Antoine de Briclau

De cet univers végétal émanait un charme, une douceur de vivre qu'il avait crus à jamais enfuis. Enfant de Thermidor, ballotté de garnison en garnison au gré des affectations de son père lorsque celui-ci ne faisait pas campagne, puis pensionnaire à l’École depuis qu'il avait atteint ses dix ans, il avait du mal à concevoir qu'après toutes ces années de révolution et de guerre, un tel lieu pût encore exister quelque part.

Ce n'est pas exactement un château. Nous disons : « maison de plaisance », en français. Il n'y a pas de mot en allemand. Son nom, comme celui du domaine, est Fürstental. Regarde ! Ce fleuve, c'est le Danube. Si tu le descends, tu arrives à Vienne ; sur ses bords, nos princes ont plus d'une résidence. Il y a aussi des abbayes belles comme des palais et puis de petits villages de pêcheurs, de bateliers, de passeurs.

L'Empire se perd dans l'aube des temps, depuis Charles le Grand.