Auteur-compositeur-interprète et rédacteur en chef de la revue "Schnock", Alister s'intéresse ici aux femmes dandy. Pourquoi, après tout, cette esthétique du moi comprenant un mélange d'élégance stylistique, de répartie cinglante, de goût pour le scandale et de jeu sur les genres, serait-elle réservée aux hommes ? De fait, si la mouvance a été théorisée par des hommes à commencer par Brummell au début du XIXe siècle, de nombreuses femmes ont été de grandes figures dandy. De Madame de Sévigné à Françoise Sagan en passant par Louise Brooks, Greta Garbo, Joséphine Baker ou encore Colette, l'auteur dresse une galerie de portraits de femmes anticonformistes.
En savoir plus sur "La femme est une dandy comme les autres" : https://www.hachette.fr/livre/alister-la-femme-est-une-dandy-comme-les-autres-9782720215506
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«Vivre, sous l’équateur du Brésil, entre Cuba et Manille». (Gilbert Montagné)
Attention : il faut pas me prendre pour un con
On va tous devenir Chinois, c'est inéluctable.
(A. Lear)
Schnock n°9 - Quand Coluche dînait en ville avec François Mitterrand
Dans une longue interview accordée à la revue Schnock, Fred Romano, la compagne de Coluche au début des années 80, raconte un curieux dîner qui eut lieu au printemps 1984 chez Jacques Attali passé en compagnie de François Mitterrand.
« Avant le diner, Michel m’avait dit : "Surtout tu t’habilles super sexe, parce que c’est un enculé Mitterrand, je sais exactement ce qu’il veut, il veut surtout pas me céder quoi que ce soit, donc on va le faire baver, je compte sur toi." Et Mitterrand, ça lui a plu. En même temps, j’avais mon histoire personnelle : je viens d’une famille de résistants, donc Mitterrand, pour nous, à la maison, c’est vraiment le roi des enculés ; il avait été décoré de la Francisque, déclenché la guerre d’Algérie... Donc on arrive chez Attali, et la première chose, c’est les gens des services secrets qui nous mettent le revolver sur la tempe en nous disant : "Oh pardon, on a cru que vous étiez des Corses !" Cool ! On arrive chez Attali, Mitterrand n’est pas là. Michel me dit : "Il veut nous faire patienter." Mitterrand ne voulait pas être celui qui invite Coluche ; il voulait que ce soit Coluche qui aille voir Attali, et qu’il puisse arriver, comme par hasard, pour le dessert. Et c’est ce qu’il a fait. Tout ça, parce qu’il ne voulait pas reconnaître qu’il lui devait quelque chose. Et Michel avait déjà en tête, sinon les Restos du cœur, au moins de faire quelque chose (de social). Mais Mitterrand ne voulait absolument aucun chantage. Le plan, c’était : "Je ne te dois rien, ce n’est pas grâce à toi que j’ai gagné les élections ; c’est uniquement grâce à moi et la force du Parti socialiste." Tout commence comme ça. Et au dîner, à un moment donné je roule mon joint. Et lui me dit : "Ah je connais, mes amis à Alger en fumaient aussi, on appelait ça le kif." Je lui dis : "Mais comment ça se fait que vos amis peuvent en fumer, alors que ce que je fais là, c’est illégal ?" Ils m’en ont voulu d’avoir pris cette liberté. Coluche aussi. Pas forcément parce qu’il croyait pouvoir obtenir quoi que ce soit de Mitterrand, mais parce que je lui avais volé la vedette, il n’aimait pas ça ! ».
L'erreur géographique.
Suffit de prendre une carte du monde, pourtant. Ce que n'a, à l'évidence, pas eu le temps de faire le shiva de la variété française Didier Barbelivien quand il écrit "Les Sunlights des Tropiques" (1984) pour Gilbert Montagné qui commence, tel Elisée Reclus : "Vivre sous l'Equateur du Brésil, entre Cuba et Manille". On va être sympa pour "L'Equateur du Brésil", on comprend ce que ça veut dire : c'est l'Equateur terrestre, quoi. Ouais.
Malheureusement, quand on habite Cuba, on n'est pas "sous" (sud), en est "au-dessus" (nord) du-dit équateur. Pareil pour Manille (Philippines). Mais pourquoi s'emmerder maman ? Mon royaume pour une rime. Je peux comprendre. Mais, attention, il y a licence poétique et licencieux poétique. Le joint tient bon, c'est le principal. Dans le même registre, Michel Sardou prend ses aises avec la mappemonde dans "Afrique adieu" (1982) : "Afrique adieu / ton coeur samba".
Pschhhhhhitttt (Jacques Chirac, 2011) : Samba = Brésil.
Dans ces moments là elle se posait toujours la question suivante : "si j'étais une grosse conne de province qu'est-ce que j'aurais envie de voir à la télé ?". C'est comme ça qu'elle avait percé à la télévision. Pas en couchant. Mais en pensant à sa cousine...
En vérité je vous le dis, en attendant le jour béni où nous aurons enfin droit à notre sonotone, la boule Quies sera toujours la meilleure amie de l'honnête homme désirant s'abstraire du monde, de son bruit et de sa vulgarité.
C'est la révolution gutenbergienne qui va pousser en 1543 le pape Paul III à imposer l'idée d'un Index (indicateur en latin), soit une liste d'ouvrages prohibés par le Vatican dont la lecture ou la possession entraînerait des sanctions divines (amendes, bannissement, place réservée en enfer, ce genre de choses...). (45)
Des adultes attentifs et surdiplômés tentaient de décrypter les envies des adolescents d’aujourd’hui, mais sans succès (ils se braquaient, à tort, sur l’influence supposée néfaste des jeux vidéo, qui n’étaient finalement que des Rubik’s Cube électrostimulés). Jamais le regard, la main de la société ne s’étaient posés avec autant d’attention et de compréhension sur eux. Mais jamais, aussi, ces derniers n’avaient été autant bercés d’illusions sur l’immuabilité de leur état. La donnée Temps manquait à leur équation mentale pour comprendre qu’ils ne faisaient pas partie d’un monde figé mais bel et bien en mouvement. Un jour ils seraient vieux et dignes à leur tour. Pour l’instant, ils n’étaient rien de plus que de la chair à business plan. Ce qui n’était déjà pas si mal…
Mais comment s'en séparer [des livres qui s'empilent] ? Et, surtout, pourquoi ? Ah oui, les mètres carrés. Vous préféreriez peut-être vous séparer de cette machine à laver... Après tout, pourquoi pas ? (5)