Alors si Jordan est le visage du mal, je suis prêt à embrasser le diable à pleine bouche. Je le mordrai et y mettrai la langue, j'avalerai sa salive et m'empoisonnerai avec ses baisers ardents.
Ce sont nos décisions qui modèlent notre destin. Il n'existe pas de chemin tout tracé, c'est à nous de le créer.
La violence a toujours mieux marché avec moi. C'est à elle que j'aurais dû faire confiance. La diplomatie n'est qu'une salope aguicheuse.
Nous sommes bons, mauvais, doux, féroces, et une infinité d’autres choses encore. Nous sommes un champ de bataille où le bien et le mal se disputent une guerre interminable, ignorant que ce bain de sang n’aboutira à aucune victoire. Et on aura beau essayer de faire ce qu’il faut, s’agenouiller devant la morale, quoi qu’on fasse, on restera ces mêmes êtres imparfaits qui s’imaginent avoir le choix.
Même si les nuages gris s’amoncellent dans le ciel, si on se montre patient, le soleil finit toujours par revenir.
La normalité, une notion qui nous est propre à chacun, se modifiant au cours du temps dont la direction est modifiée par une suite d’évènements. Ce qui nous paraît étrange, fou ou même insurmontable un jour peut finir par devenir un fait totalement banal dans notre quotidien. Ça a été le cas lors de la dernière guerre qui a opposé l’Europe et l’Empire ottoman pendant sept longues années. En tant que soldat et agent de la S.T.A.R.K.E, je ne sais que trop bien avec quelle rapidité la terreur et la mort peuvent s’imposer dans notre vie et finir par devenir « normales ». Notre monde y a fait face de trop nombreuses fois. Chacun des membres de l’organisation ressent cette menace, comme un instinct qui s’est développé au plus profond de lui afin de l’avertir. Et après deux années de demi-sommeil durant lesquelles la paix est redevenue un semblant de normalité, mon instinct s’est éveillé.
Un jour, tu m’as dit que j’étais comme un croquis inachevé. Je pense que t’as raison. Je pense que certains d’entre nous sont des tests, des ratés, tandis que d’autres sont aboutis et parviennent à aller jusqu’au bout des choses. Il faut juste l’accepter, et une fois que c’est fait, tout devient plus clair.
— Suite aux derniers évènements, l’organisation est plus déterminée que jamais à mettre la main sur les membres de l’Étoile, je déclare en faisant naviguer mon regard sur le groupe. Vous êtes tous présents ici, aujourd’hui, car votre participation est nécessaire afin d’accomplir cette mission. Nous savons d’ores et déjà que l’un des Cinq se trouve à Vienne. (J’adresse la suite directement à mon ami assis dans un fauteuil : ) Et Michael, on aura besoin de toi afin d’interpeller Marcellus.
— Tu ne lâches jamais l’affaire, réplique-t-il en se levant. Mais étant donné ce que tu as fait pour mon neveu, et ce que l’Étoile a orchestré à Venise, je crois pouvoir t’aider cette fois encore.
C’est ce que j’espérais entendre !
Mon Dieu, j’ai cru que ça n’arriverait jamais !
Contrairement à notre premier baiser, Shango ne se laisse pas uniquement guider, il participe, s’appropriant ce qu’il veut et m’offrant ce que je convoite depuis des mois. Je l’embrasse à en perdre haleine, caressant ses cheveux crépus et sa nuque, inclinant la tête pour mieux recevoir sa langue qui explore ma bouche. Il murmure, je soupire, un son à la limite du supplice. Ses mains empoignent mes fesses, me poussant à en émettre un autre. Ça semble lui plaire. À moi aussi !
Je me détache de lui pour tendre la main en arrière, mais il me récupère, comme un cadeau qu’on aurait tenté de lui retirer. Je souris à travers notre baiser.
La vérité, c’est que je suis tombé amoureux de Clem sans même m’en rendre compte. Ça ne m’est pas tombé dessus d’un coup, c’est des conneries, ça n’arrive jamais comme ça. C’était juste là, grandissant silencieusement en moi. L’attirance a été immédiate, mais les sentiments sont plus complexes que ça. Je m’y suis attaché naturellement, sans effort, jusqu’à en devenir totalement accro. C’est comme si j’avais toujours été fait pour lui. Clem se moquerait de moi si je lui disais, mais après une blague et un sourire, je saurais qu’il m’a écouté et qu’il comprend où je veux en venir.