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3.4/5 (sur 308 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , le 31/01/1975
Biographie :

Céline Curiol est une écrivaine et journaliste française.

En 1997, elle s'installe à New York où elle travaille comme correspondante pour la radio et la presse.

En 2005, elle publie son premier roman, "Voix sans issue" qui sera traduit dans une dizaine de langues. Il sera suivi, en 2007, de la publication de "Permission" et de "Route rouge".

De sa résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto, elle a tiré un roman, "L'Ardeur des pierres", paru à la rentrée 2012.

"Un quinze août à Paris : Histoire d'une dépression" explore, à travers le récit d'une expérience personnelle, les mécanismes d'invasion de la dépression.

Les lois de l'ascension en 2021

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Revivez notre journée de présentation de la rentrée littéraire à La Scala et découvrez les essais qui paraissent cet automne ! --- 0:16 Introduction 0:50 **Le Journal d'Olga et Sasha** d'Olga et Sasha Kurovska et Élisa Mignot 16:44 **Derrière la clôture verte** de Richard Glazar 21:35 **La Chine ou le réveil du guerrier économique** d'Ali Laïdi 28:13 **Earth for all/Terre pour tous. Nouveau rapport au Club de Rome** 32:20 **La Fabrique des animaux** avec Yann Arthus-Bertrand / L'Art faber 33:54 **Les 7 Cabanes** de Lionel Astruc 35:58 **Paysans et citoyens. Enquête sur les nouveaux liens à la terre** de Véronique Duval 39:20 **Invasives, ou l'Épreuve d'une réserve naturelle** de Céline Curiol 45:00 **Le vivant et la révolution. Réinventer la conservation de la nature par-delà le capitalisme** de Bram Büscher et Robert Fletcher 47:52 Cahier militant **Refaire le monde avec Jane Goodall** 49:50 **Naviguer sur les sentiers du vent** d'Olivier le Carrer 57:25 **Énergie ! Comment sortir du labyrinthe de la fatigue** du Dr Anne Fleck --- #rentréelittéraire #essais

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Citations et extraits (153) Voir plus Ajouter une citation
Regarde-toi ma vieille, est-ce que tu te plais, dis-moi ? Oui, il y avait une injustice à vieillir femme, car la féminité, ou plutôt ce que l’époque moderne désignait ainsi, résistait mal à la dégradation des apparences, au contraire de la virilité dont les marques du temps ne brouillaient pas tant l’expression.
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La jeunesse n'est jamais l'âge du doute mais de l'excès de certitudes.
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Celui qu'enchante le hasard doit croire en sa souveraineté.
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Un jour, quelqu'un me dit, avec toute l'ingénuité des biens portants : "Il n'y a que toi pour t'en sortir." Sur le coup, j'eus le tort de le croire. Ce n'était qu'en partie vrai.
Il advient un temps où éviter la dépression n'est plus humainement possible : quelles que soient ses ressources et sa résistance, l'individu visé est condamné à subir l'épreuve au risque d'y succomber.
Tout rétablissement implique alors que la personne renforce seule ses capacités à distinguer ses propres signaux d'alerte, à prendre la mesure de ses "états d'âme" sans faire abstraction de leur pouvoir, sous prétexte d'écarter, par le déni, la menace.
Peut-être nécessite-til aussi d'accepter l'inexorable solitude de chacun face à ses cataclysmes intérieurs. Mais je le répète aujourd'hui ; de la dépression, personne ne se sort seul.
Si la figure du héros solitaire ne manque pas d'attrait, il vient un moment où celui qui l'incarne perd jusqu'à la capacité mentale d'inventer le mythe qui le sauverait.
Tôt ou tard, le héros, blessé, abattu, au bord de l'abîme, se doit d'être aidé même si sa mise négligée, sa tristesse et sa décadence inspirent avant tout le mépris.
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ORNA

C’est l’odeur de nourriture qui la force à se retourner, celle de petits fours chauds posés sur une table à nappe blanche, à quelques pas, au moment où un garçon s’approche d’elle avec un plateau chargé de coupes de champagne. Elle refuse d’un geste vif, envahie par la certitude brutale qu’entre ce que ses yeux viennent d’absorber et ce liquide ç bulles, symbole de la bonne fortune, il n’existe pas de compatibilité. Et plus elle éprouve l’indécence de cette juxtaposition, plus le contraste malsain entre ces invités volubiles, réunis au nom d’une cause honorable, buvant et mangeant, et ces images du dénuement, du saccage arbitraire de la guerre, lui explose aux yeux. Ces gens, comme elles, sont bourrés de bonnes intentions comme on le serait de cachetons, et ne perçoivent plus leur arrogant privilège, celui de pouvoir prendre pour distraction la souffrance d’autrui. La scène résume ce qui, depuis des mois, ronge sa joie, accentue son mal-être, la sensation d’un écart grandissant entre la description médiatique des choses et les mêmes choses même, l’idée seule de ces choses, plus légère et volatile, en venant à gouverner le point de vue de chacun. C’était ce même écart vertigineux qui avait causé son insensibilité aux images du massacre de la Ghouta.

Douleurs et sévices montés en séries tournaient à la propagation d’une représentation macabre.
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Depuis longtemps, les mots avaient été mon arme et mon armure. Mais alors et pour la première fois de ma vie, mes anciens alliés, ces milliers de mots que j'avais éperdument assemblés, devinrent ma prison : la rigidité de mes déductions dressait des paravents tout autour de moi. "Le déprimé sait que ses humeurs le déterminent de fond en comble, mais il ne les laisse pas passer dans son discours." Ne les laisse pas se diluer dans ce discours. Mes incessants récits d'épisodes depuis trop longtemps révolus m'amarraient à l'émotion ressentie : ils me permettaient d'entretenir la croyance en une forme de survivance d'un passé que personne ne voulait plus partager avec moi. Mes phrases m'entraînaient avec elles et elles n'entraînaient que moi. Tout allait dans le même sens et je m'épuisais.
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SELENE
Au lieu de songer à ce qu’elle devrait être en train de faire, elle pourrait profiter de sa paralysie temporaire pour se remémorer des souvenirs heureux entre Porter et elle afin d’être dans des dispositions plus favorables lorsqu’elle le rejoindra. Que soient ressuscités ces temps où chacun s’émerveillait de l’existence de l’autre, de sa disponibilité, de ses sinuosités de corps et de caractère qui semblaient coïncider avec les siennes, de la folle possibilité d’en orchestrer les coïncidences, du moins certaines expressions, des mots éclatants ! Ce qui lui revient en mémoire néanmoins se disloque : des bribes ou des flashs qui palpitent sans vraiment s’enchaîner aussi évanescents que l’émotion. Un rendez-vous surprise à la gare de Bercy – mais où allaient-ils ; une marche main dans la main sur la rive – mais de quel cours d’eau ; un petit-déjeuner faramineux sur une terrasse ensoleillée – mais de quelle lointaine ville ; une soirée d’anniversaire dans un relais et château – mais de qui ; une bataille de boue sur les berges d’une île – mais en quelle année ; une intense session de baise sur canapé, jets d’habites et emportements labiaux comme plus jamais il n’en éclate entre eux.
Quelques tirades en vrac : des poignantes et des discordante, des mensongères et des sans pitié, des ingrates, des ferventes, des éternelles. Surtout c’est son regard, celui d’alors, celui qui lui inondait l’âme par effraction, c’est ce regard dont elle conserve la trace intacte, l’empreinte à vif, comme s’il ne fallait jamais l’oublier pour qu’il eût existé.
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Mettre une claque à ma douleur, la renverser par surprise.
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Sur mon réfrigérateur était aimantée une carte bristol où j'avais inscrit une phrase tirée du livre de Roland Jouvent. "Les sujets auraient intégré une fausse croyance selon laquelle ils seraient impuissants à influer sur leur bien-être." Cette phrase me semblait et me semble encore être la clé de voûte de l'édifice dépressif.
L'hypothèse postulée par Jouvent découle de la théorie de learned helpssness-traduit en français soit par "désespoir appris" (Jouvent) ou "désarroi appris" (Kristeva), S'inspirant d'un concept du même nom défini par Aaron Beck dans son élaboration des premières thérapies cognitives comportementales, pour permettre d'expliquer la manière dont certaines prédispositions cognitives conduisent à l'apparition, puis à la persistance, de la dépression.
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De contenance, il fut très peu question pour moi au cours de la période critique de la dépression, je l'ai dit. Il y avait sans doute une sorte de jouissance masochiste à se laisser aller jusqu'au bout, à se laisser envahir par un désespoir suprême. Cependant, la dégradation de mes capacités à me contenir, loin de m'apporter un relâchement, voire un soulagement, contribuait à l'accentuation des mêmes sentiments négatifs, dont l'expression alimentait la perpétuation. Confrontée aux aléas de la réalité, ma sensibilité particulière engendrait des perturbations physiques et mentales qui avaient pour effet de la maintenir en alerte. Cette inclinaison nerveuse semblait accentuer la récurrence de souvenirs attachés au même état d'anxiété. Ce corps, qui n'excluait pas mon cerveau et où je peinais néanmoins à demeurer, m'entraînait dans un éprouvant manège. Il donnait prise à une pensé à peine pensée, l'amplifiait, la relayait. Cela n'était pas juste un "état d'esprit" : même s'il n'existait pas d'examen médical pour le détecter (ou, du moins, ne m'en avait-on pas prescrit), cela avait toute la prégnance d'un dysfonctionnement physique.
Pour défendre sa théorie de la nature corporelle des émotions et de leur apparition en amont de leur représentation mentale; James cite d'ailleurs certains cas "pathologiques" où la "machinerie nerveuse est si encline à une certaine direction émotionnelle" que la majorité des stimuli n'induisent plus que celle-ci. On imagine un automate qui, à toute sollicitation, répondrait par le même mouvement.
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