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Citations de Bandi (23)


Après le coucher du soleil, le froid se fit encore plus vif. Un croissant de lune pâle, comme intimidé par les bruyants craquements de la glace sur la rivière, restait caché derrière les arbres dénudés sur la crête de la montagne, au nord-est. Malgré les deux rabats de sa chapka baissés sur ses oreilles et le col de son manteau remonté au maximum, Yeong-il sentait son front geler et du givre se former dans ses narines.
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Myeong-cheol avait envie de pleurer tout son soul et de tambouriner sur le sol. Mais il ne pouvait pas se laisser aller de la sorte car, parfois, les sanglots étaient considérés comme une rébellion et pouvaient vous valoir la mort. Voilà dans quel monde il vivait. La loi exigeait du peuple qu'il rie malgré ses souffrances et qu'il avale malgré l’amertume. Myeong-cheol marcha, le corps et l'âme écrasés par le désespoir et l'injustice qu'infligeait ce pouvoir absolu face auquel il était impuissant.
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La fiction se fait ici le porte-parole accusateur d'une réalité où les individus, isolés et faibles, sont les victimes d'une oppression quotidienne qu'ils ne peuvent encore combattre quoiqu'ils disent non.
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Le régime détruit les vies, anéantit l'espoir, gâche le présent et l'avenir, mais il échoue à effacer les sentiments humains.
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La fillette, qui jusque-là pleurnichait tout doucement, en faisant aussi peu de bruit qu'un minuscule cours d'eau, se mit soudain à hurler, au point de déchirer en mille morceaux l'obscurité de la pièce.
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Une vie honnête ne peut se construire que dans un monde libre. Plus on étouffe les gens, plus on les opprime, et plus ils jouent la comédie.


(dans «La scène»)
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Un éclair aussi effilé qu’une lame de rasoir fendit le ciel derrière les fenêtres, aussitôt suivi d’un coup de tonnerre ; on aurait dit qu ’un gros tambour dégringolait les escaliers de l’immeuble. A l’instant où le vent faisait claquer avec un bruit retentissant la porte d’entrée restée entrouverte, des gouttes se mirent à marteler violemment les vitres. La pluie faiblissait puis s’intensifiait de nouveau, par vagues, et cela dura ainsi jusque tard dans la nuit. Myeong-sik, dont le sommeil était léger, sursauta souvent et se réveilla plusieurs fois par heure. Pour le calmer et le rassurer, Kyeong-hui dut passer la nuit assise à son chevet. C’était veille de fête nationale, et tous les habitants de la ville devaient puiser toute l’énergie qu’il leur restait pour grimper la dernière crête de la montagne, la plus escarpée. Chaque fois que la pluie cessait, les lueurs clignotantes des lanternes électriques ornées d’inscriptions de fête formaient de magnifiques fleurs tricolores derrière les vitres, mais tout ça ne faisait
qu’alourdir et encombrer le cœur de Kyeong-hui. Ces célébrations n’avaient rien à voir avec les fêtes familiales du Nouvel An et des Moissons.
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- (...) toi aussi, comme moi, tu es tombé dans le panneau, cette fameuse affiche arborant des slogans magnifiques tels que "Démocratie", "Égalité", "Le peuple est maître de l'Histoire", "Construisons le paradis sur terre", et qui, derrière son beau vernis, dissimule l'arme la plus redoutable de la dictature.
- C'est exact. Dans ce monde, plus les choses sont toxiques, plus elles sont belles et attirantes.
- Oui, comme les champignons vénéneux, n'est-ce pas ? (...)


(dans "Champignon rouge")
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Quand une mère met un enfant au monde, tout ce qu'elle souhaite, c'est que cet enfant soit heureux. Il n'existe aucune mère sur terre qui veuille accoucher d'un être dont elle sait d'avance qu'il devra passer sa vie entière à se frayer un chemin dans des buissons de ronces. Si une telle femme existe, alors avant d'être une mère, c'est une criminelle, la plus cruelle d'entre tous.

(dans "La fuite")
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[...] un doute en entraîne toujours un autre.

( dans «La fuite»)
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[...] il faut toujours taper du pied sur un pont pour en vérifier la solidité avant de traverser. Voilà quelles sont les règles pour vivre ici, à Pyongyang.

( dans « La ville des spectres»)
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Ce barbu européen
A affirmé que le capitalisme est un monde
d'obscurité
Tandis que le communisme est un monde
de lumière

Moi, Bandi, qui vis dans un monde de lumière,
Mon destin est de ne briller que dans l'obscurité
Et je dénonce haut et fort que
Si cette obscurité est une nuit sans lune
Le monde de lumière de ce barbu est un abîme
Où il fait un noir d'encre.
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Les gens riaient tout le temps, en toutes saisons, le vieux sorcier leur avait jeté un sort pour qu'il en soit ainsi. Pourquoi les avaient-ils condamnés à rire en permanence ? Et bien, c'était une manière de cacher au monde qu'il persécutait ses domestiques et de faire croire que le peuple de ce village était tout le temps heureux. Il avait fait dresser les dix rangées de haies pour que les habitants des villages voisins ne puissent ni entrer, ni voir ce qui se passait à l'intérieur.

(Pandemonium)
p 154
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Il se leva d’un bond, les lèvres serrées aussi dures que la pierre. Sa mâchoire était tellement contractée que les muscles du bas de ses joues saillaient. Il tendit la main par la fenêtre, décrocha la cage et la posa sur ses deux paumes. Il la fixa longuement, jusque tard dans la nuit. Tout d’un coup, en gémissant, il prit chaque côté de la cage dans une de ses mains et se mit à tirer pour écarter les barreaux. La cage se brisa en deux dans un grand craquement. Il n’avait pas fait ça sur un coup de tête, il avait dû y réfléchir avant, car il émanait de son geste un naturel et une détermination évidents. Les alouettes firent un petit tour dans la chambre avant de s’envoler à tire-d’aile par la fenêtre.
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Si jamais le destin nous tend une main salutaire, nous pourrons peut-être entamer une nouvelle existence. Dans le cas contraire, nous souhaitons simplement que notre barque ballottée par les flots devienne un symbole condamnant cette société qui n'est plus qu'un désert hostile et inhabitable.

(La fuite)
p 126
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Oui, moi aussi, je ne suis qu’un animal en cage qui n’arrive pas plus à atteindre l’endroit où il veut se rendre que s’il était à mille lis, alors qu’en réalité il est sir proche. Oui, je suis un animal en cage !
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C'est trop, vraiment trop. Ils sont trop cruels envers ces gens innocents et candides qui obéissent docilement, font tout ce qu'on leur ordonne et ne connaissent que le travail.


(dans "La fuite")
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Un coeur genereux a aussi les larmes généreuses.


Dans "champignon rouge"
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[...] parfois, les sanglots étaient eux aussi considérés comme une rébellion et pouvaient vous valoir la mort. Voilà dans quel monde il vivait. La loi exigeait du peuple qu'il rie malgré ses souffrances et qu'il avale malgré l'amertume.

(dans "Si près, si loin")
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[...] tu crois vraiment que tu as besoin de garder la face pour recevoir cette médaille minable qui ne nous rapportera ni vêtements de soie ni maison au toit de tuiles, et encore moins de quoi nous nourrir et nous chauffer ?

(dans "L'orme-trésor")
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