour dire quoi ? Je subis ma vie depuis cette foutue pleine lune plus grosse que les autres, tout a changé pour moi en très peu de temps et je ne sais plus du tout où j’en suis !
— Je vois… il va nous falloir beaucoup d’autres conversations comme celles-ci, conclut-il en se redressant après un regard pour sa montre.
— Tu t’en vas ?
— Il le faut bien, je travaille ce soir et n’avais pas prévu de traverser toute l’Angleterre à ta recherche, Cendrillon.
— Tu viens de loin ?
— Glasgow, c’est là que je vis.
— Mais… c’est au moins à cinq ou six heures de route !
— Plutôt sept. J’aurais aimé qu’on ait plus de temps, mais quelqu’un ne voulait surtout pas écourter sa soirée…
« Petite étincelle de vie en des temps très obscurs, symbiose de deux êtres en grande souffrance, que tu allais libérer par ta simple existence. »
« D’infimes poussières tournoient paresseusement dans les lueurs chatoyantes du plein été. Leur ballet étincelant berce mes rétines et emplit mon esprit d’une douce quiétude. Une odeur de fleur accompagne la danse des délicates particules changées en diamants, le temps d’un instant. »
Je fais la moue, dépitée de n’être que « la nana du patron » quand je me rêvais déjà en Kate Middleton des loups-garous.