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Citation de colimasson


C’est une des découvertes importantes de Freud que d’avoir compris que le mélancolique qui se mésestime, se dévalorise, se rabaisse soi-même, s’adresse en réalité à l’objet en utilisant le fait que l’objet est en lui-même puisqu’il l’a introjecté, puisqu’il s’est identifié à lui.
[…] Nous avons vu que le travail de mélancolie a pour but de liquider l’investissement narcissique de l’objet, de l’objet perdu. Or, l’investissement narcissique de l’objet est lié à l’idéalisation de l’objet, chez le mélancolique à coup sûr, et par conséquent attaquer l’idéalisation de l’objet, dévaloriser l’objet, c’est rendre impossible de continuer à l’investir narcissiquement. D’autre part, et en opposition parfaite avec le discours conscient du mélancolique, le sujet mélancolique finit par se reconnaître (inconsciemment bien entendu) comme supérieur à l’objet.
C’est par ce double mouvement –dans lequel l’objet dévalorisé est le sujet implicitement valorisé par rapport à l’objet –que se crée la distance entre les deux, laquelle rend impossible la continuation de l’investissement narcissique d’objet, qui les éloignerait l’un de l’autre. / Tout ceci, comme nous le savons, est lié à une souffrance inouïe pour le sujet mélancolique. Mais il faut dire que la souffrance ne consiste pas seulement dans le fait que le sujet mélancolique est obligé de s’attaquer soi-même pour attaquer l’objet (introjecté) : la souffrance consiste aussi, sinon surtout, dans la déchirure du lien étroit (narcissique dans le plein sens du mot) qui les reliait auparavant. C’est une véritable torture, comparable à une amputation, que le mélancolique s’inflige à lui-même, mais c’est aussi, et par là même, la rupture avec l’objet perdu, et donc la sortie de l’accès mélancolique.
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