Le cyclisme s'est transformé en un sport de défense, oubliant sa raison d'être formelle : l'attaque. Bien sûr qu'il faut savoir défendre une position, par exemple sur un grand Tour. Mais comment faire pour gagner sinon attaquer ? C'est l'essence du cyclisme. Son esprit. Son âme. Aujourd'hui, on espère toujours gagner en faisant craquer l'autre : mentalité petit bras...
Il ne faut jamais confondre s'amuser et déconner.
S'amuser, c'est éviter de se prendre au sérieux.
Déconner, c'est mettre en péril ce qui est sérieux...
Au tour de Suisse, chacun comprendra que je n'étais pas dans mon état normal. Moral en berne.
Il faut d'ailleurs comprendre qu'à mon époque, du moins dans les années quatre-vingt, certains pouvaient «tricher» sans avoir le sentiment de tricher, puisque tout le monde agissait grosso modo de la même manière, prenait les mêmes produits. Et puis, soyons définitivement conscients d'une chose. Jamais alors un produit, quel qu'il soit, n'avait transformé un bourrin en pur-sang. Jamais ! De Coppi à Hinnault, en passant par Anquetil ou Merckx, jamais la science n'avait survitaminé des sous-champions capables de rivaliser avec eux. Les êtres d'exception, comme leurs exploits extraordinaires, étaient en quelque sorte vérifiés.
Ah, mais je vous reconnais : vous êtes celui qui a perdu le Tour de 8 secondes!
- Non, monsieur, je suis celui qui en a gagné deux.