Lectomaton, L'impératrice Charlotte..., de Dominique Paoli
On touche au cœur de l’impossibilité d’entente entre deux femmes que leurs malheurs auraient dû rapprocher. Séparées par la vie pendant plus de vingt ans, à des âges où se créent des liens profonds, la mère, imprégnée de la mentalité d’Ancien Régime, et la fille, entraînée dans les idées nouvelles par sa gouvernante, ne peuvent trouver un terrain susceptible de partage. Comment supporter les jérémiades d’une mère lorsque l’on a la force de caractère de garder ses souffrances secrètes ?
Les princes sont soumis à un entraînement physique allant bien au-delà des habitudes de l’époque, comme la natation et le jardinage. Leur « gouverneur » les oblige à parcourir à pied de longues distances par tous les temps ou à monter les escaliers de Bellechasse avec des souliers à semelles de plomb. Elle les guérit de phobies, comme la peur du jeune duc de Valois devant les chiens.
Monsieur le duc de Montpensier est moins exempt de fantaisies et de frivolités, il est moins doux, moins facile à vivre, mais il est plus jeune. Il a un penchant et une admiration naturelle pour tout ce qui est honnête, et un fond de droiture et d’équité qui le caractérisent particulièrement. Il a beaucoup de délicatesse dans les sentiments, et son imagination est très vive. Ce qui lui manque surtout, c’est de savoir modérer et bien diriger son amour-propre ; il le porte quelquefois sur les minuties, ce qui rétrécit l’âme et l’esprit : quand il se corrigera de ce défaut, il acquerra toutes les qualités qui lui manquent ; il ne sera plus susceptible ; il ne s’occupera plus d’un gilet ou d’un habit…
Quiconque veut sincèrement et efficacement travailler à son salut doit être convaincu de la nécessité de se prescrire un règlement de vie qui soit proportionné à son âge à son état et aux besoins de son âme, c’est le sentiment de tous ceux qui ont parlé de la vie spirituelle et entre autres saint François de Sales qui engageait les personnes du monde à suivre un règlement de vie comme le moyen le plus assuré pour se préserver du péché et pour arriver au bonheur éternel.
« Mon écriture est connue. Ceux qui me croient capable de pervertir ma sœur sont les maîtres de les décacheter ou de soustraire les lettres que je lui écris, mais je ne changerai rien à la manière dont j’ai toujours correspondu avec elle. »