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4.08/5 (sur 35 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Née en Isère, Judith Chavanne est agrégée de lettres modernes. - Enseignante.
Elle publie de la poésie dans plusieurs revues : La Sape, Friches, Poésie 95 et Poésie 98, Scherzo, Neige d'août, Le Nouveau Recueil, Autre Sud, Poésie 2000, Rehauts, Chemins, Sorgue, Thauma et Possible imaginaire.
Elle a fait une thèse de doctorat sur l’ouverture dans l’œuvre de Philippe Jaccottet.

Elle a publié plusieurs recueils de poèmes :
Entre le Silence et l'Arbre (Gallimard, 1997)
La douce Aumône (Empreintes, Suisse, 2002)
Le Don de solitude (L'Arrière-Pays, 2003)
Un seul bruissement (Le Bois d’Orion, 2009)
A ciel ouvert (L'Arrière-Pays, 2011)
Elle chantait (Henry, 2017)
À l'équilibre (Le Bois d'Orion, 2018)
L'empreinte d'un instant (Potentille, 2021)
Peut-être des lis (Le Bois d'Orion, 2022)
Elle a tout particulièrement consacré son attention à l’œuvre de Pierre Dhainaut et à celle de Philippe Jaccottet à travers des études et un essai : Philippe Jaccottet, une poétique de l’ouverture (Seli Arslan, 2003).

Elle a reçu le prix de la Vocation et le prix Louise Labé pour Entre le silence et l’arbre. Elle est membre du jury du Prix Fondation pour la poésie.
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Source : http://poezibao.typepad.com
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Avec Husnia Anwari & Belgheis Alavi accompagnées de Kengo Saito (rubâb) Nous, femmes poètes, nous n'avons d'armes que nos mots, de moyens de résistance et de liberté de parole que par nos poèmes, le plus souvent. Pour soutenir dans un élan solidaire les femmes afghanes qui sont, depuis longtemps déjà mais particulièrement dans le contexte actuel, réduites au silence dans leur pays, nous souhaitons faire entendre leurs voix : des landays de femmes pachtounes exilées ou appartenant au cercle littéraire clandestin de Kaboul, le Mirman Baheer, aux poèmes en dari de femmes souvent assassinées d'avoir écrit comme Nadia Anjuman à qui Atiq Rahimi a dédié son livre Syngué sabour. Pierre de patience. Pour que sur la scène emblématique de la Maison de la Poésie, toutes accueillies, nous puissions dire la force qui nous unit en poésie à travers le monde, un ensemble de femmes poètes françaises est en train de se constituer autour d'Husnia Anwari, journaliste franco-afghane et poétesse féministe, et Belgheis Alavi, enseignante chercheuse à l'Institut national des langues et civilisations orientales, qui liront sur scène accompagnées au rubâb par le musicien Kengo Saito. Avec : Laure Gauthier, Laurence Werner David, Sophie Loizeau, Judith Chavanne, Véronique Pittolo, Rim Battal, Zoé Besmond de Senneville, Marie-Hélène Archambeaud, Sanda Voïca, AC Hello, Julia Lepère, Orianne Papin, Virginie Poitrasson, Anne Savelli, Marcelline Roux, Lika Mangelaire, Séverine Daucourt & Maud Thiria Manifestation à l'initiative de Maud Thiria, organisée avec l'aide de Séverine Daucourt

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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Judith Chavanne
Bouleau dans la neige par temps gris
     
Une petite tâche de bleu,
quelque chose de très léger, d’à peine déposé sur le tronc
du bouleau,
un soupçon bleuté à hauteur de branches.
Si l’aquarelle était une musique,
ce bleu léger serait une note claire délivrée du clavier avec une fausse négligence.
Plus discret que la note ou la touche un peu appuyée
sur le corps des mésanges ou des geais.
Un don du ciel, son haleine
pour que soit refaite la robe dont, depuis des millénaires,
l’arbre se vêt.
Un petit pan de bleu sur l’écorce.
Le cœur subrepticement s’en émeut ;
en nous alors, comme lorsque se défait un voile de nuages,
se découvre notre part de ciel.
     
     
Revue de poésie Arpa no 120-121 : Des Lyrismes. Octobre 2017.
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Judith Chavanne
Pourtant, il y a de la douceur,
la façon comme un sourire en avril
que le prunus et le cerisier ont d’éclore ;

à des carrefours, la marche suspendue
le temps qu’on hésite, et le corps
qui prend avec grâce une pause inconnue ;

le rythme plus lent sur lequel se prononce
une amie, comme pour nous laisser le temps
de nous installer dans une parole partagée ;

et cette place qu’on s’accorde aussi
en aimant en secret, destinant des pensées
que l’on sait pouvoir être reçues.

Il ne suffit pas que l’âme soit effleurée
mais on peut sans doute aller, sans frémir,
avec l’air, la voix, les corps, l’absence même
et la nature inventive pour alliés.
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J'ai imaginé au crépuscule que nous assistions tous deux
aux nuages, les nuages, lentement,
qui dans le soir déplacent le peu de vent
gris et bleu en fins lambeaux expirés par le jour calme,
juste avant son achèvement.

Je ne sais ce dont nous nous étions défaits à leur passage
mais nous avons vu alors que le ciel était clair et rose,
et j'ai formé pour nous ce voeu transparent :
celui de ne désirer rien un jour
que d'être chaque soir ensemble spectateurs du ciel.

(extrait de "Ce qui demeure") p. 101
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Dans le repli du cœur
  
  
  
  
Dans le repli du cœur niche le regret ;
un seul accord suffit,
qui le débusque au détour d’une mélodie

tandis qu’au dehors le pays
déploie ses vallons, ses nuances
de vert et de roux sous le soleil qui décline ;

une simple note accentuée sur l’accordéon,
le cœur est envahi – une teinte dominante,

le rose devenu pourpre au couchant
sur tout le paysage s’étend.

Qu’y a-t-il pourtant à recevoir de la nostalgie ?
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Nous monterons aux montagnes d'espace
légers, de notre consentement.
Comme le souffle délié lorsque l'on respire
nous apprendrons ainsi à aimer, nous élever
depuis la terre.

Le dessin de crête entre ciel et neige
et de givre bleu, sera le partage
notre aune spirituelle

à la toute lisière.


(extrait de "En partage") p. 9
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CONCILIATION DU TEMPS
ET DE L'ESPACE


C'est l'oiseau, cet élément lointain qui figure seulement une
trace, qui, à l'endroit où il a cillé, décide du ciel — et l'ac-
complit.
Il faut à l'infini, pour qu'il devienne l'espace, un passage qui
désigne en noir sa fragilité, le brise, et le brisant le découvre
jusqu'alors incréé.


p.27
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La lumière a reparu au soir
quand on ne pouvait plus y croire.

Elle s'est posée, comme un doigt sur la flûte
à mi-hauteur du grand arbre :
longue note, unique, sur le frêne
dont elle a fait blondir le feuillage et le bois.

Blessés, humiliés même par la journée,
on s'est assis sur le petit tabouret bas
pour ne plus être qu'un regard, une oreille
et recouvrer un coeur, une vie dans cet accord-là.
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Trouble du temps
extrait 2
  
  
  
  
Au jardin quand vous étiez ici,
quand vous étiez enfants, le vent
s’ébruitait clair
dans les longs feuillages froissés
des peupliers.

              La vie piaillait,
la plus jeune parfois était nue
quand elle jouait.

Aujourd’hui le vent
s’engouffre plus sourdement
dans les tentures alourdies
des sombres conifères.

              Voix des feuillus, des résineux :
deux saisons, deux temps – celui
ou celle qui reste entend souvent
la vie au passé ;

et le présent est un long silence
où elle se recueille.
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CONCILIATION DU TEMPS
ET DE L'ESPACE


Je demande, sous les nuages, un peu de clarté au vent,
au ciel, seulement qu'il se glisse
dans la faille que lui ménagera le temps.

Je n'espère pas obtenir de raisons : ce que c'est qu'être sur la
terre
ni que me soit découvert aucun horizon vaste, séjour tranquille :
ni l'azur ni le firmament ne me disent rien de la lumière ;
j'ai besoin du nuage, et d'éprouver le temps peu à peu
qui le fend, qui le crée par l'interstice : lentement, un rai bleu.

J'attends le moment où sans avoir plus de fondements
le cœur et le monde s'éclairent ;
j'attends une lumière qui ne soit pas une éternité lointaine,
mais un passage qui coïncide avec celui du temps.

p.22
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Le silence n’est pas creux.
  
  
  
  
L’amie sans doute ne pense pas à moi,
peut-être n’y pense plus,
l’enfant, qui n’est plus un enfant, et vit
au rythme frémissant de ses désirs
rejoint rarement
le temps un peu dénudé où je me tiens.

L’instant pourtant respire,
mon cœur se nourrit
des pensées que je destine,
il a l’ampleur et l’étoffe un peu rebondie
des petits corps colorés d’oiseaux
– piverts, geais et mésanges – qui,
le temps d’une halte, émaillent les jardins.

Le silence n’est pas creux.
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