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Critiques de Autrement (52)
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Goa, 1510-1685. L'Inde portugaise, apostoli..

Cet ouvrage collectif dirigé par Michel Chandeigne est consacré à la cité de Goa, laquelle connut une période de faste au temps de l'Inde portugaise puis un déclin inexorable. La ville avait été conquise en 1510 par Afonso d'Albuquerque qui en fit la capitale d'un empire où cohabitaient des chrétiens, des juifs, des musulmans et des hindous. L'inquisition y aura un tribunal. Le poète Luís de Camões en fait un portrait assez peu flatteur : ville corrompue, aux moeurs brutales, adonnée au plaisir et à l'argent, au milieu des richesses de l'Orient : bois, épices, métaux, soie, pierreries... Le corps du jésuite François Xavier mort en Chine y a été ramené et exposé. Un livre très intéressant.
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L'Irlande : Les latins du Nord

Indispensable guide pour savoir où l'on met les pieds.



De U2 à la déchirure de L'Irlande du Nord en passant par une terre d'artistes qui ne s'y rendent pas seulement pour la tranquillité du pays mais aussi parce qu'il est un petit paradis fiscal.

Une bonne trentaine d'auteurs ont contribué à cet ensemble : Hervé Jaouen, Sorj Chalandon et des journalistes et acteurs politiques des années 80.

C'est une mine d'informations, notamment pour l'auteur qui voudrait écrire sur les nombreux sujets passionnels qui ont animé cette île dans les années 80 et avant.

La discrimination d'une communauté, la haine, les combats politiques, le sang en Irlande du Nord et le vert de l'éternelle Erin. le pub, lieu social qui manque tellement en ce moment. Et la Guinness, entre autres breuvages "tourbeux" qui n'ont pas le même goût qu'ici.

Coordonné, écrit et distillé peut-être dans une chapelle par Michel Sailhan .

Un jour, j'irai là-bas.
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Mémoires, Birobidjan, 1928-1996



Pour résoudre une fois pour toutes le faux problème juif, le petit père des peuples de toutes les Russies, le très efficace Joseph Staline, croyait, dans les années 1930, avoir trouvé une formule magique : créer sur ses vastes terres une petite république spécialement pour les juifs. Qu'il s'agissait d'une (autre) idée fumeuse de ce grand bienfaiteur de l'humanité, n'étonnera personne ! Déjà rien que l'emplacement de ce 'Zion' communiste aurait condamné tout projet de la sorte, même bien intentionné et sérieux. Les quelques 200 km2 de l'oblast (province) autonome juif de Birobidjan - tel était le nom donné à ce petit paradis - se trouve à 6.014 km de Moscou, un peu au nord de Vladivostok et donc plus proche de cet autre paradis terrestre qu'est la Corée du Nord. Les 75.000 qui y habitaient ne devraient guère souffrir de canicule, puisque la température moyenne en janvier par exemple est (officiellement) de moins 24,1 degrés. Quant aux ressources naturelles et du sous-sol, il ne vaut mieux pas aborder le sujet !



L'oeuvre de Robert Edward Weinberg : "Mémoires, Birobidjan, 1928-1996" est d'une lecture fascinante, ce en quoi l'auteur de la présentation du livre a bien raison. Il l'a beaucoup moins lorsqu'il affirme que cette création, en 1934, était avec "l'accord des intéressés", les juifs donc ! Comme si le tsar rouge avait besoin de l'accord de quique ce soit et comme antisémite notoire sûrement pas de ce peuple maudit ! Si certains juifs ont marqué leur assentiment (personne n'en connaît leur nombre, bien sûr, mais ils ne devaient pas être très abondant), cela a dû être grâce aux nombreuses garanties et promesses pour la plupart non respecté d'ailleurs. Certes le yiddish a été déclaré langue officielle et l'université crée, fût baptisé Sholem Aleichem, en hommage à l'humoriste juif, né Rabinovich (1859-1916), auteur du superbe et célèbre "Un violon sur le toit". Prétendre que ces pauvres juifs ont accueilli le Plan-Staline dans la joie et anticipaient leur grand voyage sans retour avec un enthousiasme délirant, relève de la pure fiction. Ça aurait plutôt été pour eux dans le sens de la fameuse boutade de Sholem Aleichem : "Quelles que soient les mauvaises nouvelles, vous devez continuer de vivre, même si cela vous tue." L'alternative pour les récalcitrants aurait, de toute façon, signifié un envoi individuel ou en famille dans le Goulag du Prix Nobel Alexandre Soljenitsyne ou de l'historienne Anne Appelbaum, aussi ad 'vitam aeternum' ou jusqu'à la fin des temps.



Cette expérience grandiose et calamiteuse a fait l'objet de plusieurs ouvrages. Celui qui m'a personnellement fait le plus impression est celui de Masha Gessen, connue pour son autre excellent livre : "Poutine: L'homme sans visage" de 2012. Malheureusement son oeuvre : "Where the Jews Aren't: The Sad and Absurd Story of Birobidzhan, Russia's Jewish Autonomous Region" n'existe pas en français. Par contre, le beau roman de Marek Halter l'est et son : "L'inconnue de Birobidjan" a reçu sur notre site préféré 32 critiques positives, mais ne nous offre pas une image globale de cette réalité historique.



Il en va, dans une moindre mesure, de même pour le livre d'Anne Nivat : "La République juive de Staline" de 2013. J'ai énormément d'admiration pour ce grand reporter de guerre, qui à très juste titre a gagné le Prix Albert Londres en 2000 et qui a couvert des points artificiellement chauds comme la Tchétchénie, l' Afghanistan et l' l'Irak. Avec ses 16 ans de voyages et reportages ainsi qu'avec son exceptionnellement intéressant ouvrage : " Chienne de guerre" de 2001, elle se classe, avec Janine di Giovanni, à l'absolu top féminin de sa profession. Ce que je reproche un peu à son livre de Birobidjan, c'est qu'il est plus un compte rendu, pour le reste, très réussi de ses propres pérégrinations dans ce coin du globe qu'un approfondissement de ce qu'a été cette fausse utopie.



Pour toutes celles et ceux intéressés par cette expérimentation scandaleuse qui a coûté la vie à un nombre inconnu de victimes, après des années de vie sans espoir dans un cadre et des conditions de flagrante injustice et misère, et à ce titre tout à fait impardonnable, je peux recommander cet ouvrage de Robert Edward Weinberg.
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Maréchal, nous voilà... : 1940-1944 - Souvenirs..

Maria Carrier a rassemblé dans cet ouvrage des témoignages de gens ordinaires. Ceux qui d'habitude n'ont pas la parole, ceux que Pierre Sansot nomme dans l'un de ses ouvrages "Les gens de peu".

Ils évoquent la période de l'occupation qu'ils ont tous vécue difficilement et pour certains d'entre eux tragiquement.

Au travers de leurs anecdotes le lecteur appréhende "par le petit bout de la lorgnette" la vie quotidienne et les difficultés qu'ils doivent affronter, les choix qu'ils doivent faire.

L'ouvrage est inégal du fait de la diversité et du nombre (28) des récits, mais chaque lecteur doit pouvoir y trouver matière à réflexion et enrichir ses connaissances sur cette époque.

Des documents personnels de chaque intervenant appuient de façon didactique le propos.

Une belle réussite des Éditions Autrement que cette collection Mémoire.
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Oedipe et neurones. Psychanalyse et neurosc..

Au départ, tout allait bien. La psychanalyse a fait son apparition sur le terrain encore relativement peu défriché de la maladie mentale –que l’on appelait encore « folie » pour ne pas se casser la tête et parce que la répertoriation de toutes les différentes modalités d’expression du « fou » n’avait pas encore été réalisée. Et puis, le 20e siècle s’est emballé avec son lot de découvertes. Pharmacologiques pour le domaine de la psychiatrie, biologiques pour le domaine des neurosciences –si l’on cherche à résumer. Mais réduire les trois disciplines à des domaines aussi fermés, n’est-ce pas simplifier à outrance leur domaine d’action, au risque de négliger leurs influences réciproques, et empêcher dès lors leur réunion dans l’obtention d’une synthèse réussie qui permettrait peut-être d’ouvrir à de nouveaux horizons les points de vue sur la maladie mentale ?

Le 20e siècle est vite passé, qui n’a pas vraiment permis de se laisser le temps de réfléchir à cette question. Et si le bilan est aussi mitigé, la faute est surtout celle des spécialistes : pris au piège du dogmatisme de leur profession, ne jurant que par écoles, courants et mouvements, définis ou non par des diplômes ou des affiliations, il leur est parfois difficile de prendre en considération des concepts, pensées ou opinions qui ne relèvent pas de leur domaine. La faute aux idéologies, mais aussi à la complexification croissante des disciplines qui ne permet pas de s’approprier toutes les connaissances les plus pointues de chacune d’entre elles. En sciences comme partout ailleurs, il faut faire des choix, c’est-à-dire se spécialiser, et accepter de n’avoir pas une maîtrise absolue de disciplines convergentes qui pourraient pourtant enrichir le point de vue.





Dans Œdipe et Neurones, ouvrage collectif supervisé par Béatrice Boffety, des intervenants des domaines susmentionnés sont invités à délivrer leurs points de vue. Leur sélection est très pertinente et les points de vue professionnels et passionnés de chacun permettent de découvrir des imbrications insoupçonnées et des pans de l’histoire des disciplines qui ne se seraient sans doute pas dévoilés avant longtemps sans la lecture de cet ouvrage. Œdipe et Neurones est un titre qui résume d’ailleurs très bien le travail de réflexion engagé à travers cette collaboration d’auteurs, et on découvre comment, les premiers, les mythes grecs ont su constituer un freudisme avant l’heure du fait de leur richesse symbolique. Grand bon dans le futur et apparition de la psychanalyse et de ses dérivés, puis découvertes pharmacologiques qui permettent de prendre en charge des patients en situation d’urgence, puis banalisation de ces mêmes psychotropes. N’oublions pas les découvertes neurobiologiques parallèles qui s’insinuent au cœur même du fonctionnement de l’individu, dans l’intimité de ses neurones. Mais n’allons pas trop vite, et ne sautons pas cette période obscure de la « folie » médiévale, parfois confondue avec son penchant, la « sorcellerie ». Nous apprendrons donc comment, peu à peu, la folie s’est dégagée de cette stigmatisation ésotérique et comment s’est affiné le regard que l’on porte sur elle. D’abord hystérie, mot fourre-tout parfait pour glisser en vrac n’importe quelle caractéristique qui fait glisser l’individu de la norme à l’anormal, on a ensuite séparé la névrose de la psychose –bien que l’on ne soit plus certain, aujourd’hui, de la pertinence de cette séparation- avant d’établir une nosologie pointue qui aboutira au manuel de référence du DSM.

Dans cette première partie, si préjugés il y avait encore, ils disparaîtront : où l’on apprendra que la définition de la folie répond également au théorème de la relativité et qu’elle est surtout une question de culture.







« Les choses ne sont pas si simples pour autant, car c’est l’extension de la notion du réel qui varie, selon les époques et les systèmes, alors que la notion de folie –comme inadéquation entre une conscience et le réel, semble, elle, rester fixe. In fine, il convient donc de s’interroger non pas tant sur la façon qu’a une société à un moment donné de se représenter la folie, mais sur les frontières qu’elle donne à la notion de réel. » (Béatrice Boffety)





La deuxième partie de l’ouvrage présente les différentes disciplines que sont la psychanalyse, la psychiatrie et les neurosciences. Des spécialistes s’expriment et donnent leurs points de vue sur leur discipline, les raisons qui les encouragent à croire en la pertinence de leurs recherches et les intérêts qu’ils y décèlent pour la prise en charge et le traitement des personnes en souffrance psychologique. Ces apports ne sont pas des charges à visée de prosélytisme. Les auteurs n’hésitent pas à exprimer leurs doutes ou à reconnaître des influences extérieures qui ont su enrichir les recherches de leurs domaines. Surtout, les points de vue sont originaux : en citant des exemples qui semblent parfois à mille lieux de la maladie mentale, ils permettent de comprendre la complexité de l’être humain et, allant, la difficulté que revêt la possibilité d’agir ou non sur son comportement. On découvrira par exemple quels sont les processus impliqués dans la régulation de la faim (Jacques Le Magnen), comment peut naître une pensée à partir d’une mécanique neuronale (Stanislas Dehaene), quels sont les paradoxes de la mort cellulaire (François Gros) ou encore ce qui définit la pulsion, de la biologie à l’économie (Alain Gibéault).





En troisième partie, le corpus se scinde en plusieurs discours : l’un concerne la névrose et cherche à comprendre son degré de déterminisme, sa prise en charge et la thérapie psychanalytique ; le deuxième concerne la psychose maniaco-dépressive et la schizophrénie ; le troisième s’attarde davantage sur la psychosomatique à travers les exemples de la maladie de Crohn, de la fibromyalgie, de l’épilepsie et des cancers ; le quatrième, enfin, s’attarde sur le cas particulier des maladies mentales infantiles avec une focalisation particulière sur le cas de l’autisme.







La dernière partie d’Œdipe et Neurones constitue une ouverture à la réflexion amorcée au cours de la lecture. Après s’être tourné sur le passé et avoir cherché à comprendre comment s’est menée la lente constitution du paysage de la maladie mentale aujourd’hui, les auteurs se tournent vers l’avenir et essaient de deviner ce que sera la prise en charge des troubles psychiques à l’avenir. Va-t-on vers un tout-biologique plus prégnant, avec le développement des neurosciences ? Consommera-t-on tous, de manière généralisée, davantage de psychotropes ? Ou disparaîtront-ils au contraire, au profit d’une meilleure connaissance de l’être humain –connaissance qui passe justement par une meilleure compréhension de ses mécanismes cérébraux, entre autres. Faut-il réformer la formation des psychanalystes ? Modifier la prise en charge des patients ? De quelle manière l’argent intervient-il dans les rapports entre patient et analyste ? Sur des questions d’apparence anodine, les auteurs nous montrent, encore une fois, qu’aucun changement n’est anodin et détermine une certaine manière de considérer le traitement thérapeutique.





Œdipe et Neurones est un ouvrage passionnant et foisonnant, qui s’adresse aussi bien à l’initié –qui trouvera sans doute son compte dans le lot des apports originaux et novateurs des auteurs- qu’à l’amateur –dont la clarté des auteurs mettra à sa portée des notions et des théories souvent inattendues. Psychanalyse, psychiatrie et neurosciences se recoupent et apparaissent finalement beaucoup plus liées qu’il n’y paraît. Oui, mais c’est aussi et surtout l’être humain qui est pris au piège au centre de ces disciplines, et s’intéresser à leur évolution conjointe, c’est finalement et surtout se préoccuper de l’évolution de la place donnée à l’homme dans un monde où l’on exige de lui toujours plus de performance et d’excellence –parfois et trop souvent au-delà de ses limites naturelles.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Marseille transit : les passagers de Belsunce

Ce livre paru dans la collection "Autrement" s'attache à nous tracer le portrait d'un quartier emblématique et objet de tous les fantasmes de la ville de Marseille : le quartier Belsunce, dont le nom est issu de celui d'un évêque qui se distingua pendant l'épidémie de peste. Belsunce est situé en plein centre-ville, entre la Canebière et la gare Saint-Charles. Ses rues sont étroites, et ses logements, encore aujourd'hui bien souvent assez vêtustes, pour ne pas dire délabrés. L'auteur dépeint essentiellement la fonction de transit du quartier, qui accueillit ou plutôt logea les immigrés italiens, espagnols, algériens, marocains, juifs pied-noirs, africains... Marseille est un port, Belsunce est près du port, et ce quartier, est finalement assez symbolique de la ville comme l'objet de tous ses fantasmes. Je me rappelle que ma grand-mère, habitant elle-même au centre-ville mais pas dans ce quartier, avait une expression, quand, enfants, nous n'étions pas sages, qui tombait avec force menace : "si tu continues, je vais t'envoyer à Belsunce". De l'autre côté familial, mon grand-père italien y avait transité, mais était très fier de dire qu'il en était sorti assez rapidement, pour le quartier d'Arenc, ce quartier, affirmait-il, étant rempli d'immigrés et donc infréquentable, montrant de ce fait sa volonté farouche d'assimilation. C'est cela Belsunce, tout ce qui constitue Marseille et tout ce dont elle veut se débarrasser. Un territoire dont on a un peu honte mais qui nous constitue.

Aujourd'hui, comme pour la plupart des grandes villes, le centre ville de Marseille est l'objet de réhabilitation, les pauvres du coeur de la ville partent en banlieue, et ceux qui ont les moyens paient des loyers hors de prix. On élargit les rues en les éventrant. Belsunce, restant définitivement à part, demeure un quartier "mal fréquenté", assez sale, toujours vêtuste, comme si la ville voulait garder intacte cette tache indélébile qu'elle a sur la conscience de renier ce par quoi elle s'est construite.

Bien documenté, illustré de nombreuses photos émouvantes dont il faut garder intacte la mémoire, j'ai aimé me plonger dans ce cours d'histoire une peu austère qui m'a appris certains éléments qui manquaient à ma propre mémoire d'enfant de Marseille.
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Le jardin, notre double. Sagesse et déraison

Commençons par le titre : "Le jardin, notre double".

Cet ouvrage collectif (articles, fragments littéraires et texte inédit) sur le thème abordé montre l'étendue des attentes humaines vis à vis de la nature et du jardin en particulier ainsi que ce que nous investissons de nous-même dans cette relation, plus ou moins réciproque, selon chacun et selon les époques. Le jardin est en effet comme un double qui nous renvoie interrogations et réponses.

Continuons par le sous-titre : "Sagesse et déraison".

De tous temps les humains ont envisagé la nature (« le Littré ne comprend pas moins de vingt-neuf sens différents du terme « nature » », p 242) comme une alliée ou une ennemie. Une manne pour (sur)vivre, et un danger dont l’imprévisibilité reste à contrôler.

Ce n’était qu’un premier stade. Depuis, la raison se niche aussi ailleurs que dans la subsistance et le péril s’est multiplié. L’un prenant le pas sur l’autre et inversement, les relations se sont complexifiées jusqu’à aujourd’hui où nous devons repenser plus qu’une cohabitation nécessaire mais une alliance durable.

Et le clin d’œil d’Apollon sur les fesses de Venus (ou qui que représentent les deux statues placées de manière si éloquente dans le jardin, sur la couverture du présent ouvrage), n’est plus simplement une affaire de plaisir, mais de perpétuation de l’espèce. Retour à la case départ !

Ce faisant, l’évolution du jardin dans la conscience humaine a laissé des traces positives qui en pallieront (peut-être, avec espoir ?) les excès. De ce fait, il ne s’agit pas d’un rapport cyclique mais, comme celui des saisons au jardin, d’une forme hélicoïdale, une spirale qui avance sans jamais revenir complètement sur elle-même et qui intégrera le passé dans sa marche vers l'avenir.

Le « jardin virtuel », le « jardin planétaire » sont autant d’expressions pour un XXIe siècle qui sera jardinier ou ne sera pas, selon une formule calquée sur celle de Malraux et qui se dégage de l’ensemble de ce recueil.

anne.vacquant.free.fr/av/

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Les 20 plus belles cartes du monde : Du XVI..

Voilà un livre qui est, à mon humble avis, un futur cadeau pour un amateur de carte en tous genre. Non ! Des cartes à jouer. Des cartes de géographie ou d’astronomie. Car elle sont toutes belles.



Bien sûr, en voyant le titre « Les 20 plus belles cartes du monde », j’ai tout de suite pensé que ce ne pouvait que subjectif. Chacun ses goûts. Elles sont plu à la coordinatrice, mais ne plairons sans doute pas de la même façon à tous.



Je ne vais pas les commenter une à une. Je dirai simplement que j’ai un faible pour les cartes anciennes ; qu’elles soient de géographie ou d’astronomie. Je suis donc loin d’être impartial quand je donne mon ressenti sur les œuvres plus modernes.



Clément Aubry, par exemple, utilise les techniques des cartographes pour créer de toute pièce un document (numérique) ressemblant à une carte géographique pour faire passer un tout autre message. Ed Fairburn, Marcoleptique et Julien Jaffré utilise de vielles cartes, les surchargent d’éléments graphiques à leur convenance. Bravo les artistes. Mais le résultat ne me convient pas. Kate Tarling, quant à elle, brode des cartes.



Vous trouverez également deux cartes de la Lune (montrant chacune les deux hémisphères. L’une, en couleur, a été réalisée pour le ministère soviétique de la Géologie, l’autre en noir et blanc, a été entière réalisée à la main et regroupe sur le tour un nombre impressionnant d’information sur notre satellite naturel.



Allez ! Il faut bien que je le dise. Ma préférée est la carte de Jacques de Vaulx (1583).



Pour finir, je relèverai que l’auteur (ou autrice) de l’avant-propos nous invite à les partager et les exposer. Hé bien ! Il aurait été judicieux, pour faciliter cela, de les regrouper, non pas avec une reliure « dos collé » mais dans une pochette à rabats. Sinon, que du positif sur la maquette et la qualité des tirages. Le papier est beau et les couleurs lumineuses.



En bref : N’hésitez pas à vous le procurer ou à l’offrir. Le prix est très raisonnable au vu de la qualité des reproductions.
Lien : https://sciences.gloubik.inf..
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Bagnards - La terre de la grande punition :..

de 1854 à 1938, les différents bagnes de Guyane en Amérique du Sud (Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne, les îles du Salut, Crique-Anguille) vont accueillir plus de 70 000 condamnés classés en 3 catégories : transportés, relégués ou déportés.



Cet ouvrage est un condensé de dossiers, de témoignages et d'archives qui racontent la vie quotidienne (survie surtout), les lois propres aux différents bagnes et la mort de ses prisonniers.

Certains noms sont célèbres ou vous parleront un peu : Dieudonné de la bande à Bonnot, le capitaine Dreyfus, Seznec, Papillon.



Un pan de notre histoire de France que l'on apprend pas ou peu et c'est bien dommage !

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La mort à vivre

Pour étudiant médecine ou DU ASP
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Atlas du réchauffement climatique : Un risque..

Un livre intéressant mais qui commence à être un peu trop ancien avec cette version de 2007 et qui a un style un peu trop scolaire.

A part ça, les infos sont distillées de façon claire avec des cartes visuelles et synthétiques. A noter, quelques cartes à la fin de l’ouvrage qui compare la France d’aujourd’hui à celle de 2100, une comparaison qui permet de faire la lumière sur les évolutions de notre climat.
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India, 1900-1947. Un britannique au coeur d..

Excellent ouvrage sur un jeune administrateur britannique du service colonial indien prenant ses fonctions au début du XIXème siècle, à l'aube des grands bouleversements du pays. A travers la retranscription de la correspondance de sir Malcolm Darling, de ses ouvrages sur l'étude des campagnes indiennes pendant ses multiples pérégrinations à travers l'Inde mais également de ses autobiographies, l'auteure nous livre un récit passionnant d'un homme qui découvre un pays qu'il ne connaissait guère, qu'il apprend à connaitre, et surtout qu'il apprend à aimer....
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Atlas de l'immigration en France : Exclusio..

simple a lire mais très efficace, une foule de détails, un atlas sur un sujet sensible(voir tabou y a encore quelques années) .



Cela ne sombre pas dans les clichés habituels sur le sujet...de l'information, de l'histoire et un bon remède contre les idées reçues.A mettre entre les mains de ceux qui sont sensibles a certains discours de l extrême, les maux de notre société ne sont pas liés a l immigration, bien au contraire , elle ns est vitale pour de nombreuses raisons.



instructif et enrichissant



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Berlin, 1919-1933 : Gigantisme, crise socia..

Témoignage sur les années précédent la montée du nazisme dans la capitale allemande . Berlin , vue à travers les yeux des habitants ordinaires , les ouvriers qui vivent dans la misère , mais aussi à travers les artistes . Quelques belles photos très intéressantes . Berlin avant la chute terrible de 1945 , la capitale qui a crû aux mirages du national socialisme ;alors qu'elle était une des capitales des plus prometteuses . Une analyse de la crise de 1929 avec son lot de misère et d'exclus , rien à voir avec la crise actuelle.
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Bagnards - La terre de la grande punition :..

Une grande enquête sur le quotidien du malheur !

A lire
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La guerre civile russe 1917-1921. Armées pays..

Cette étude d’histoire est certainement l’ouvrage le plus général permettant d’avoir une vue à la fois synthétique et diversifiée des enjeux, de la durée et des forces en présence dans la guerre civile russe de 1917 à 1922. L’objectivité dans un tel conflit est difficile à garantir, surtout lorsque l’auteur, éminent historien spécialiste de l’URSS, est accessoirement militant trotskiste de longue date, membre du Parti des Travailleurs. On pourra donc équilibrer sa présentation des bandes makhnovistes et de leurs exactions par un point de vue – non moins subjectif – de « La Révolution inconnue » de Voline, voire de l’autobiographie de Makhno « La révolution russe ». Pour le front de l’Extrême-Orient sibérien, un peu vite expédié dans le livre de Jean-Jacques Marie, j’ai trouvé admirable « Le destin de l’Amiral Koltchak » de Peter Fleming qui met en lumière le rôle décisif des troupes tchécoslovaques et japonaises dans cette partie du conflit – livre malheureusement très difficile à se procurer – et permet de se rendre compte de l’aspect inextricable de la toile d’araignée des alliances qui se font et se défont avec les bandes sanguinaires de Semionov, Ungern et autres.
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Terre indienne : Un peuple écrasé, une culture ..

Je suis intéressé par la culture traditionnelle des Amérindiens. C'est pourquoi j'ai emprunté à la médiathèque ce numéro de la collection "Autrement" paru il y a longtemps (en 1991), écrit par divers contributeurs. On y trouve une description des divers groupes d'Indiens d'Amérique du Nord, avant et après la conquête. Les auteurs insistent, à juste titre, sur l'incompatibilité fondamentale entre les autochtones et les colons. Certes, les Indiens n'étaient pas de simples "bons sauvages", ils pouvaient être agressifs et même cruels, mais ils savaient vivre en symbiose avec la Nature, qu'ils respectaient infiniment. Au contraire, les Européens venaient là pour soumettre les tribus, exploiter sans vergogne la terre conquise et accumuler des richesses; à cette fin, ils se devaient de détruire complètement l'environnement qui avait assuré la vie aux autochtones, pendant des siècles. L'incompréhension entre ces deux groupes provenait aussi du fait que les Indiens n'étaient pas de simples sujets obéissant à leur chef, alors que les Européens étaient habitués à suivre aveuglément leur roi ou leurs généraux: c'est pourquoi tous les traités signés entre les deux parties ne pouvaient pas être durablement respectés. de toutes façons, les Blancs avaient la "langue fourchue"...



Le livre insiste spécialement sur les guerres menées contre les tribus Sioux dans les Grandes Plaines; la grande figure du chef Sitting Bull est évoquée avec respect.

La dernière partie du livre est essentiellement consacrée au réveil de la conscience indienne aux Etats-Unis, avant le cinquième centenaire de l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique.



Ce recueil d'articles est intéressant. Mais il manque un peu de pédagogie et certains textes sont écrits de manière trop académique. Surtout, j'aurais aimé une description beaucoup plus exhaustive de la culture et des moeurs des Indiens.

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Barcelone

Cette collection vous donne vraiment envie de VOIR !



Si vous décidez de visiter tout ce dont vous parle ce guide, prévoyez facilement deux semaines... Et plus !
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La bibliothèque. Miroir de l'âme, mémoire du monde

Cet essai qui date de 1991 est structuré en trois parties: la première, "la mémoire du monde", est un très bon exposé des moments emblématiques de notre culture de la bibliothèque: d'Alexandrie aux Lumières, avec un bon dépaysement par l'exégèse biblique et les bibliothèques musulmanes. La seconde, "L'âge du nombre et des machines", veut être un panorama sur les problématiques actuelles des bibliothèques (par ex. bibliothèques scolaires, universitaires, mises en question par la numérisation, architecture des médiathèques): je trouve qu'il y a là une grande perte d'intérêt, peut-être parce que, fatalement, ce sont des pages qui ont déjà largement et mal vieilli; je n'en retiendrais qu'un chapitre intéressant sur l'actualité des écrits d'Eugène Morel sur la BN. Enfin retour de "grâce" dans la troisième partie, "Miroir de l'âme", en particulier par l'originalité des contributions diverses: j'ai été frappé en particulier par l'analyse psychanalytique de l'autodafé par Gérard Haddad, par le chapitre sur la "librairie" de Montaigne ainsi que sur la bibliothèque comme enfer chez Borges.

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Tokyo, extravagante et humaine

Donald Richie, américain, avait vécu cinquante ans à Tokyo lorsque ce livre a été publié, en janvier 2000. Avec lui, on pénètre davantage dans la culture japonaise. Ni guide de voyage, ni récit de vie introspectif, il nous relate l'histoire de la ville et nous fait percevoir ce qui fait sa singularité.



Bien sûr, on y trouvera quelques explications sur les mœurs et la mentalité japonaises. Mais la vedette ici c'est bien la ville, en perpétuelle évolution. Car les japonais aiment tout ce qui est nouveau, conservant dans leurs intérieurs une parcelle de traditions - même si le port du kimono se perd, nous dit l'auteur, le japonais moyen est bien moins rigide de mœurs qu'il n'y paraît. On apprend ainsi que Tokyo a développé un business du sexe extrêmement florissant, décomplexé, tout en restant très convenable et bienséant. Les revenus de l'industrie du sexe - dont le quart est assuré par les 3000 'love hôtels' de la capitale - sont comparables au budget de la Défense, .



Tokyo n'a donc aucun style. Tokyo est laide, pire: kitsch. Elle apparaît "dépourvue d'édifices monumentaux destinés à exprimer l'éternité". Son développement semble totalement anarchique, en cela, elle s'oppose à la ville occidentale, européenne en particulier, dont chaque "grand architecte" (Haussmann pour Paris, par exemple) se veut aménager l'espace et concevoir une architecture esthétique, figée, capable de traverser les siècles et de perpétuer sa mémoire.



Tokyo se présente donc comme une juxtaposition de villages où l'on trouve tous les services dont on a besoin, de la banque au bain public. Ce qui explique que la numérotation anarchique pour nous et le dédale labyrinthique des petites rues ne gênent en aucun cas les habitués du lieu. Ne serait-ce point, finalement, un urbanisme idéal, à l'inverse de nos métropoles au centre minutieusement préservé mais désert le soir, et aux banlieues interminables? On peut se le demander. On peut se demander aussi si un urbanisme planifié est souhaitable (cf. l'échec des villes nouvelles d'Ile-de-France). Ou s'il ne vaut pas mieux laisser ces espaces s'organiser eux-mêmes...



On peut aimer ou détester Londres, Madrid, New York... savoir quelle ville convient mieux à un être humain ne peut appeler qu'une réponse individuelle. Tokyo apparaît déconcertante aux étrangers, mais selon Donald Richie, si l'on y séjourne assez longtemps, elle finit par devenir familière, et l'on comprend que son organisation ressemble à celle de nos petites villes.

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