AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.81/5 (sur 44 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Faro , le 17/10/1924
Mort(e) à : Lisbonne , le 23/09/2013
Biographie :

António Ramos Rosa est un écrivain, poète et essayiste portugais.

À la fin de la guerre, il a d'abord travaillé comme employé dans une société commerciale de Lisbonne. Militant du mouvement des jeunesses démocrates (MUD), il est arrêté en 1947 et emprisonné par la police de Salazar.

Poète, essayiste et critique littéraire, il fonde, en 1951, la revue de poésie "Arvore" dans laquelle il traduit René Char, Paul Eluard ou Henri Michaux. La revue est rapidement censurée.

En 1958, il publie son premier recueil : "O Grito Claro". Quelques années plus tard, il emménage à Lisbonne où il passera la plus grande partie de son existence.

Au cours d'une carrière longue de trente-cinq ans, il signe pas moins d'une centaine d'œuvres, dont "Le livre de l'ignorance" (O Livro da Ignorância) et "Le Dieu nu(l)" (O Deus Nu(lo)) qui lui valent d'obtenir le prix Pessoa, la plus haute distinction littéraire au Portugal, en 1988.

Son œuvre poétique, marquée par son opposition aux régimes politiques répressifs, illustre l’engagement et le retour aux origines du langage, du corps et de l’ignorance.

Il remporte le grand prix international de la poésie, en 1990.

Antonio Ramos Rosa meurt des suites d'une pneumonie.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de António Ramos Rosa   (11)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.) « […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.) « Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado) 0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102

+ Lire la suite

Citations et extraits (187) Voir plus Ajouter une citation
António Ramos Rosa
Je veux appartenir à la voûte obscure comme un armant désarmé
devenir le souffle du silence sur les épaules des nuages.
Je veux adhérer à l'ombre des paroles du feuillage
et comprendre la terre dans la soie farouche du désir.


( anthologie de la poésie portugaise contemporaine)
Commenter  J’apprécie          215
T'écrire c'est me préparer à un nouveau jour,
une lutte d'étreintes et de fleurs dans la mer.
T'écrire c'est tomber amoureux de mon premier nom, la terre,
la maison, le sol ; les relier muscle après muscle
jusqu'au goût chaud de ton haleine animale…"
Commenter  J’apprécie          210
António Ramos Rosa
J'aime,
je sens le tremblement
des arbres.
Commenter  J’apprécie          220
L’HORIZON DES MOTS
Sans direction ni chemin,
j’écris cette page dépourvue d’âme.
Si je réussis à parvenir à la substance d’un mur,
j’allumerai la lampe de pierre dans la montagne.
Et sans prise je me glisse dans les interstices
fuyants,
ou j’énonce les simples réitérations de la terre,
les mots qui sont des graviers dans ma bouche ou
sous mes pas.
J’essaierai de construire la matière d’un adagio
de syllabes sylvestres, de ruisseaux vibrants.
Et dans la substance plongent la main, le
balbutiement blanc
d’une langue épaisse, le bois, les abeilles,
un organisme vert donnant sur la mer,
Les touches de l’été les industries de l’eau.
Je suis maintenant ce que le langage montre
dans ses vertes stratégies, dans ses ponts
de musique visuelle : l’équilibre comble les trous
avec ses arches, ses collines, ses arbres.
Une aube est née dans les mots et les collines.
L’imprononçable est l’horizon de ce qui est dit.
Commenter  J’apprécie          160
     
Les images se sont dispersées. Rien n'a pris leur place. La respiration est désormais d'une subtile douceur. Rien ne s'est altéré, rien n'est arrivé. Et rien n'arrivera. Je m'enivre d'une eau que je ne boirai jamais. L'événement sera toujours purement à venir ou déjà passé. L'Absence sera la forme la plus pure, parce que nulle, de la Présence. Blanche consomption de quelques mots ténus et flexibles, afin que le cœur obscur puisse par moments devenir la pulsation même de la clarté.
     
     
Les mots s'éteignent un à un dans l'intimité ouverte de la distance. Ou dans le sommeil de la montagne. Ou sous les paupières de l'air.
     
Une couleur perdue, un tressaillement de syllabes.
     
Extrême pauvreté, lampe calcinée.
Commenter  J’apprécie          161
CELUI QUI ÉCRIT



Celui qui écrit veut mourir, veut renaître
dans un bateau ivre au calme abandon.
Celui qui écrit veut dormir dans des bras matinaux
et dans la bouche des choses être une larme animale
ou le sourire de l’arbre. Celui qui écrit
veut être terre sur la terre, solitude
adorée, resplendissante, odeur de mort
et rumeur du soleil, la soif du serpent,
le souffle sur le mur, les pierres sans chemin,
le midi obscur tombant sur les yeux.


/Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Commenter  J’apprécie          140
    
Parfois nous suivons la calligraphie du vent
nous demandons au feuillage l’orfèvrerie d’une oreille
Ce sont les souples médiations évanescentes
qui permettent l’espace au filigrane d’un instant
    
-
  
La vérité jamais ne pourra être un terme
mais une modulation des voix entre deux rives
d’un silence à un silence
et nous serons en tous un seul le même et l’autre
Nous tracerons un arc de solitude aimante
Ce qui nous couvre est ce qui nous ouvre un espace
où les arbres respirent ...
    

   
Às vezes seguimos a caligrafia do vento
ou pedimos à folhagem a ourivesaria de um ouvido
São as flexíveis mediações fluídas
que permitem o espaço na translucidez de um instante
    
-

A verdade nunca poderá ser um termo
mas a modulação das vozes entre duas margens
de um silêncio a um silêncio
e seremos em todos um o mesmo e o outro
Traçaremos um arco de solidão amante
O que nos obriga é o que nos abre um espaço
com a respiração das árvores...
    
   
Traduit du portugais par Patrick Quillier | pp. 104-5 & 23-25
Commenter  J’apprécie          130
     
... l'écho et la source multiplient les demeures
mobiles évanescentes
rythmées dans la nacre
où le monde bat comme dans une conque
si la figure se perd l'espace parle encore
la grande rumeur le cri et le silence
le vide s’entrevoit sous l’excès ou la carence
comme une galaxie inexistante ou une amande du vertige
les lignes tremblantes les couleurs scintillantes se combinent
en pétales de hasard ou d'un kaléidoscope fustigé par la brise
mais toute cette incohérence est encore un don ou une invitation
à la création continue ...


pp. 39-40
Commenter  J’apprécie          130
LA CLARTÉ


C'est la clarté qui palpe soudain le corps aveugle,
l'ouvre et le dissout. Et la langue prononce
l'écume et la danse lumineuse. Ce sont les flammes
de la terre,
les gorges d'ombre, les veines vertes.
Toute la vie visible dans le silence qui respire,
et dans les allées les caresses traversées par les
oiseaux.
Quel est celui qui dort parmi les fruits et les fleurs,
qui rit dans une demeure claire et scintillante
et se sent construit et dédoublé,
et rien d'autre que la volupté qui le soulève
dans la blancheur de l'espace où les éléments se
joignent,
et où tout est le caprice d'un seul souffle clair ?

p.109
Commenter  J’apprécie          120
Je voudrais dire, je voudrais dire la nudité de ta peau,
la caresse des vents et la pluie sur tes épaules,
je voudrais toucher, je voudrais te toucher, je voudrais
me trouver,
je voudrais étancher cette soif qui invente tant de noms,
je voudrais libérer la langue pour être ce monde
Commenter  J’apprécie          120

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de António Ramos Rosa (32)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui suis-je ? (3)

Si j'étais un métier, je serais...

pompier
marin
bibliothécaire
médecin

6 questions
19 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}