Difficile d'émettre un avis sur ce livre.
Le but est clairement de retourner les stéréotypes de genre dans le domaine du conte.
La princesse fait du foot, chante et répare les carrosses, le vilain Patriarcus (le héros, et titre du livre, ahah, le patriarcat est donc très bien implanté, même chez les auteurs engagés contre lui !) ne peut le concevoir car ce n'est écrit dans aucun grimoire, les vraies princesses ne font pas cela !
Il convoque le prince, fait faire des tests (petit pois, etc, ...) qui ne sont pas vraiment concluant face à l'épreuve de la réalité, et va jusqu'à préparer un philtre pour la changer en princesse de conte de fée.
Un malheur est proche d'arriver, mais devinez qui sauve tout ce petit monde ?
Bon, l'intention est louable, même si à mon sens les contes ont une autre valeur que cantonner les petites filles et petits garçons à leurs rôles... Et surtout cet ouvrage fait un peu plouf dans le sens où l'histoire est cousu de fil blanc, et trop simpliste et caricaturale dans le sens inverse...
Les dessins ne sont pas transcendant et je n'ai pas du tout aimé l'incrustation des textes dans les pages. C'est très subjectif, mais dés le début cela m'a un peu écorché l’œil...
Dommage donc, qu'avec un sujet si porteur et surtout où peu a été fait, on se retrouve avec cette ébauche, dont les quelques jeux de mots feront rire les parents, mais pas les enfants...
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Enfin un livre sur la galette pour changer des classiques. L'histoire fait des références à d'autres livres comme celui qui trouve la galette du petit chaperon rouge, etc. Un concours de galette est lancé par le roi. Il y a donc un petit suspens où les enfants tentent de trouver le vainqueur. Mais ce n'est pas celui que l'on croit ! Bien marché avec des enfants de 3 à 6 ans.
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Ravie de recevoir ce livre sur lequel je lorgnais : la dernière édition Masse Critique a exaucé mon souhait, merci Babelio et les éditions Lapin ! Alors... le titre était prometteur, qu'ai-je pensé du contenu ? Je dois avouer qu'à la première lecture, j'ai été un brin déçue par l'enchanteur Patriarcus qui me paraissait assez caricatural (et puis, je me suis rappelée que ce n'était pas si éloigné de ce qu'on nous présente dans les histoires de contes de fées habituelles). J'ai aussi trouvé que l'histoire de la potion ratée était un peu étrange. Voilà pour mes premières impressions mais je reconnais volontiers que j'en attendais beaucoup et que, souvent dans ces cas-là, je cherche la petite bête et ne manque pas de la trouver ! Ensuite, ayant laissé un peu de temps passer, j'ai relu cette histoire, cette fois en présence de mes enfants qui étaient tout de même les premiers concernés. Et lors de cette deuxième lecture, j'ai mieux apprécié l'histoire, je me suis trouvée moins critique, j'ai été plus attentive aussi au comportement du prince qui semble être davantage un personnage secondaire mais qui fait tout de même preuve de discernement et qui préfère ne pas croire sur parole et appliquer aveuglément les principes périmés de l'enchanteur acariâtre ! Mes enfants (5 et presque 8 ans) n'ont pas fait beaucoup de commentaires si ce n'est mon fils qui trouvait étrange cette princesse sans couronne, qui ressemblait à une petite fille comme les autres. J'ai alors compris que le travail des contes de fées traditionnels et autres Disney avait déjà bien influencé sa façon de voir les choses... mais qu'il n'était pas trop tard pour questionner cette vision un peu datée et caricaturale. La référence à la princesse au petit pois a bien amusé les enfants, pour ma part je me suis identifiée aux souliers en verre et à talons, assez inconfortables pour danser en toute liberté. Quant à la conclusion, elle m'a enchantée car j'apprécie l'idée que l'on ne s'attache pas au mariage et au nombre d'enfants : écrire sa propre histoire, selon ses propres valeurs et aspirations, voilà qui me parle et c'est ce qu'il me plait de communiquer comme message à mes enfants. Cela n'empêchera pas de continuer à lire des contes caricaturaux mais grâce à cette histoire et à bien d'autres qui existent maintenant, les enfants ont la possibilité d'avoir d'autres référentiels, d'autres personnages auxquels s'identifier, et ça me plaît ! Merci pour la découverte !
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"La bonne bouillie", c'est un album lanceur de discussion autour du confort et des libertés individuelles, pour les 9-12 ans. Comme dans « le loup et le chien », une vraie poule vit un dilemme de poule, puis une morale transforme cette histoire en allégorie et interroge brutalement notre positionnement en tant qu’humain et société.
Dès la couverture, on sait que dans "la bonne bouillie", il est question de liberté, ou de son absence. L’œil de la poule est « nature » (on sent au lointain le Tyrannosaure ancestral). Elle n‘a qu’une idée en tête : sortir. Bon, si on regarde de plus près son anatomie, l’autre œil regarde exactement à l’opposé…
La poule enfermée rêve de sortir. Elle a une vision très binaire de sa réalité : son quotidien extérieur, très contrasté et aux couleurs saturées VS le doux rêve abstrait qu’elle entretient. On peut interroger son horizon : le soleil est tantôt la lumière d’une maison, de l’autre côté du grillage, tantôt la bouillie aveuglante. La nature attirante se résume au nom de la fermière et son tablier fleuri.
Cocotte se croit différente des autres poules. Mais ne nous voilons pas la face : elle a un nom nul, des préoccupations de poule, et deux yeux qui ne voient pas la même chose. En plus, on ne la distingue pas vraiment des autres… Va-t-elle partir vivre ses rêves ?
La structure en 3 volets conduit le lecteur vers une chute optimiste, qui n’arrive pas. La morale pourrait être une affirmation : « sommes-nous des poules ? » et la réponse pourrait être « oui », parce que notre confort est attirant. Pour des enfants plus jeunes, on pourrait même chercher les bonnes bouillies : son doudou, ses parents, sa chambre… (Et le livre aurait de belles couleurs pastel.)
Sauf que l’album se veut plus brutal, en lien avec les urgences de notre société. Personnellement, comment participe-t-on à l’aventure écologique de notre siècle ? A quels renoncements sommes-nous capables pour le bien collectif ? L’allégorie ne se cantonne pas aux choix alimentaires. L’aventure en question n’est pas non plus destinée aux seuls enfants.
L’histoire en elle-même est très facile à lire et à comprendre. La structure interpelle. Enfin, la conclusion plus abrupte se rapproche des anciens contes éducatifs et fables, qui ne finissent pas toujours bien et demande une réflexion, peut-être titillée par un adulte (enseignant ou non).
Dans la vraie vie, Cocotte s’appelle T-rex. Le portail existe bien mais TT sait voler par-dessus. De l’autre côté, il n’y a pas la liberté, mais la pâté et les croquettes du chat, ce qui est bien mieux. La poule de l’histoire a bien existé. Elle vivait avec plein d’autres dans un poulailler très petit, ce qui doit bousiller le peu de cerveau des bestioles.
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