AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.94/5 (sur 9 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Finaliste Prix Plume du Jury des Plumes Francophones 2020 avec son roman "Irma et les autres", artiste plurielle née à Bruxelles en 1966 et établie aux Etats-Unis, Anna Alexis Michel trouve le moteur de sa création artistique, tant d'artiste visuelle et de photographe, que littéraire dans sa résilience. Sa devise, changer ses deuils en projets. ""Le peignoir aux alouettes" est son premier roman. Elle a monté et mis en scène la version théâtrale de ce texte au FILLMORE THEATER à Miami Beach dans le cadre des French Weeks.
Son troisième roman, 'Les palmiers de décompression", est sorti le 27 août 2021.
Elle est également l'auteure d'un ouvrage de non-fiction "Le voyage narratif", publié également en anglais sous le titre "The narrative journey".


Source : wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Anna Alexis Michel   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Peut-être que si elle avait continué à faire semblant de ne rien savoir, ils seraient toujours ensemble. En fait, à tout bien y réfléchir, au bout du compte, tout était de sa faute à elle.
Mais bon, après tout, il était grand prince, il était prêt à lui pardonner. Pourvu qu'elle ne se mêle plus de sa vie et qu'elle lui dédie la sienne, oui ça pourrait marcher. Ils pourraient finir leurs jours ensemble.

Il suffisait de le vouloir, il suffisait qu'il le veuille.

- On devrait se remarier, poulette.
- Tu vois, qu'est-ce que je disais. Michel, tu es toujours malade. D'ailleurs, non, vivre avec toi, non, je ne pourrais plus. Imagine, je n'ai pas couché avec toi depuis une éternité.
- Il y a une éternité, il y a un siècle...Plus exactement, au siècle dernier.
- Exactement, et le temps passe, Michel... A ton âge pourquoi vouloir se marier ?
- Tu sais quand on est marié, on est bien, on a plus envie de partir, de tromper,...
Il s'était penché vers l'écran. Il avait ce regard d'enfant perdu qui la bouleversait tant.
Tu le sais toi, hein, tu le sais ?
- Oui...je sais, Michel. Je sais.
Commenter  J’apprécie          20
J’y suis restée jusqu’à la tombée de la nuit.

Ils avaient commencé à barricader la Bodega dans l’après-midi. Quand j'y suis arrivée vers quinze heures, le bar était presque entièrement recouvert de panneaux de bois. Il ne restait qu'une petite ouverture, juste sur la droite. Sur les contreplaqués, déjà tagués à la bombe, qui cachaient la vitrine, quelqu’un avait écrit en anglais et en couleur : margaritas gratuits jusqu’à l'aube.
J'ai passé le bout du nez, par l'entrebâillement, tout sourire. À l'intérieur, il faisait sombre. Juste des rais de soleil qui traversaient les planches, et aussi la lumière des veilleuses qui indiquaient les issues de secours. Cela donnait à l'endroit un côté repère de pirates qui m'émoustillait déjà.
Maria, la serveuse, celle que je connaissais bien, était là. Elle empilait les tabourets. Autour de la dernière table, il y avait, assemblé, un petit groupe hilare, imbibé jusqu’à en être hébété.
Alors, j'ai dit en souriant béatement :
- Margaritas gratuits ?
Maria m’avait rendu mon sourire, soulagée : elle semblait presque reconnaissante de me voir.
- Tout ce que tu voudras, m'a-t-elle répondu.

Oui, m'expliquait-elle dans son anglais rugueux, puisque c’était la fin du monde, enfin du sien, autant vider les bouteilles du bar et la caisse de petits citrons verts.
Dans quelques heures, il n’y aurait plus d’électricité, plus de clients, le sel retournerait d'où il vient, à la mer. Les citrons flotteraient, pourriraient, les bouteilles s’entrechoqueraient, tomberaient des étagères, se briseraient. Alors, il valait mieux leur faire un sort. Ce n'était que rendre justice à l'ordre des choses. À ce grand ordonnancement chaotique qui nous submergerait tous.
Elle était volubile, presque légère, aérienne.
- Chic alors, j’ai dit, et je me suis assise, comme une gamine au spectacle, tirant ma chaise tout près de celle d’un inconnu qui sentait l'alcool et la sueur.
- Je n’ai plus de menthe fraîche, s’est excusée Maria. Donc, plus de Mojitos, et puis aussi, le patron m’a forcé à débrancher la machine à glaçons, ceux-là sont les derniers.
La Tequila était encore fraîche, mais déjà, parce que sans doute l'air conditionné n'était pas branché, on sentait l’humidité monter du sol. Cette odeur de pourriture un peu sucrée et entêtante qui se lève partout dans le sud à l’arrêt des ventilateurs.

Ça m’a mise à l’aise, tout de suite. Il y avait quelque chose, dans cet endroit, à cet instant, de la Géorgie de mon enfance. J'ai fermé les yeux de bonheur, empli mes narines. Je pensais à ma grand-mère, à Savannah, à mon enfance, aux rires dans l'allée, aux robes de lin grège et de coton blanc, et aux fonds de verre que je grappillais, enfant, dans ces garden-parties d'un autre siècle que ma granny affectionnait tant.
Et déjà, avant même que la première gorgée n'atteigne mes papilles, avant même le contact de l'alcool sur mes lèvres, j'étais comme enivrée.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Anna Alexis Michel (8)Voir plus

Quiz Voir plus

Kamo l'idée du siècle de Daniel Pennac

Comment s'appelle l'instituteur de Kamo ?

M. Crastaing
M. Arènes
M. Margerelle
M. Simon

10 questions
166 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}