Obligées de toujours assumer, et souvent seules, les charges de la famille, menant une vie de labeur continu, les Vietnamiennes ont mieux échappé à l'influence chinoise. Quand les envahisseurs forçaient les hommes à s'enrôler, les femmes, restées chez elles, travaillaient dans les rizières et élevaient leurs enfants tout en chantant et dansant leur propre folklore. Ce sont elles qui ont conservé le patrimoine national.
[p47]
Les gens nous appellent habituellement le sexe faible et comparent notre faiblesse à l'eau. Ne vous en offensez pas trop vite. Qui peut dire que l'eau est faible ? C'est un honneur pour nous que cette comparaison car l'eau ronge la pierre au cours de sa longue course et éteint les feux. Nous les femmes, de même, en dépit de notre fragile apparence, nous sommes habitées par des forces surnaturelles.
[p377]
Quand elles restaient toujours chez elles, les femmes ne participaient à aucune activité sociale. Ayant perdu toute leur assurance dans cet état d'isolement, passivité et timidité sont devenues leurs " attributs naturels ". C'est ce que nous appelons l'oppression " interne " de la féodalité. Aux côtés des hommes, nous luttons contre cette forme de domination...
[p187]
Petite guérillera, tu tiens ton fusil tout prêt.
L'Américain costaud baisse tout bas la tête.
Ton coeur palpite d'ardeur, lui n'a que le ventre plein.
Pour être héroïque, la barbe ne sert à rien.
[p264]
Aux États-Unis et en Europe, de même qu'au Vietnam, " on engourdit les femmes, on en dispose, on les cloue à leur poste ; dès leur berceau, on leur inculque la passivité ".
[p22]
La plupart des rois et des seigneurs vietnamiens ont conservé la règle confucéenne même après le départ des Chinois :
Cent femmes ne valent pas un seul testicule.
[p30-31]
A maintes reprises Ho Chi Minh a répété que " les femmes sont la moitié de la société. Si les femmes ne sont pas libérées, la société n'est pas libre ".
[p75]