Accumuler des connaissances n'est qu'un bien banal: "Les connaissances, elles ne sont pas l'homme, elles n'ont de valeur que selon l'habileté des mains qui les mettent en oeuvre"
Il avait un grand respect de l'Etre, de sa construction, de son émergence, qui ne s'expliquait pas uniquement par sa culture mais plus encore par son itinéraire, lequel l'avait amené à trouver son identité. Histoire faite de cassures: l'obligation de quitter son île et de se réfugier à Paris, la nécessité de choisir des études gratuites et de travailler pour subvenir à ses besoins, la grande guerre avec toutes ses horreurs, le racisme dont il fut victime parfois.
Histoire faite de cassures plus douloureuses encore : la mort brutale et prématurée de sa fille, la seconde guerre mondiale, sa destitution, son arrestation, sa déportation, viendront renforcer sa philosophie de la vie.
Il souhaitait que les jeunes ne se laissent pas influencer, voire "déborder" par l'américanisme, triomphe de l'impersonnel tel qu'il le concevait. (...) marqué par la guerre mondiale de 1914-1918 et les mouvements d'indépendance, Raphaël prône la paix afin que les peuples puissent s'épanouir en toute liberté.
Il se battra pour défendre ces idées. Il ne cessera de les mettre en pratique tout au au long de sa vie. (p. 147)
Au fil des pages de cet ouvrage, le lecteur sera tenté d'associer la vie de Raphaël Elizé à celle d'un personnage romanesque en raison de la nature et de la multiplicité des événements et des épreuves auxquels il fut confronté. Cependant, à la différence des héros de roman qui doivent beaucoup aux coups du destin, Raphaël Elizé a essentiellement parqué son existence par sa volonté et son action. (p.11)
Une jeunesse mouvementée
La jeunesse de Raphaël Elizé aurait pu s'écouler paisiblement. Mais deux catastrophes, l'explosion de la Montagne Pelée et La première guerre mondiale, vont bouleverser un destin qui semblait déjà tracé tout en laissant au jeune homme beaucoup de chance, comme s'il était dit dès le commencement que son existence ne serait pas des plus ordinaires. (p. 41)