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3.73/5 (sur 132 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Ralatea (Polynésie française) , le 25/04/1950
Biographie :

Lytta Basset est une philosophe et théologienne protestante suisse.
De 1967 à 1974, Lytta Basset étudie et obtient une maîtrise en philosophie puis un doctorat en théologie. Elle choisit ensuite la voie de l'enseignement qui l'emmène à Téhéran puis à Djibouti de 1976 à 1980. À son retour en Suisse, elle enseigne la philosophie à Genève jusqu'en 1983.
Elle est devenue pasteure dans l'Église réformée de Genève en 1985. Entre 1998 et 2014, elle poursuit l'enseignement de théologie pratique aux universités de Lausanne puis de Neuchâtel.

Elle est directrice de la revue internationale de théologie et de spiritualité, la Chair et le Souffle, publiée par la Faculté de théologie de Neuchâtel









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Source : Le Monde des Religions, http://www.unine.ch/theol/enseign/Basset1-presentation.htm
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https://www.laprocure.com/product/1030090/basset-lytta-cet-au-dela-qui-nous-fait-signeCet au-delà qui nous fait signeLytta Basset Éditions Albin Michel C'est un des livres événement de la rentrée et pour beaucoup, ce sera un livre déroutant. Lytta Basset, théologienne protestante et auteur incontournable de nos librairies religieuses, avait profondément touché avec son livre Ce lien qui ne meurt jamais, dans lequel elle relatait l'épreuve de la perte de son fils Samuel. Avec Cet Au-delà qui nous fait signe, l'auteur propose une sorte de suite en dévoilant un fait personnel troublant, cet « Événement improbable » qui sera le début d'une longue quête personnelle et croyante, aux confins des sources chrétiennes et parapsychologiques. Ce livre, qui pousse la porte de la Vie qui est promise après la mort, est une immersion en eaux profondes, mais toujours vigoureusement attachée à l'Évangile. Un témoignage troublant, unique et très courageux. ©La Procure

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Citations et extraits (160) Voir plus Ajouter une citation
Pour traverser les pires moments de la vie, que conseillait saint Silouane, l'un des plus grands spirituels de la tradition orthodoxe ? En tout cas pas de prier-comment prier quand on n'est plus en relation, quand dans son intériorité on n'a plus personne à qui s'adresser ? Et là aussi, sa parole vaut pour tout être humain, quelle que soit sa croyance ou son incroyance-"Tiens ton souffle en enfer et ne désespère pas !" : tu as le sentiment que plus rien ne tient ni te te tient, mais il reste ce souffle qui te traverse et te garde néanmoins en vie ; concentre-toi sur ce souffle, inspire cet air qui te vient d'ailleurs et, en expirant, chasse ce qui t'encombre et t'étouffe ! Tu ne nies pas l'enfer où tu te trouves ; tu ne cultives pas la pensée désespérante que rien d'autre n'existe : tu mets toute ton attention sur ce souffle ténu mais têtu qui te parle encore de la vie. Et c'est à travers ton corps que le souffle d'une Présence va te parvenir peu à peu à mesure que la paix t'envahira. Ce qui est venu pour moi, en ce temps de tohu-bohu, c'est à nouveau l'ébauche d'un ailleurs qu'ici : "il n'est pas ici", l'être aimé, il n'a rien à voir avec cet enfer, cette prison, cet enfermement au tombeau.
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Lytta Basset
«S’interroger sur sa vie, c’est déjà de la spiritualité»
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Nul ne sait ce dont il est porteur. On peut n'avoir jamais vécu tel ou tel malheur, aurait-on moins à offrir ? Serait-on moins sollicité par la détresse des autres ? J'aime, aujourd'hui, dire à chacun que tout compte, bien au-delà de ce qu'on croit, le moindre geste, les paroles les plus précaires, la présence silencieuse. Sans se concerter, ils ont tout tissé, chacun pour sa part, ce filet invisible sans lequel j'aurais sombré. Qui tenait les mailles ensemble ? Avec mon fils, j'avais perdu la vie. Du même coup, j'avais perdu la foi, car comment un mort vivant peut-il croire en Dieu ? Qu'est-ce que "Dieu" quand tout a explosé ? Je n'y pensais même plus, tant les repères-tous les repères-avaient disparu dans le champ des décombres. Mais si le ciel était vide, c'est que la Présence-je m'en rends compte aujourd'hui-avait élu domicile en toute discrétion, quasi incognito, en chacune de ces personnes capables de compassion ; pourquoi chercher au ciel la manne que les humains m'apportaient jour après jour ?
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"J'avais donné", comme on dit. Des décennies durant, j'avais vécu dans la culpabilité et son frère jumeau, le perfectionnisme. Je connaissais le piège : je n'allais pas recommencer ! Mais ce n'est pas la volonté qui a parlé ce jour-là : je n'en avais plus. Avec mon enfant suicidé, je venais d'enterrer les derniers vestiges du fantasme de la mère parfaite. Coupable de n'avoir pas été parfaite ? Quelque chose, ou plutôt Quelqu'un, au plus profond de moi-même, a parlé par ma bouche. Cinq ans pour regarder, comprendre, m'approprier cette parole d'or qui désormais devait me garder de tout enlisement dans l'auto-accusation.
La boue, les sables mouvants de la stupide culpabilité : si tu avais fait ceci ou dit cela, il ne serait rien arrivé ? Il n'aurait tenu qu'à toi? Cesse de te donner autant d'importance ! La vie d'un être humain-fût-il ton enfant-n'est pas, n'a jamais été, ne sera jamais exclusivement dans tes mains. Tu es coupable de la mort de ton enfant et cela explique tout ? Vraiment tu y crois ? Cela donne un sens à ta vie ? La parole d'or, elle, s'imposait régulièrement, tel le onzième commandement du Décalogue : tu n'iras pas dans la culpabilité-parce que moi, l'éternellement Vivant, j'ai parlé en toi au plus profond de tes entrailles, je te sais capable de te détourner de ce chemin de mort.
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Pour beaucoup de personnes, la mort d'un proche aiguise en quelque sorte un sixième sens que j'appellerais la perception de l'intériorité. L'intériorité ne se réduit pas au psychisme, loin de là. Elle est l'envers du décor, la perle enfouie dans le champ sans surprise de notre personnage social. Elle nous entretient, de manière inimitable, de qui nous sommes, corps et âme, intelligence et esprit, un panaché auquel nous seuls avons accès sans jamais y goûter pleinement. Pour peu que nous y consentions, la mort d'un proche nous introduit dans ce royaume de l'intériorité où tout se met à nous parler, y compris notre corps. C'est comme si chaque réalité de ce monde, chaque parcelle de notre être se doublait d'une part invisible, vibrante d'un sens inépuisable.
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Tel est le.grand piège dans la vie de couple : croire que la similitude est une évidence, que l’intimité physique dispense de la parole échangée. "Fais-moi l'amitié de me parler, pourrait-on dire à son conjoint. C'est qu'à cause de la fusion, peu de couples s'aiment d'amitié, selon Guy Corneau. Alors, «nous ne pouvons pas entendre de notre partenaire le quart de ce qu'un ami ou une amie pourrait nous raconter (. .. ) pourtant, un des facteurs qui contribuent le plus à la création de l'intimité véritable s'appelle «l'amitié».
Autre manière de rappeler que le conjoint est d'abord un prochain, à la fois autre et semblable, et que l'échange de paroles est ce pont fragile d'une rive à l'autre de nos altérités.
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La seule expérience qui puisse donner un fondement indestructible à l'homme, c'est d'être seul pour découvrir ce qui le porte lorsqu'il n'est plus en état de se porter lui-même".
C. JUNG
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Quand une société évacue la mort et ce qui l'entoure, il est logique qu'elle supporte mal les personnes endeuillées ou les supporte peu de temps : "Comment ! Elle n'a pas encore fini son deuil !", "Il devrait penser à autre chose maintenant !". Le mutisme remplace parfois le reproche explicite : on fait comme si de rien n'était, on évite la moindre allusion, en particulier à Noël et aux dates anniversaires, soi-disant pour aider la personne à se tourner vers l'avenir en s'abstenant de lui rappeler de mauvais souvenirs. Mais il conviendrait de s'interroger avec lucidité et honnêteté : ne cherche t-on pas plutôt ainsi à se protéger ? Car la personne endeuillée est le rappel terriblement concret que "ça" pourrait arriver n'importe quand à n'importe qui, ou que c'est déjà arrivé et qu'on a tout fait pour l'oublier.
Il vaut la peine de tendre la perche discrètement : la personne a toujours la liberté d'éluder, indiquant par la qu'elle préfère ne pas en parler pour le moment ou dans ce contexte précis. Mais on lui aura au moins fait sentir qu'on "y" pense, qu'on reste solidaire, qu'on est disposé à l'écouter si elle le désire. Et cela est déjà un cadeau précieux ! Si, en revanche, c'est elle-même qui aborde le sujet, à plus forte raison si l'on entretient avec elle une relation affective, amicale ou familiale, faire la sourde oreille en changeant de conversation amplifie la douleur de l'exclusion : on prétend m'aimer et on se montre amnésique sur ce qui m'est arrivé ? Si je ne suis pas aimée avec ce deuil qui me meurtrit, ce n'est pas moi qu'on aime !
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Selon une idée assez répandue, la vie serait plus facile pour certains : "Est-ce qu'on est obligé d'avoir des blessures " me demande t-on régulièrement quand je parle en public du mal subi. Mais pour personne la vie n'est définitivement un "long fleuve tranquille" ! Il ne s'agit d'ailleurs pas de comparer les listes de déboires, de malheurs, d'injustices. On sait que les mêmes événements n'ont pas les mêmes effets. Et puis certains, tels des oiseaux tombés du nid, donnent l'impression d'être des écorchés vifs : il ne leur est rien arrivé de spécial, mais la vie en société ne cesse de les agresser. Tout cela fait pencher pour la modestie : comment puis-je savoir ce qui se vit derrière la façade, les apparences, le curriculum vitae ?
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Pourtant, le vide demeure longtemps redoutable : on a laissé partir la personne, mais s'il ne se passait plus rien ? Si l'on ne retrouvait plus jamais la relation ? Voilà sans doute pourquoi bien des personnes s'enlisent définitivement dans la culpabilité : n'est-ce pas le moyen le plus répandu, dans un deuil, de rester dépendant de la personne aimée ? Cela fait mal, mais on évite ainsi l'expérience vertigineuse du manque : on a l'esprit tellement occupé par la culpabilité qu'on en est protégé. Cependant, quoiqu'on puisse comprendre intellectuellement ce qu'il convient de faire, on n'échappe pas à la lourdeur, à la lenteur, aux résistances qui sont le propre de la condition humaine. Ainsi va le temps chaotique du deuil : de tempêtes en éclaircies, d'oasis en marches torrides...
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