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Critiques de A. D. G. (64)
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La nuit myope

Domi, cadre sup dans une entreprise d'emballage passe une nuit arrosée dans une boite de nuit parisienne au milieu d'une flopée de giscardiens déchaînés. Un coup dans le nez, il emballe la belle Armelle qui lui file son adresse. Rentrant en zig-zagant chez mémère, il prend son clebs Laskar, enfile sa paire de pattes au gaz mais casse ses binocles ...guidé par son chien de myope , l'aventurier miro traverse Paris la nuit au pif (de long en large) pour retrouver la belle Armelle ....

ADG en plein délire, sa prose force un peu la dose, coule à flot comme le ouiski au grée des mots qui lui viennent à l'esprit qu'il a plutôt fumeux. Faut le suivre dans paname la nuit, dans le brouillard avec ses digressions, ses monologues dadaïstes, au milieu de la faune pittoresque. Le cadre beurré en tient une bonne mais tient à voir son Armelle presque aussi noire que lui...

La nuit myope, un gros flou rire !
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Notre frère qui êtes odieux...

Alors qu’il se prélasse dans les bras d’une prostituée, Simon glisse la main sous son oreiller pour s’assurer de la présence de son Smith & Wesson. Il a tout intérêt à se montrer prudent. Après avoir participé au braquage d’une Poste centrale, il a commis l’indélicatesse de se sauver avec la part de trois complices. Ces derniers souhaitent bien évidemment le retrouver pour récupérer le magot et avoir une explication. Et c’est l’un d’entre eux qui justement défonce la porte de la chambre d’hôtel et lâche une rafale avec son pistolet-mitrailleur. Simon parvient à abattre Enrico-la-limace et à prendre la fuite. Pour se débarrasser des derniers complices et ne pas revivre ce type de mésaventure, il appelle ses deux frères à la rescousse : Xavier et Dome. Le titre « Notre frère qui êtes odieux » vous laisse deviner que cet appel à la solidarité familiale n’est pas vraiment une bonne initiative… Cela augure du rififi entre arcans et entre frangins. Le roman est écrit dans une langue argotique largement influencée par Albert Simonin. Mais ici, on quitte rapidement Paris pour gagner une province peuplée de ce que l’auteur s’amuse à nommer des « fonds de terroir ». A. D. G. n’a aucune fascination pour les truands qu’il dépeint comme des simples d’esprit dénués de tout scrupule. Il glisse des clins d’œil à Manchette dont il moque l’intellectualisme pompeux et à Siniac en mêlant Luj inferman' et la Cloducque à son final apocalyptique. De l’action, de l’argot, des scènes baroques… Ce roman truculent vous fait découvrir une province insolite.
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Pour venger pépère

Au mauvais endroit, au mauvais moment. Enfin, l'endroit n'est pas vraiment mauvais puisqu'il s'agit d'un bistrot. Mais le moment est franchement dégueulasse. Alors qu'il se roule une cigarette accoudé au zinc, Pépère, un retraité de soixante-dix ans, tombe nez à nez avec trois braqueurs en cavale. Pépère a du caractère, il jette son briquet au visage du bandit qui lui réclame ses clefs de voiture. Ca lui vaut une belle rafale de mitraillette sur tout le corps. Voilà Pépère rectifié, la clope au bec, sans avoir pu vider son verre de blanc. Son petit-fils, Pascal Delcroix, avocat au Barreau de Tours, jure de le venger. Delcroix aimait beaucoup son pépé qui avait trois hobbies : la pêche, le jardinage et Georges Marchais (tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des grands-parents communistes). L'identité des trois hommes est connue. Leur chef, Christian Jouax, est un ancien militant gauchiste qui a pris la tête d'une communauté hippie. L'homme et ses complices sont introuvables et ont des relations haut placées mais Delcroix est déterminé et ne reculera pas. La chasse à l'homme en terre tourangelle peut débuter. Que les notabilités putrides se méfient, ça va défourailler !



Amateur/trice d'argot et de calembours, ce roman est fait pour toi : « je suis velu, j'ai vu, j'ai vaincu », les culturistes et leurs « haltères égaux » ou, pour rester dans la métaphore sportive : « on est pneu de chose ». Vous y apprendrez que les ouesternes sont des films de coboilles et qu'il est blême mon achélème. A.D.G. place de petits hommages à ses maîtres : Aymé, J. Perret, Céline et glisse des références littéraires de haute tenue. Autre hommage, appuyé cette fois-ci, à la Touraine, cadre de ce polar mi urbain, mi champêtre. J'ai adoré les personnages de feu Pépère et de SergueÏ Djerbitskine aka Machin, journaliste flegmatique et ivrogne forcené. J'ai aimé la gouaille du roman, ses gauloiseries, sa touche provinciale et ses personnages hauts en couleur mais pour paraphraser un auteur de la même époque (une espèce de demi manche), des passages m'ont empêché « de tirer du roman un plaisir entier ». Certaines phrases relèvent du pamphlet et sont de trop dans le roman ; dans un polar, l'allusion est toujours plus pertinente que la diatribe. Mais je refuse de terminer cette critique par une remarque ripolinée de bienpensance. J'ajoute donc que la dernière scène le long du Cher est diablement bien foutue. Comme quoi, un auteur sulfureux peut se montrer subtil et touchant.

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Kangouroad Movie

Paddy O'Flaherty et Pickwick-Pickwick Kadigbaku sont gardiens de la barrière anti-dingos, en Australie, dans le Queensland, l'Outback, le grand Never-Never Land. Le premier est australien, le second aborigène. Ils découvrent, au cours de l'une de leurs inspections, un quintuple meurtre dont ils sont accusés par la police de Cloncurry, ville la plus proche. En route pour cette dernière, ils s'aperçoivent qu'une suissesse, soi-disant étudiante en entomologie, s'est glissée dans leur 4X4 afin d'échapper au quintuple assassinat.

Emprisonnés, puis relâchés, Pickwick disparait. Paddy part, alors, à sa recherche, accompagné de la jeune suissesse. De poursuite en poursuite, de bagarres en bagarres, de rebondissements en rebondissements, de découvertes en découvertes, sans savoir qui est qui, les deux gardiens et leur égérie feront face à de nombreux dangers les entraînant dans le bush, ses pièges et ses personnages atypiques et rugueux.

C'est à un merveilleux voyage que nous entraîne A.D.G., une ode à l'Australie, ou pour le moins au bush et au Queensland. L'intrigue policière, bien ficelée est agréable dans ses aventures, parfois héroïques, parfois hilarantes, souvent amusantes et quelquefois violentes. Mais quels paysages, quelle faune et quelle flore ! C'est un réel travail d'érudition descriptif auquel s'est attelé A.D.G., ainsi qu'à une recherche historique des moeurs et coutumes des aborigènes, qui retrouvent peu à peu leur terre et leur façon de vivre. Avec Pickwick on découvre la spiritualité aborigène. Il n'est pas question qu'il reste dans une pièce sans fenêtre avec tout ces fantômes ne pouvant s'échapper, on ne regarde pas un mort, on ne prononce pas le nom d'un mort et on retire son visage d'une photo.

Un enfant aborigène est né là où sa mère, enceinte, a reçu son premier coup de pied dans le ventre. Il y a le nom de peau, le seul important, celui d'appellation ne comptant pas, n'est que façade.

Et puis il y a le bush, la poussière rouge et latéritique, les cattle ou sheep-station, ferme ou ranch aussi vastes qu'un département français ; le grand Never-Never Land est aussi grand que la Suisse. Les oiseaux, les marsupiaux, les serpents, la végétation, les arbres, une vie autre où les distances n'ont pas cours, le temps et la réflexion, la nature, le soleil se levant dans le Pacifique et se couchant dans l'océan Indien, la chaleur, les couleurs : le rouge de la terre et du soleil au zénith, l'orange du coucher et des cacatoès et bien d'autre encore.

Je sais que A.D.G n'a pas, forcément, bonne presse, que son style peut irriter ou déplaire. Cependant, ici, si ce n'est pas du Flaubert, c'est largement au dessus de la moyenne des polars de base, ne serait-ce que de par le langage descriptif utilisé dans sa narration.

L'Australie, quel rêve...
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Le grand môme

"C’est parce que le moteur de sa vieille Ami 6 avait craqué dans le milieu de la côte qu’il est entré dans notre vie, avec cet air naturel du migrant qui ne s’embarrasse pas du superflu." L'incipit du "Grand môme" fait écho à celui du "Grand Meaulnes", deux romans qui ont pour auteur un Alain Fournier (c'est également le nom de baptême d'A.D.G., comme précisé par Kirihara). L'inconnu se prénomme Augustin, comme le légendaire Meaulnes. C'est un être mystérieux dont on ignore tout : on ne sait pas qui il est, d'où il vient ni ce qu'il cherche. Il n'a pour seul bagage qu'un nourrisson âgé de quelques mois. La panne l'a contraint à trouver refuge dans un bordel qui porte le doux nom de "l'écu". Il y rencontre un ami des tenanciers surnommé Machin, son patronyme Djerbitskine étant imprononçable pour les langues locales. Machin travaille au quotidien "La République du Val-de-Loire" comme journaliste sportif. Il héberge Augustin et sa fille dans sa résidence secondaire située en bord de Loire. Après le mystère, la barbarie : Machin est victime coup sur coup de deux agressions. Des hommes masqués font irruption à "l'écu" et dans un bar où il a ses habitudes et contraignent les clients à se déshabiller. Les récalcitrants sont frappés à coups de barres de fer. Le lendemain, notre journaliste est renversé dans les rues de Blois par une jeune femme paniquée. Il découvre qu'elle est mêlée à la mort du fils d'un notable de la ville. Décidément, le chef-lieu du Loir-et-Cher semble pris dans un déchainement de violence et notre brave Machin devra se montrer vaillant pour faire face à cette série d'événements tragiques.



J'ai adoré ce roman d'A.D.G. pour les mêmes raisons que deux autres de ses œuvres découvertes récemment : "Pour venger Pépère" et "L'otage est sans pitié". L'histoire se déroule avec légèreté portée par une langue truculente et soignée : jeux de mots, argot et les sigles et les anglicismes sont retranscrits dans la langue de Molière (achélème, disagne et ouesterne). De nombreux traits d'humour ont su m'arracher un sourire, ce qui a dû me faire paraître suspect aux yeux des usagers de ma rame de RER. L'auteur exprime une vraie tendresse pour ses personnages et un attachement pour sa région, le Val de Loire. Le chien nommé Jiskar est là pour nous le rappeler, le roman a été publié il y a quarante ans, et bénéficie d'une patine vintage fort appréciable puisqu'on y parle d'Yves Mourousi, de Danièle Gilbert (si, si) et on roule en Ami 6 ou en R5. Et si A.D.G. était un journaliste aux positions sulfureuses, il se contente dans ses romans d'adresser des clins d'œil politiques d'une grande discrétion. Cela passe par les poissons rouges qui sont baptisés du nom d'intellectuels d'extrême droite ou de l'évocation de la commémoration royaliste du 21 janvier, date de l'exécution de Louis XVI. Mais on retient surtout l'hommage discret à Albert Fournier et les renvois tout en finesse à son œuvre. Et le lecteur se surprend à rêver de faire un tour du côté de chez Machin, de descendre une fillette de Montlouis accompagnée d'une tartine de rillettes et de chatouiller les pensionnaires de "l'écu". Un roman drôle, bien écrit et qualité plus rare encore, attachant, que je vous recommande chaudement.

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On n'est pas des chiens

« Quand la porte s'ouvrit avec un bruit de dents crissantes, j'étais plongé dans la réécriture d'un articulet abstrus contant comment Mme Fouillard (ménagère, 49 ans) s'était brisé le col du fémur ». Sergueï Djerbitskine (alias Machin), journaliste à la République du Val de Loire, est interrompu dans son labeur fastidieux. Une frêle jeune femme aux grands yeux pâles et à la toison blonde frisée fait une entrée timide dans son bureau. Jeanne est dévouée à la cause animale et elle requiert l'aide du pisse-copie pour dénoncer des vols de chien. Elle soupçonne les Aubertat, une famille gitane défavorablement connue des services de police, d'être à l'origine de ce trafic. Machin et son ami l'avocat Pascal Delcroix sont en premier lieu plus intéressés par la jolie frimousse de Jeanne que par son histoire. Mais ils comprennent que l'affaire est sérieuse lorsque la voisine de celle-ci est retrouvée égorgée dans son jardin. Ils décident de l'aider conscients dès le départ que cela leur promet toute une série d'embrouilles. Alors les plus sagaces d'entre vous se demanderont si une histoire de disparition de caniches dans la bonne ville de Tours peut avoir un quelconque intérêt. Eh bien oui, quand tout cela vous est raconté avec une langue fleurie de bons mots et un bagou endiablé. Le texte est porté par deux personnages pittoresques, récurrents dans l'oeuvre d'A.D.G., d'une part, maître Pascal Delcroix, avocat tourangeau, séducteur et réac, d'autre part, Serguei Djerbitskine, le narrateur, un journaliste rondouillard porté sur la bouteille. Les personnages secondaires sont tout aussi folkloriques et l'on s'amuse au récit de ces péripéties tout en dégustant les jeux de mots et le patois tourangeau. Un roman qui a l'effervescence d'un verre de Montlouis-sur-Loire.
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L'Otage est sans pitié

Jean-Charles Botmarine, dit Charbo, est un petit employé de banque qui cherche à monter un gros coup pour échapper à sa condition. Il rêve de quitter son logement HLM situé à Tours, un F3 qu'il partage sa maman, pour un pays exotique. Un départ qu'il compte effectuer aux bras de sa collègue, la jolie Simone, qui à ce jour, ne prête pas beaucoup attention à lui. Mais pour ça, il lui faut un plan parfait. Son imagination se nourrit de la lecture des faits divers et de romans policiers, notamment ceux de Richard Stark. Pour se procurer des armes et trouver un contact pour blanchir son butin, il commence à fréquenter la pègre locale. Charbo montre de plus en plus en d'assurance et se révèle d'une ingéniosité qui en surprendra plus d'un.



C'est mon deuxième roman d'A.D.G. et c'est une nouvelle fois une bonne surprise. Je me suis vraiment amusé à lecture de ce livre. Je lui ai trouvé de nombreuses qualités : un humour aigre-doux, des traits d'esprit qui vous arrachent des sourires, une histoire bien ficelée, un brin de suspense, quelques mots d'argot, un héros sympathique… En bref, un roman divertissant et bien foutu aujourd'hui tombé dans un oubli injustifié. Heureusement que les bouquinistes existent... A suivre !

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Juste un rigolo

Tout d'abord, il y a l'objet, un vieux poche aux pages jaunies, qui traînait au fond d'un carton. Un titre issu de la collection Carré Noir qui est composée de rééditions de la Série Noire, en moins classe, agrémentée d'une illustration moche en couverture et surtout d'une 4ème de couverture ornée d'une publicité pour clopes (en l'occurrence pour les cigarettes Bastos, ça ne s'invente pas !). Voilà quelque chose qu'on n'est pas près de revoir et qui confère à l'objet un charme suranné qui va bien avec son contenu.



Pour balayer toute velléité de polémique, je commencerais par préciser que oui, je sais que les opinions du sieur A.D.G étaient plus que contestables (doux euphémisme pour parler d'idées parfois nauséabondes) mais je n'ai pas pour habitude de boycotter les auteurs dont je ne partage pas les idées, d'autant plus lorsque leurs œuvres ne sont pas des pamphlets prosélytes. Je regrette un peu de me sentir obligée de me justifier mais je n'ai pas envie de subir la vindicte populaire.



A.D.G a été biberonné au roman noir américain et cette influence transpire à chaque page. Il cite d'ailleurs volontiers Chandler et d'autres grands noms du genre. Mais, plus qu'à du Hammett ou du Chandler, ce roman m'a fait penser à un Mickey Spillane à la française. Comme Mike Hammer, Joseph Pinton, le héros de "juste un rigolo", est un privé macho, réac, qui tombe les jolies femmes et n'hésite pas à jouer des poings et de la gâchette. Comme Hammer, il est assisté d'une charmante secrétaire au caractère bien trempé mais qui en pince pour lui. Comme chez Spillane, les femmes sont encore plus létales que les balles qui pleuvent des flingues des gros bras qui peuplent le roman.

Mais A.D.G n'est pas un vulgaire imitateur. Il donne à son récit une touche française, voire franchouillarde, très sympathique. Et ce grâce à une langue qui n'est pas sans rappeler Audiard. A.D.G use des jeux de mots et de l'argot avec brio et avec beaucoup d'humour. On sourit très souvent lors de la lecture. Il est indéniable que cet auteur a du style.



L'intrigue en elle-même, sans être mauvaise, n'a rien d'extraordinaire, très simple et guère originale mais l'écriture est tellement réjouissante qu'on passe un moment délicieux. A savourer en sirotant, non pas un verre de whisky, mais un petit ballon de rouge.



Challenge Petits plaisirs 26

Challenge Variété 25 (catégorie "Un livre qui est tout en bas de votre PAL")
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Pour venger pépère

Paul delcroix avocat au barreau de tour,

aime beaucoup son pépè de 70 ans.

qui passe sa retraite à pêche 🎣 le goujon et bêché son jardin.

mais voila que trois braquers veulent lui prendre les clefs de sa voiture 🚗 alors,

qu'il boit son verre de blanc ou troquer.

mais comme il est pas d,accord, il font le buter. les braqueurs sont connus, mais la police et pas chaude pour les arrêtaient.

alors Paul delcroix va se transformé en justicier. une histoire plutôt violente mais plaisante.😆
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Les Trois badours

Voici l'histoire de trois looser magnifique. Micro, Bus et Lumignon

Ils sont Les trois Badours , des clown qui parcourent la campagne afin de gagner péniblement leur vie entre les kermesses et les fêtes du coin, les goûters des hospices et même parfois le congrès de sous-officiers.

Aussi un jour pour sortir de la misère ils décident de monter un braquage. Mais forcément rien ne va se passer comme prévu.

Et on va suivre cette histoire foutraque et le parcours tortueux de nos trois énergumènes avec bonheur. Il faut dire que ces trois là débarque sans crier gare au beau milieu du milieu marseillais ...

ça va être une belle pagaille... Et 'est plutôt jubilatoire à lire


Lien : https://collectifpolar.blog
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Pour venger pépère

« Pour venger pépère », c'est le titre plus que le nom de l'auteur qui m'a donné envie de livre cet ouvrage.



D'ailleurs, je ne connaissais pas l'auteur qui se nomme, en réalité, Alain Dreux Gallou, né Alain Fournier.



Alain Fournier, un nom difficile à porter pour qui n'a pas écrit « Le Grand Meaulnes ».



Et A.D.G. n'a pas écrit « Le Grand Meaulnes », mais « Le Grand Môme », un pied de nez à un nom qu'il a eu du mal à porter au point de lui préférer des initiales.



A.D.G. est un auteur que je ne m'attendais pas à lire et encore moins à aimer (pour les mêmes raisons qui me retiennent de lire les « S.A.S. » de Gérard de Villiers). Car, si j'ai l'habitude de lire des romans « de gare » d'auteurs ancrés plutôt à gauche (Frédéric Dard, J.B. Pouy, J.P. Manchette, Didier Daeninckx...) j'ai toujours une réticence, stupide, je vous l'accorde, à m'intéresser aux mêmes genres d'ouvrages écrits par des auteurs très ancrés à droite (notamment parce que ce genre de roman est l'occasion de faire passer beaucoup d'idées politiques et d'opinions sur la société).



Mais, parce que MON « pépère » était un personnage particulier dans ma vie, au point d'en devenir un également dans mes histoires, parce que, mon grand-père, c'était, pour moi, pépère, le titre m'a forcé à me plonger dans les mots d'A.D.G.



Et alors ? Qu'en dire ? Que je remercie MON « pépère » de m'avoir fait m'intéresser à celui d'A.D.G. tant j'ai adoré le style, la plume, l'histoire et les personnages.

Tout d'abord, si le scénario du roman ne brille pas par son originalité, un homme cherchant à venger la mort d'un proche, ici son grand-père, il n'en est pas moins très touchant à travers tous les passages ou le personnage principal égrène ce qu'aurait dû faire son « pépère » aux moments où lui cherche ses meurtriers.



Mais, ce qui fait avant tout le charme du roman, c'est indéniablement la plume de l'auteur, un savant mélange de néologisme (par création, détournement ou francisation de mots anglais), d'argot, de jeux de mots et d'assonance.



Qui travaille ses mots et joue avec ne peut que m'intéresser. Mais de m'intéresser à me plaire, il y a un fossé qui s'appelle le Talent et de talent, A.D.G. n'en manquait pas. N'en manquait, car il est depuis mort en 2004 à 56 ans d'un cancer.



Mais le travail des mots ne fait pas tout à une histoire, il faut aussi des personnages forts et attachants. Et c'est le cas avec le personnage principal de ce roman, Pascal Delcroix, avocat, et son personnage subalterne, le journaliste Serguie Djerbitskine, alias Machin, car son nom est trop difficile à prononcer. Ces deux personnages reviendront dans d'autres romans, échangeant le premier et second rôle.

Alors que Delcroix se prépare à aller à la pêche avec son grand-père, ce dernier est abattu par des braqueurs de banque en fuite. Delcroix ne peut laisser ce crime impuni et se promet de « venger pépère ». S'en suit alors une quête du trio d'assassin ou, plutôt, de l'assassin et de ses deux hommes de main, quête qui le mènera à bousculer des gens de la Haute et à faire tomber des hommes protégés.



C'est donc à la chasse à Jouax, le tueur, un gauchiste (les auteurs précités en auraient fait un nazillon), que le lecteur assiste. Mais loin d'une chasse sans répit, celle-ci s'opère entre verres de vin, charcuterie et petites pépées, car, les personnages d'A.D.G. sont avant tout des hédonistes et, même la haine et le désir de vengeance n'empêche pas de se torcher la gueule, de se remplir la panse et se vider les douilles puisque l'usage d'armes à feu est fortement préconisé.



Si l'on excepte le méchant « Gaucho » et l'homosexuel qui est forcément pédophile, les opinions de l'auteur ne parasitent heureusement pas le roman (pas plus, me direz-vous que les méchants nazillons et les truands en col blanc des ouvrages des auteurs que je lis habituellement).



Le penchant pour le travail des mots et l'humour sont un point commun entre, par exemple, F. Dard, J.B. Pouy et A.D.G. mais, là où l'érudition de Pouy et ses références culturelles peuvent être un frein pour certains lecteurs, A.D.G. tout comme F. Dard, n'œuvrent que pour les mots et par les mots. Bien évidemment, le frein, dans les deux cas, est, pour le lecteur obtu, de se braquer contre des mots inconnus ou méconnus, construits pour l'occasion ou ressortis des placards sans les avoir époussetés.



Mais, c'est justement ce qui me plait au plus haut point, tant dans mes lectures que dans mon écriture, d'utiliser des mots que l'on a oubliés dans un coin de notre langue, de notre cerveau, de notre poubelle. Pour moi, tous les mots méritent de prendre l'air de temps en temps, et c'est apparemment l'opinion, également, d'A.D.G. même si l'on sent très vite (et encore plus après la lecture de trois romans), que l'auteur a un mot fétiche « Prébende » (je n'ai jamais lu autant de fois ce mot que dans les livres d'A.D.G., d'ailleurs je ne me souviens pas l'avoir lu avant la lecture de ce roman).



Au final, avec une histoire touchante grâce à cet amour de l'avocat pour son grand-père et sa quête de vengeance, une véritable plume avec un sens réel de la tournure de phrase et du calembour, et un format assez court, « Pour venger pépère » s'avère être la quintessence du roman de gare dans le sens le plus mélioratif du terme (car non, le roman de gare n'est pas superficiel, surtout par quand il est issu de la plume d'un tel auteur.)



Si vous ne connaissez pas encore l'auteur ou le roman, sautez dessus !
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Kangouroad Movie

Un polar australien écrit par un français sous pseudo, là ne s'arrêtent pas les contradictions et l'anticonformisme de cet écrivain que je ne connaissais pas avant ce titre.



Un road trip au pays des kangourous, des esprits , des braconniers et où chacun a une histoire et des comportements à se reprocher.



Un style et une écriture rapide et soutenue où se mêlent la description des grands espaces, un catalogue non exhaustif de la faune et de la flore environnante mais aussi des jeux de mots qui parfois n'ont qu'un seul but, donner du temps au lecteur pour reprendre son souffle.
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Pour venger pépère

A.D.G....

Alain Fournier est né à TOURS en 1947. Alain Fournier? Non, pas celui-là.

M. et Mme Fournier n'avaient pas lu le Grand Meaulnes et prénommérent leur fils Alain en toute simplicité. J'ai connu aussi un Marcel Proust boucher-charcutier et un André Breton employé au Crédit Agricole. Mais Alain voulait écrire. Il se forgea donc un pseudonyme, Alain Dreux-Gallou, qu'il abrégea finalement en A.D.G.

A.D.G. a rendu hommage à son homonyme dans son livre le Grand Môme.



Il fut un des fleurons de ce qu'on appela au tournant des années soixante le Nouveau Polar, comme il y eut les Nouveaux Philosophes, la Nouvelle Cuisine; il y fit entendre une voix différente; alors que la plupart des auteurs de cette mouvance étaient résolument à gauche, post- soixante huit oblige, A.D.G. était franchement à droite

Pour venger Pepère inaugure un cycle consacré à Pascal Delcroix, avocat au barreau de Tours, aussi réactionnaire que son auteur, Don Quichotte flanqué de son Sancho Pansa, Serguie Djerbitskine, dit Machin, journaliste à La Nouvelle République.

La quatrième de couverture d'un autre roman de la série indique que le personnage de Machin serait l'alias de Serge de Beketch. Peut-être mais A..D.G. y a sans doute aussi mis beaucoup de lui-même. Voir le surprenant J'ai déjà donné, conclusion quasi -posthume de la série, parue au début des années 2000

Le grand-père de Pascal est assassiné par "une bande de salopards en rupture de communauté" (je cite; je vous avez bien dit qu'il était réactionnaire). Pascal part à leur poursuite et en trucide certains Il a bien raison!

C'est court, bien écrit dans un style à la Boudard, souvent drôle, plaisant à lire.

J'ai une histoire particuliaère avec ce livre: il est partu et je l'ai lu à peuprès au moment où je m'installais en Touraine pour des raisons professionnelles; il m'a accompagné; et il donne finalement une assez bonne image de la région, aujourd'hui un peu nostalgique pour moi.

C'est bien sûr une oeuvre mineure, mais qui a sa place dans mon panthéon personnel

Il y a bientôt vingt ans qu'il nous a quitté; il tient compagnie à jean Raspail au paradis des Chouans et des Zouaves Pontificaux
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La nuit des grands chiens malades

Un polar rural bien reposant, et plein d'humour. Pas loin du pays de René Fallet.

Quelques berrichons bien de chez eux avec l'accent du terroir, ont à recevoir, avec le sourire des neo-ruraux de faible réputation :des hippies. Surgissent dans le paysage de vrais gangsters.... Mixez ces ingrediants ... Et dégustez , loin de toute contrainte intellectuelle. Un petit polar bien sympa qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page.

Donc 4/5.

Que c'est désagréable .... cette contrainte de rédiger une critique avec 250 caractères au moins. Ce n'est qd meme pas un sujet du bac: "transcrivez cce texte en 50 mots".
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La nuit myope

L’histoire est simple. Dans le Paris du début des années 80 avec jeunes giscardiens en goguette désespérés par la victoire de Mitterrand, cabines téléphoniques en état de marche et cigarettes autorisées dans les lieux publics, Domi accompagne des collègues en boîte. Tout le monde picole et s’éparpille, lui se rapproche d’une inconnue pour partager un verre. Elle lui écrit son adresse sur un paquet de clopes avant de monter dans un taxi. Il rentre chez lui mais au lieu de se coucher près de bobonne, il se change et repart avec son chien, prêt à tout quitter pour retrouver sa nouvelle conquête et l’emmener dans les Cévennes sur les traces de Stevenson voyageant avec son âne.



Problème, Domi casse ses lunettes juste avant de sortir de son appart. La perte de ses lorgnons est si handicapante qu’il décide de passer à son bureau chercher une paire de rechange. Le voilà donc embarqué, bourré comme un coing et myope comme une taupe, dans une traversée nocturne de Paris aussi improbable que riche de surprenantes rencontres.



Style insouciant, narrateur pince sans rire adepte de la dérision et faisant preuve d’inventivité lexicale (« coquetèles », « disque-joquet », « bloudjine », « ouiquende », etc.) l’écriture d’A.D.G, auteur culte du « néo polar » à la française mort en 2004, vaut vraiment le détour. Une fausse désinvolture et une remarquable capacité à ne pas se prendre au sérieux en faisant les choses sérieusement, tant sur le fond que la forme il n'y a rien à jeter dans cette Nuit myope !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le grand môme

A.D.G. est un auteur de polars dont le véritable nom est Alain Fournier. Pas l'auteur de « Le grand Meaulnes », non, lui a écrit « Le grand Môme ».



C'est probablement parce qu'il n'a jamais supporté que ses parents le prénomment comme le célèbre auteur qu'il a fini par livrer sa propre version de l'œuvre de son homonyme.

Tout comme dans l'œuvre originale, un jour, un personnage se nommant Augustin débarque et va bouleverser la vie du narrateur.



Ici, on est loin des établissements scolaires et des adolescents. Le narrateur ne s'appelle plus François Seurel, mais Serguie Djerbitskine, il n'est plus écolier, mais un journaliste sportif d'une feuille de chou local et n'a plus la candeur de l'adolescence, mais toutes les perversions de l'hédoniste avec en premier plan le sexe et l'alcool.



Alors qu'il boit un coup dans un rade, Serguie Djerbitskine, que tout le monde appelle Machin, car c'est plus facile à prononcer que son vrai nom, est victime d'une agression de la part de racketteurs qui lui demandent de se foutre à poil.

Quelques heures plus tard, pour se remettre, il s'en va à l'Écu, un bordel tenu par un couple atypique. C'est là qu'il va faire la connaissance d'Augustin, un homme débarqué d'on ne sait où avec sa petite fille dans un panier, mais c'est à ce moment aussi où il est victime pour la deuxième fois de la part des mêmes racketteurs motards. Augustin s'avère aussi peu bavard que plein de ressources, mais une chose est sûre c'est que, naturellement, il s'attire la sympathie de tous, même de Machin.



Quand Nathalie débarque chez Machin en s'accusant du crime d'un des probables membres des racketteurs, l'histoire va sombrer dans la violence.



A.D.G. reprend des personnages qu'il affectionne, Maître Delcroix, avocat, ici dans un rôle secondaire et Serguie Djerbitskine alias Machin, journaliste sportif. On peut croiser le duo dans « Pour venger Pépère » que j'ai déjà critiqué ou bien « On n'est pas des chiens » dont la critique est à venir.



« Le grand Môme » a tout ce qui fait la saveur des romans d'A.D.G., des personnages attachants, un style mélangeant humour, jeux de mots, néologisme, une histoire plaisante à la fois légère et sombre.



A.D.G. a ses marottes, les « prébendes », la jambe du footballeur Pétrelle qui est toujours cassée par un adversaire, les gauchistes, les homosexuels...



Mais, ses travers sont suffisamment discrets dans le roman, encore une fois, pour apprécier son écriture à sa juste valeur.



Le personnage d'Augustin est à la fois mystérieux et attachant et il ne séduit pas que les protagonistes de l'histoire, mais également le lecteur. Car le bonhomme est laconique, limite taciturne et, ce qui rendrait un autre antipathique, fait, chez lui, l'effet contraire.



Du coup, la mère maquerelle le bichonne lui et surtout sa fille, Machin les héberge tous les deux et tout se déroule avec une certaine légèreté avant de sombrer dans la violence.



Bref, c'est avec un réel plaisir que l'on suit, de nouveau, les mésaventures des personnages d'A.D.G., Machin en tête, à travers la plume savoureuse de l'auteur.



Si ma première découverte d'A.D.G. avait été une réelle bonne surprise, ce second roman lu confirme un réel coup de cœur pour la plume de cet écrivain.
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On n'est pas des chiens

A.D.G. nous ressort ses deux personnages fétiches, Serguïe Djerbitskine alias Machin (car son nom est trop difficile à prononcer) journaleux d'une feuille de chou locale et l'avocat Pascal Delcroix.

Machin n'est pas mince, Machin n'est pas courageux, Machin n'est pas beau, Machin n'est pas riche, pire, Machin est plutôt accro à la bouteille et aux emmerdes. Pourtant, cela ne l'empêche pas de conquérir les cœurs de jeunes femmes, notamment de cette amoureuse des animaux qui héberge les chiens perdus sans collier et les chats abandonnés. Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à force de porter plainte contre les gitans qui font du trafic de chiens, on s'attire des ennuis. Alors, quand sa voisine est retrouvée égorgée, elle ne peut s'empêcher de penser que cela n'est pas une coïncidence et, Machin et l'avocat vont tout faire pour le démontrer, un peu trop, même, puisqu'ils vont s'attirer les foudres des gitans...

A.D.G. nous ressert, pour notre plus grand plaisir, ses deux personnages fétiches. La plume est toujours savoureuse et l'on constate que les gitans sont toujours des têtes de Turc... quoi que.



Autour d'un trafic de chien et pour sauver la belle, nos deux héros ne vont pas hésiter à se rendre dans le campement des gitans en leur présentant un faux article écrit par Machin et les accusant de voler des chiens. Mais, alors qu'ils font face aux gitans, le feu prend dans le campement et les deux sont vite soupçonnés de l'incident et peinent à fuir sans y laisser des plumes. Mais quand le faux article est réellement publié, force est de constater qu'une tierce personne semble vouloir les monter les uns contre les autres... pour quel motif ?



Pas grand-chose à rajouter sur ce roman-là que je n'ai déjà dit dans les précédents du même auteur, la plume d'A.D.G. est un réel ravissement de par son mélange d'humour, de jeux de mots, d'argot et de poésie (si, si). Les deux personnages principaux sont attachants, chacun leur tour, et leurs aventures sont toujours plaisantes à lire.
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Pour venger pépère

Le grand môme.

Il y a des auteurs dont on n’attend rien. Leurs sympathies politiques les rendent infréquentables ou hautement recommandables selon le sens du vent et des girouettes. A.D.G. ne cache pas ses attirances extrémistes et droitières. Il m’aura fallu attendre trop longtemps avant de saisir un de ses livres. Je dois concéder que le bougre sait diablement bien écrire et le plaisir de lecture est immédiat. Les premières phrases ont une ligne de flottaison impeccable et sont très accrocheuses pour le goujon qu'est le lecteur : « Tout avait commencé par un jour de juin, très chaud et très lumineux, de ces jours dont on se dit qu’ils vont servir à quelque chose parce qu’ils sont porteurs d’un enthousiasme secret. » Superbe entrée en matière pour donner le ton d’une vengeance implacable. Le petit-fils narre la mort de son pépé adoré et sa haine des trois malfrats qui l’ont liquidé parce qu’ils avaient un braquage sur les bras et les flics au cul. Un mauvais dos-d’âne et leur bagnole part en vrille. Pépère est sur leur chemin et sa vieille 403 représente la planche de salut. Seulement le vieux n’obéit pas au premier merdeux venu, même hystérique et armé d’une mitraillette. De toute façon, les clés sont restées sur sa vieille guimbarde. Rectifié pour rien, la mort de pépère doit être réparée. Pascal Delcroix, avocat, petit-fils du vieux tailleur de pierre, va prendre les choses en main, colt à l’appui. La remontée des pistes glissantes et la saisie des bâtons merdeux commencent.

La gouaille désabusée d’A.D.G. rend son écriture attirante avec un jeu sur les mots souvent réussi. La raillerie et le franc-parler y sont, travaillés de concert avec une fluidité du style rendant l’ensemble digeste. Le « Pessimiste joyeux », A.D.G., Alain Dreux Gallou, de son pseudonyme, Alain Fournier, de son vrai blaze, trop lourd à porter because le Grand Meaulnes, repose au cimetière de Véretz, en Touraine, là où se situe l’action du roman. C’est dire s’il connaît bien les vins de Loire, la douceur angevine, le parler impeccable de ses habitants et la noirceur de l’âme des hommes. Il n’y a pas d’invraisemblance dans l’histoire et son déroulement est plutôt cohérent, resserré autour du meurtre et de l’enterrement du pépé tant aimé. A.D.G., sous des allures parfois de gros bras, de charcutier à l’emporte-pièce, est un auteur pudique que la bassesse des hommes révulse. Il ne le crie pas sur les toits mais à sa façon, littéraire et distanciée, il le susurre de façon encore plus éclatante : « Ils avaient le pouvoir d’étouffer, d’engloutir, ils avaient l’habitude de mentir, de cacher, ils avaient la volonté de s’enrichir, la soif de jouissances, le dédain du commun. Ils étaient une bête monstrueuse… Ils avaient des femmes hautaines qui considéraient le pays comme un terrain conquis, peuplé de bonniches et de croquants… Leurs enfants étaient leurs dignes héritiers, snobs, puants… qui bénéficiaient de passe-droits et de privilèges indus… ».
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La nuit des grands chiens malades

Je ne suis pas un grand amateur de romans policiers , loin de là . Mais j'aime beaucoup le style"parlé" , la langue verte , l'argot , la gouaille et les trouvailles langagières . ADG donne dans ce registre-là . Proche par l'écriture de Blondin , Boudard , Dard ( de la grande époque ) , il mérite pour cela d'être lu .

L'histoire se passe dans un village du Berry , entre Bourges et Châteauroux , chez les bouzeux , "ceux qu'ont pas la grosse cote auprès des Parisiens ..." ."Qu'on serait lourds , méfiants , un peu retardés pour tout dire , pleins de croyances obscures ..." Et voilà que s'installe dans le coin une bande de hippies qui se mettent à planter la tente , à vivre bizarrement , à faire de la musique en fumant des pétards en un mot qui révolutionnent toute la contrée . L'histoire est bien conue , elle a même servie de scénario au film "Quelques messieurs trop tranquilles" avec , entre autres , J. Lefèvre . Le livre vaut beaucoup plus que le film amusant , certes , mais série B moins , car le texte lui , est plein d'humour , de truculence émaillée de patois berrichon . Petits exemples :"Les hippizes , on sait ce que c'est , des jeunes qui se droguent et qui prêtent leurs femmes à tout le monde..."

"Ca faisait mal à la tête comme un roman où tout se mélange à plaisir et qu'on voudrait bien atteindre la dernière page très vite ."

Marrant et même revigorant , ce polar berrichon , ça change des trucs glauques , nauséabonds ou archi-violents qu'on trouve dans les polars habituellement .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Pour venger pépère

A.D.G. (initiales du pseudonymes Alain Dreux Gallou derrière lequel se dissimulait Alain Fournier né en 1947, décédé en 2004) – "Pour venger pépère" – Gallimard / Folio-policier, 2000 (ISBN 978-2-07-041202-4)

– réédition du roman publié en 1980.



C'est probablement l'un des plus réussi parmi les neuf romans d'ADG centrés autour du trio réunissant le truculent "Djerbitskine dit Machin" (apparu en 1977 dans "le grand môme"), son avocat Pascal Delcroix, et Moune qui justement apparaît dans ces pages. Bel hommage au grand-père...



L'intrigue est bien menée, l'écriture assume la filiation avec Céline, certes, mais aussi Frédérique Dard : le duo Delcroix/Machin rappelle irrépressiblement San-A/Berrurier.



En relisant, en ce début de l'an de dis-grâce 2021, ce classique publié en 1980, on ne peut qu'être frappé par les fréquentes allusions qui y sont faites (répétons-le, en 1980 !) aux turpitudes pédophiles d'une certaine classe politico-médiatico-intellectuelle que notre génération a bien connu, car elle tenait le haut du pavé.



On se rappelle cette livraison du quotidien "Le Monde" datée du 26 janvier 1977, dans laquelle fut publiée une pétition de soutien aux pédophiles, signées par 69 "personnalités" ou "intellectuels" de la gauche caviar, parmi lesquels bien évidemment Jack Lang (l'idole cultureuse de cette fange), mais aussi Bernard Kouchner (père du gamin violé par le Duhamel), Guy Hocquenghem (prônant à cette époque carrément la dépénalisation de toute pédophilie), Aragon, Ponge, Barthes, Beauvoir, les Deleuze, Glucksmann, Guattari, Solers, etc.

Les mêmes, avec d'autres portant leur nombre à 80, récidivent dans la livraison de ce même quotidien publiée le 23 mai 1977, réclamant la pure et simple dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et enfants. Il va de soi que le quotidien "Libération" appuie ces prises de parole visant à "lever un tabou" réactionnaire (c'est encore aujourd'hui un véritable mantra de cette caste). C'est l'époque aussi des grandes envolées autour de Gabriel Matzneff, Tony Duvert (qui se voit attribuer le Prix Médicis en 1973 pour un roman faisant ouvertement l'apologie de la pédophilie) et autres sagouins de même acabit.



Ceci me rappelle une fois de plus les émissions "Apostrophes" consacrées à Cohn-Bendit (23 avril 1982) et Matzneff (12 septembre 1975, avec la violente intervention de Denise Bombardier laissant le Pivot bouche bée) : à cette époque, dans ces cercles-là, ça faisait bien de brandir ce genre de "brise-tabou" pour "épater le bourgeois" comme le dit piteusement et hypocritement le Cohn-Bendit, pour se défendre par la suite.

Il fallut l'affaire Dutroux (vers 1990) pour que cette caste de la bien-pensance commence à réaliser l'ampleur de son imbécillité : qu'à cela ne tienne, elles et ils roulent toujours pour la drogue, et la possibilité pour les jeunes mineurs de changer de sexe !

Rien n'ébranle leur nombrilisme, qui ne se situe même plus à leur nombril mais est descendu à leur entre-jambes.



Et c'est précisément ce que ce roman met en lumière, dès 1980. Que l'on ne vienne plus nous faire le coup du "on ne savait pas", tout était sur la place publique...

En ce mois de février 2021, cette même nomenklatura qui approuvait la pédophilie s'apprête discrètement à légaliser la drogue, enjolivée sous l'appellation "cannabis récréatif"...



"Pour venger pépère" est sans conteste l'un des meilleurs romans d'A.D.G.





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