Jean-Luc Godard est mort ce mardi 13 septembre à 91 ans. Cinéaste référence pour toute une génération de réalisateurs, il n'avait cessé depuis 60 ans de redéfinir son art, à travers ses films ou ses "Histoires du cinéma", transgressant les codes existants, du son à l'image.
Avec à son actif plus de cent films et près de soixante ans de carrière, le maître de
la Nouvelle vague laisse derrière lui une empreinte ineffaçable. Nos invités pour en parler sont
Nicolas Saada (réalisateur, scénariste et ancien journaliste des
Cahiers du Cinéma), le réalisateur
Romain Goupil, qui fut assistant réalisateur de
Jean-Luc Godard , ainsi que
Serge Toubiana, président d'Unifrance.
#jeanlucgodard #nouvellevague #cinema
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Welles est un type dont on trouve tout extraordinaire, quand on ne fait pas de film. Quand on commence à faire des films, on trouve ça moins extraordinaire... Mais au fur et à mesure qu'on avance, on voit que c'est extraordinaire quand même...
Chez Hawks, il y a un secret, c'est un secret intime. Hawks a un sens du geste et de l'espace qu'on ne peut acquérir si on ne l'a pas. Tout coule de source chez lui. On ne peut pas faire de complexe avec lui : simplement il faut faire autre chose...
Entretien avec Claude Chabrol /// 1962
La lecture des critiques des "Cahiers du cinéma" faisait changer le lecteur de place : il n'était plus seulement un spectateur extérieur au cinéma. Il pouvait rentrer à l'intérieur du secret de la fabrication des films, et prenait place dans ce rapport entre la fabrication et le sens que l'on pouvait construire en tant que spectateur.
A partir de ce moment-là, on était à deux doigts de faire des films...
"Les Quatres Cents Coups" était donc un film totalement naïf fait dans l'ignorance totale de certaines lois du cinéma ; en même temps, il était inconsciemment rusé, beaucoup plus que ce que j'ai fait ensuite.
François Truffaut
" La Marseillaise" est un film directement politique, mais pas tellement différent d'un film comme "Toni", qui, lui, est indirectement politique, et même "Boudu", qui semble ne pas l'être du tout. Or, "Boudu", c'est un film complètement politique : c'est un grand film de gauche.
Presque tous les films de Renoir sont plus ou moins directement politiques.
Jacques Rivette
Après "Jules et Jim", François m'a dit : "Je ne prends plus d'acteurs d'un mètre quatre-vingt-dix, je ne sais pas comment ils bougent, j'ai besoin d'avoir des acteurs de ma taille, de mon format." [...]
Quand François a demandé à Jean-Louis Trintignant s'il accepterait de jouer dans "Vivement Dimanche !" Jean-Louis a dit : "Ça ne me surprend pas de tourner avec vous parce qu'il y a des films de vous où j'ai l'impression que c'est moi qui aurais dû tourner - Ah bon, lesquels ? - Tous les films où vous jouez vous-même." François est resté une seconde la bouche ouverte puis il a ri.
Une jeunesse par Robert Lachenay
On s'est connu parce qu'on habitait le même quartier, lui habitait rue Navarin, dans le quartier de Paul Léautaud, vers Notre-Dame de Lorette, et moi rue de Douai. On s'est donc retrouvé à la même école, au 5 de la rue Milton. Moi, j'avais été rétrogradé de classe parce que j'étais toujours le dernier, ce qui fait que bien qu'ayant un an et demi de plus que lui, je me suis retrouvé dans sa classe. L'instituteur - il a servi de modèle à celui des 400 coups, - m'a dit le jour où je suis arrivé en classe : "allez vous assoir à côté de Truffaut, tous les deux, vous ferez la paire". C'est comme ça qu'on a fait connaissance : moi j'étais le dernier, et lui l'avant dernier, ou vice-versa. C'était en 1943, il avait 11 ans et moi 12 et demi.
L'importance du son, c'est lui aussi qui me l'a appris. Sur "Le Dernier Métro", il y a certaines scènes qu'il ne regardait pas, il les écoutait au casque. Parce que l'image peut tromper, à cause de l'émotion qui se dégage dans les regards, par exemple. Alors que le son ne trompe jamais.
(Catherine Deneuve).
Pour "Rencontres du troisième type", j'avais besoin d'un homme qui aurait l'âme d'un enfant. Quelqu'un de bienveillant, de chaleureux, qui pourrait totalement admettre l'extraordinaire, l'irrationnel. Et c'est ainsi que je vois Truffaut, que je vois ses films. Il est tous les personnages d'enfants de ses films. J'ai vu "L'Enfant sauvage" et "La nuit américaine" et je me suis dit : "Cet homme-enfant est le personnage que j'ai écrit", Claude Lacombe dans "Rencontres du troisième type".
(Steven Spielberg).