[RDA, années 1980]
Parfois les gens disparaissaient dans notre pays. Ils ne mouraient pas mais on ne les revoyait jamais. Ils partaient à leur travail et ne revenaient pas. Disparaître : c’était cela que mes parents craignaient aussi. La force de vie, propre à chaque homme, se couplait ici avec une force d’existence, un refus d’être enlevé, séquestré, torturé… Qui savait vraiment ce qui se passait derrière le mot "disparaître", à part les membres de la Stasi et ceux du gouvernement ? Même eux n’étaient pas à l’abri. Un mot de travers, et on les prétendait en vacances prolongées à l’étranger… (p. 46)