Citations de Babouillec (91)
Vingt fois sur le métier je remets l'ouvrage d'être en vie dans une carapace pénétrée par le mystère de la fabrique de nos petites vies usées par ce combat stérile de l'appartenance. J'ai rebroussé chemin pour me raconter. J'appartiens à une espèce en voie d'apparition, dépourvue du sens social sécuritaire, bannissant les codes interrompant les accès aux mystères de la vie. Une espèce fantaisiste où règne un désordre tonitruant. Équipée de codes indéfinissables brouillant les radars des formats en tout genre, j'appartiens à cette espèce étrange qui ne rentre nulle part, qui ouvre la passerelle des impossibles en torturant les repères sociaux. J'observe sans relâche les codes d'appartenance et je défie les pièges à la pensée. (p128)
Attention, cerveau aux territoires acquis, je pourrais t'aimer, te polir, te démunir, te dévêtir.
Je pensais que l'asservissement était d'un autre siècle, que la délimitation du savoir orchestré ne pouvait pas mettre en pratique la quintessence de son pouvoir établi pour étouffer, enfermer, dominer, maîtriser les exilés, les réfugiés d'un autre lieu.
Comment raconter une histoire des neurones insoumis à la loi des bâillons, insoumis à la loi des limites ?
Je suis née équipée d'un autre sens que cet enchantement d'être en vie.
Edifice du destin d'atterrir tous feux éteints dans l'archipel fantomatique d'une vie qui ne colle pas à la réalité. Tirées à pile ou face de l'intérêt général, illusion et élection, être élu à la fonction, être éjecté de la fonction.
Tout doit rentrer dans le tiroir à codes. Pas un chiffre qui déraille, qui manque à l'appel, être le calque de la transparence, être habité de la fonction.
Eclore un jour d'obsolescence, d'une série à défauts, tombée en panne à l'état neuf sans garantie. J'ai démarré le voyage comme ça, dans le flou des codes et l'ignorance générale de la route à poursuivre.
Être, devenir, paraître, disparaître, la grande épopée du commun des mortels.
Etalage inconditionnel d'un ratage d'embarquement dans l'envol du commun des mortels.
Être cette fille sans passeport pour occuper un territoire aménagé par la civilisation en place m'a propulsée dans les méandres du désir, Être soi.
Cet instant envolé par-dessus bord par la seule envie de persister dans l'existence, m'a fabriqué le rêve. J'ai tout de suite appris le rêve.
Rêver de me faire minuscule, invisible, compatible.
Rêver de désactiver les consciences en alerte d'information pour ressembler.
Rêver de la couleur transparente de la présence au monde pour être libre de sa trace.
Rêver d'un instant de sommeil dans l'intervalle insomniaque des bobines du futur.
Dans le paradis des anges volent en chute libre les mots des poètes morts et vivants
Tout commence à la naissance. Se détacher du cocon maternel est un acte d'une grande violence dont certains ne se remettront pas. Toute leur vie, ils chercheront des sensations particulières pour apaiser cette rupture, d'autres n'aimeront vivre que dans la rupture, d'autres seront heureux dans les bras de leur mère et, comme toujours, il y a un lot de petits veinards qui ne se poseront pas de questions. (p79)
PAs d'apprentissage, juste être soi-même; une terreur pour les réseaux sociaux.
Tous pour un, un pour tous. Très bonne recette identitaire pour un, plus compliqué pour le tous.
Perdue au fond de mon corps j'observe sans relâche le monde.
Je vous invite à franchir les limites de l'ailleurs
Le petit rien logé dans l'intervalle qui sépare le noir et le désir ressemble au silence.
P.82
Mourir n'est pas de mise
Grandir dans la peur du jugement
Nous immobilise
Avoir des envies d'exister dans son identité, c'est un combat et j'accepte,
J'accepte de me battre contre ce moi déconnant aux yeux du monde,
J'accepte de me battre pour ce moi déconnant aux yeux du monde,
Mais, je refuse de me battre pour les yeux du monde.
Eloïse nous raconte l'histoire interdite des êtres communicants, enfermés dans l’œuvre du monde écrite par les hommes méritants selon l’œuvre du mérite. Cultiver l'alternatif permet d'apercevoir les racines oubliées, laissées pour compte. Le nombril en expédition, fabriqué "made in" culture géométrie de l'intérieur fermé. L'origami certifié conforme.
Sommes-nous les pilotes de l'avion vrombissant dans nos têtes ou juste des copilotes pour aiguiller la machine en marche.
p.120
Le slogan, liberté égalité fraternité, in modernité, masque à utilité publique.
Sermon inscrit sur nos échanges monnayables. La valeur de notre liberté est identifiable à notre porte-monnaie.
Orientons-nous nos vies vers la liberté monnayable ou la liberté connaît-elle d'autres enjeux ?
Cela me paraît être une question fondamentale dans l'évolution de soi en rapport avec l'identité des limites.
P.44
« J’invite les faiseurs de règles à réfléchir aux actes organiques déviant le sens social. » (p. 114)
Le bruit des lettres qui s'entrechoquent en cascades de mots.
P.57
Je m'écris que la magie existe, que l'amour est au fond de nous-même, qu'il palpite quelque part au fond de nos cœurs pour traverser le désert de la vie dans ce monde de violence et de haine.
p.123
En route pour nulle part,falsifiés d’ identité, libres de disparaître, les expatriés mentaux sillonnent la ligne de démarcation entre le réel,l’ imaginaire, l’ obscurité, la lumière.
Être ou ne pas être, là est la question.
Dire merde à ceux qui croient savoir, là est la réponse.
Je suis enfermée dans un endroit bizarre de la vie et la pensée nourricière poétique dans cet espace galope comme un cheval fou.