Teaser "La faim de leur monde" - Akhenaton - ICONOPOP
La littérature me permettait de voyager et de rêver. Aujourd'hui, je tanne mes enfants pour qu'ils ouvrent un livre ; la lecture est déterminante pour le développement intellectuel de n'importe quel môme, à la condition, bien sûr, que le livre en question soit passionnant pour celui qui s'y plonge.
Une journée chez le diable
Épaisse fumée dans le corps
Quand la voix de ma conscience me crie "sors !!" "sors !!".
Un jour, l'antenne Assedic m'avait fait attendre trois heures d'affilée. J'ai pété un câble. Je suis allé aux chiottes. J'ai bouché les éviers avec du papier toilettes, j'ai ouvert les robinets et je suis parti, tranquillement. Signé Akh.
"Le silence de la douleur est parfois bien plus fort que le bruit de la rage" .
" Pour moi, la mort reste un passage, une étape. Je crois en l'éternité de l'âme. Les atomes constructifs de l'homme survivent à sa mort physique, se reconstituant partout, dans l'air, la nature, la carrosserie d'une voiture. Les voitures dans lesquelles on roule sont sûrement constituées d'atomes ayant appartenu à des êtres vivants, humains ou animaux. L'immortalité, elle est peut-être là."
Finalement conscients qu'ici on n'est que locataires
Tu parles d'une location, regarde un peu ce qu'on en a fait
Quand le vieux fera l'état des lieux, on fera une croix
sur la caution
On aurait dû le rendre comme on nous l'a donné
Clean, sans taches et innocent comme un nouveau-né
- [ Vous avez dit ] « La gauche expliquant comment on doit vivre dans les quartiers est pire que la droite ». Vous lisez de la poésie ?
- Plutôt des livres d’Histoire. Mais on y trouve de la poésie, des recueils anciens. Je pense au Livre des Malins d’Al-Qâsim Al-Harîrî. J’ai aussi lu énormément le poète du XIe siècle Omar Khayam. Il m’a aidé à sacraliser la vie plutôt que la mort, comme le font trop les religions. Il est impossible de débattre raisonnablement quand il y a la mort. Le « Ne dites pas ça, ça offense la mémoire des victimes », interdit tout débat. On est des rescapés de probabilités infimes de naître. Rien que pour ça, on devrait être reconnaissants. Mais la société française a une profonde inaptitude au bonheur. On va chercher ce qui ne va pas. Chez nous ou chez l’autre, qui devient responsable de notre échec.
- Avec les conséquences électorales que l’on sait…
- Oui. À Marseille par exemple, la criminalité a beaucoup baissé depuis les années quatre-vingt. Pourquoi les gens ont-ils peur ? Il y a ce système culturel et civilisationnel qui s’est installé : avoir peur. Pour se rassurer, on regarde ce qui arrive aux autres depuis son canapé. La téléréalité marche comme ça. On se sent intelligent en voyant un ignare à la télé.
- Le 28 juin, vous voterez Martine Vassal ou Michèle Rubirola ?
- Je veux une rupture avec cette politique de l’après-guerre : népotisme, clientélisme, renvois d’ascenseur… C’est plutôt Rubirola que Vassal. Depuis que ma famille est arrivée d’Italie en fuyant le fascisme, on est à gauche. Mais la vraie, pas celle qui nous explique comment on doit vivre dans les quartiers, ceux-là sont pires que la droite. Je ne suis pas non plus pour le lynchage systématique des patrons. On perd beaucoup d’énergie à démolir plutôt que construire. Il faut arrêter d’essayer de tout régler par des rapports de force. On vit dans un pays fantastique et on est les seuls à ne pas le savoir.
(...)
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• article de Marianne, 9 juin 2020
Propos recueillis par Benoît Franquebalme et Nicolas Dutent.
>> https://www.marianne.net/culture/
" Pendant ce temps, ça bastonnait dans tous les sens, Clandos, Marseillais, marines Américains, une grande mêlée..."[...]
" La baston était malheureusement une activité fréquente. On se fritait aussi avec les Gitans qui, comme nous, squattaient le Freetime, près du port." [...]
"A Marseille, c'est surtout sur les skinheads que nous nous sommes acharnés. Et je le dis avec fierté : Nous avons débarrassé la ville de tous ses fachos décérébrés en bombers. Avec le Criminosical Possee, nous nous sentions investis d'une mission, et nous mettions un point d'honneur à l'accomplir avec une sévérité implacable."[...]
En fait mon équipe se respecte, c'est tout
pas de pions, pas de rois, pas de reines
que des fous.
"J'ai fait mes classes HIP-HOP à New York, en transit. Avec Khéops, on a beaucoup appris tout en traînant énormément, comme à Marseille. Mais c'était de la glande haut de gamme. Tony D nous emmenait partout, en soirées, aux émissions radio de Red Alert, dans des endroits insolites de Coney Island, comme se bâtiment, situé dans la 31st street, l'un des plus haut du secteur. On grimpait sur les toits pour admirer le panorama de nuit, c'était féerique. Évidemment, nous étions fauchés, nous vivions de l'argent gagné à Marseille, grâce à de petits boulots alimentaires."